Visions Naasènes

Visions Naasènes par Na’hash. 

Les Fils du Serpent à la rencontre d’aujourd’hui.

Les Naasènes aujourd’hui. 

Le texte qui suit est un manifeste naasène moderne dans lequel nous pouvons lire les fondements de la vision du monde et du champ initiatique qu’ils développent aujourd’hui.

« Nous travaillons avec le Serpent car il est l’Unique, celui dont parle la Bible, Nun ’Heth Shin (נחש), Na’hash, d’où parfois naaséniens est le nom donné à ses adeptes.

Ce groupe travaille principalement, mais pas exclusivement, à partir du matériel de la Kabbale extatique, sa doctrine est basée sur l’idée que נחש est l’agent de libération, libération par la Connaissance. Donc Gnose. Comme l’a dit très justement un jour notre Ami B.N. : « On nomme ainsi la Fraternité gnostique de l’Egypte et du Proche-Orient, connue aujourd’hui comme alors sous divers noms, et possédant des mystères et des rites secrets particuliers. Un serpent vivant, représentant le principe du Christ (et non pas une vulgaire incarnation matérielle) était, et est toujours utilisé lors des mystères et vénéré comme symbole de la Sagesse, ou Sophia. Le Christ des Ophites n’est en rien le dieu fait homme mais plutôt l’Éternel Initié, le Pèlerin signifié par des centaines de symboles ophidiens au cours des milliers d’années ayant précédé l’ère vulgaire ».

Selon nous, il n’y a aucun antagonisme entre dieu et diable en tant qu’énergies participant à l’univers. D’ailleurs, dieu en tant que créateur y est présenté comme perfectible, l’homme et la création étant libres en raison de l’acte de rébellion consentie par dieu lui-même afin de permettre à l’homme et à la création de poursuivre le chemin libre et propre qu’il se choisira. Le but restant une amélioration de l’homme – non au point moral – mais disons sous forme de réintégration de sa propre divinité.

Nous rejetons tous les dogmes religieux, le péché originel, le péché tout court, car comme nous le dit si bien l’Évangile selon Marie : « Il n’y a pas de péché. C’est vous qui faites exister le péché… ». Nous rejetons le diabolisme comme contre culture, l’angélisme comme sous forme du déisme, nous n’acceptons aucun intermédiaire entre nous et נחש, nous ne cherchons pas à convaincre, ni à convertir, nous sommes. Nous n’acceptons pas plus les théories gnostiques prônant une vision maléfique de la matière ou une dichotomie esprit-matière. Nous n’adorons aucune idole, aucun livre, aucun saint ou contre saint, aucun ange ou démon. Nous nous assimilons à נחש.

Nous n’avons aucun grade, aucun chef, aucun lieu de réunion, car nous sommes par nous mêmes, libérés des causalités de la religion et du grégarisme sociétal. Nous sommes enfin les fils du serpent au même titre que tous les humains. Nous ne sommes ni supérieurs ni inférieurs ni autres. Notre seule particularité est d’avoir cherché le contact et l’union avec נחש.

Nous ne pratiquons aucune magie collective autre que celle pratiquée par l’initié et l’initiateur. Nous ne pratiquons pas la Magie Sexuelle même si le Serpent connut Ève et que ce fut le premier mode d’initiation. Nous pratiquons les trois oeuvres de la nature, noire, blanche et rouge avant que d’être homme-vert en une quatrième phase. Nous cheminons sur l’Arbre de Vie à la recherche de l’Arbre d’Éternité, non pour être immortels toutefois.

Nous voulons des êtres libres de leurs propres fantasmes mais aussi des êtres autonomes et conscients de leurs conditions.

Au sens de la recherche de la gnose et de l’union avec נחש, au sens où nous cherchons la voie mystique et extatique avec la magie et la méditation, nous sommes des illuminés mais ni de Bavière ni d’Avignon…

Nous sommes ceux qui rampent et mangent la poussière, ceux qui se dressent pour frapper, ceux qui se lovent pour méditer, ceux qui s’enfouissent sous terre pour éviter les rayons de la curiosité.

Nous sommes sans maîtres, sans dieux, sans religions, nous sommes sans liens entre nous car tout groupe est vampirique par essence et l’homme est seul de sa naissance à sa mort, seul il sera dans la tombe comme il l’était dans le ventre de sa mère. Il n’y a pas de sauveur, il n’y a pas de corrupteur, il n’y a pas de racheteur ni d’intercesseur, il n’y a que l’homme.

Nous lisons et méditons tous les livres sacrés car ils sont l’essence de l’Un qui n’est pas définissable en bien ou mal. Nous n’acceptons aucune morale imposée, nul jugement des dieux ou des gueux.

Notre venin enfin nous protège contre les fous et les adorateurs, les scientistes et les folles de dieu-diable.

Voilà ce que nous sommes… Nous sommes brûlants et nous sommes les Beni Na’hash ou Aroumim.

Visions Naasènes
Visions Naasènes

Le Problème du bien et du mal

Le texte qui suit provient d’une discussion avec un naasène moderne, nous le plaçons ici afin de faire comprendre leur vision du bien et du mal par rapport à notre culture judéo-chrétienne :

Ce qui est fou c’est ce besoin de séparer le bon et le mauvais. Comme si dieu se foutait d’être bon ou mauvais. Quand je dis dieu, je ne parle pas des représentations humaines mais de ce qui est à la source de tout. Dieu est et se contente d’être. Pourquoi se soucierait-il de nos petits malheurs ou bonheurs de fourmis ? Le plan est bien plus global que nos humeurs et désirs d’anthropomorphisation de lui.

Mais l’homme veut se retrouver dans ses dieux, c’est pourquoi ils sont tous aussi imparfaits en nature ou en essence. Ils sont bons ou mauvais ou crétins… Pâles reflets ou sublimations de nous… Toujours… Satan ? Un réservoir humain de natures mortes, une antithèse pitoyable de dieu car toujours humaine.

Les égrégores « dieu » et « diable » sont les inconscients de l’homme. Cet inconscient peut faire l’équilibré ou le désaxé… Selon…

Diabolein et Sumbolein : Ils ne sont pas opposes mais représentent deux reflets d’une même réalité. Je ne reviendrai pas ici sur la sémantique des deux termes : diable et symbole ce qui n’avancerait à rien. Mais un sumbolon est au départ un morceau de pièce d’argile qui permettait une fois réuni à son COMPLEMENTAIRE d’obtenir la pièce en son ENTIER. Ce n’est pas une réunion des contraires mais des complémentaires qui aurait pour objet de découvrir une réalité inconnaissable par la détention des deux morceaux pris isolement. L’acte symbolique serait alors de reconstruire ce qui a été séparé. On pourrait dire que faire un puzzle serait sumbolon.

Un Diabolein est une séparation d’un TOUT en morceaux séparés avec l’intention de ne point les réunir. Ici, on pourrait dire que le Diabolein c’est détruire un vase de chine avec cette seule idée. Diabolein dans ce contexte serait alors le mal ? A voir… Acte de séparation au lieu de réunion.

Diabolein et Sumbolein sont donc deux forces opposées ET complémentaires, un peu comme les forces centrifuges et centripètes qui font que la terre tourne autour du soleil.

Ainsi, le « diable » serait celui qui empêche l’homme de revenir à dieu… Ainsi, avant de découvrir son HGA (Sumbolein de l’homme intégral), l’homme doit d’abord passer par la création, la connaissance et conversation avec son Satan (Diabolein)… Avant le blanc, le noir…, puis le rouge et le vert… Disons que l’image du diable donnée par le judéo-christianisme n’est que le résultat de la fusion de différentes figures antiques. Regardons Diane, par exemple, que l’on a récupérée dans le courant sorcier mais en oubliant que son visage éternel et véritable n’est pas la Diane des sorciers qui résulte d’un abâtardissement d’anciens cultes divins, de légendes etc… La Grande Diane est bien plus que ce qui est invoqué par les wiccans. Lilith est plus qu’un démon… Le Grand Cornu et le Petit Cornu sont bien, bien plus… L’oublier c’est périr… Les rites de Dionysos par exemple pourraient bien être les ancêtres des sabbats sorciers…

Ce que nous voulons dire, c’est que le diable ou Satan sont une invention de la culture judéo-chrétienne qui voulait fixer les limites entre SON bien et SON mal… Nous pensons que les dieux doivent bien en rire… Ou en pleurer.

Le « Mal » est-il une déficience du « Bien » ? Non, le « Mal » n’est pas une déficience du bien dans l’absolu. Le Mal est une des manifestations de l’univers. L’entropie est nécessaire pour qu’un ancien monde se meure et qu’un nouveau naisse. Sans ce balancement de forces, pas d’évolution. C’est pourquoi il ne pouvait pas ne pas y avoir ce que les cagots appellent la « chute » car sans elle, pas d’histoire, pas d’évolution, pas d’Œuvre humaine… Un troupeau d’anges et deux humains au milieu d’un verger passant leur temps à contempler Sa Face… Pas très dynamique comme espoir en la Création.

Tout est outil dans l’absolu. Ainsi, il est certain que l’énergie « négative » produit des égrégores dits « malins » mais cela n’a rien à voir avec le Cosmos… C’est un outil perverti ou utile – cela dépend – que les HOMMES ont créé… Créé à partir d’une énergie positive ou négative, positive et négative, qui est neutre moralement. C’est nous qui confondons moyens et buts… Pas Lui ou Eux ou Elle…

Les guerres, la maladie etc… Sont-ce des émanations du « Mal » ou des symptômes d’une perfectibilité de l’homme et de la nature ? Le lion qui tue pour manger, bien ou mal ? Ni l’un ni l’autre. Sans mort, il ne peut y avoir de renouveau… La douleur ne vient pas uniquement de notre esprit. Et si notre esprit est d’essence supérieure alors cela signifie que nous souffrons de ne pouvoir mieux équilibrer les forces en présence ou d’en comprendre encore la finalité. De l’insensibilité à la sensibilité, première évolution de l’homme. De la sensibilité à la compréhension, deuxième évolution à prévoir.

Selon nombre de gnostiques, le monde est méchant. Nous ne sommes pas d’accord avec cette vision car c’est un jugement purement humain et subjectif qui démontre une incompréhension de la vie elle-même. Il y a la germination, la vie, la mort, la putréfaction et la renaissance. Ceci depuis des Æons et pour encore bien des Æons. En tant qu’humain, nous sommes le produit de l’Amour, d’une fusion de deux êtres, après la maturation interne, nous naissons et ensuite nous vivons pour une période plus ou moins longue. La mort est une conséquence de la vie, un passage nécessaire, plus ou moins douloureux mais nécessaire. De notre corps en putréfaction surgiront de nouvelles vies, microscopiques ou plus évoluées, de la dissolution de tout cela nous participons alors au Grand Tout. Penser que le monde est méchant parce que le lion mange la gazelle est un postulat tout aussi irrecevable. Nous participons tous, des microbes aux dieux, à la ronde de l’existence. La Vie est Énergie, ni bonne ni mauvaise, c’est nous qui collons l’étiquette « mal » sur ce qui ne nous convient pas…

Écoutons donc ces paroles pleines de sagesse de Celse : « Il ne saurait y avoir ni plus ni moins de mal dans le monde, autrefois, aujourd’hui, à l’avenir : car la nature de l’univers est UNE et la même, et l’origine du mal est toujours la même […] Il ne peut y avoir plus ou moins de mal dans les êtres mortels. »

Maladies, injustices, guerres, meurtres, il est trop facile de chercher un coupable…

En ce sens, נחש est le révélateur de la Lumière et de la Ténèbre [LA Ténèbre car elle est une et non multiple et néfaste comme le sont LES ténèbres] qui ne sont que des émanations de l’un. La Connaissance est connaissance des oeuvres, des origines, des buts et surtout l’outil de la libération. La Connaissance a offert la liberté de choisir entre le bien et le mal et donc d’évoluer sur l’Arbre de Vie. Bien et mal ne se concevant que comme des vibrations différentes d’une même mélodie cosmique. Le mal est ce qui t’enchaîne et te fait involuer et le bien serait ce qui te libère et te fait évoluer.

Passer l’interdit du Maître [que représente dieu] c’est la première porte de l’adepte. Sans une remise en cause de cela tu ne peux évoluer. Ainsi, dieu ayant créé נחש lui-même, נחש n’étant qu’un ange et donc sans libre arbitre comme l’homme, il ne pouvait que participer à un schéma inclus dans l’œuvre de la Création elle-même. נחש libère l’homme de la tutelle de dieu parce que dieu l’a ainsi voulu. נחש est à ce moment un déclencheur. Et dieu peut alors dormir sur ses deux oreilles car nous sommes à même de comprendre nos actes et d’évoluer ou d’involuer selon notre propre liberté. Un dieu tutélaire serait intolérable…

Lumière – Ténèbres : nous disons LES ténèbres pour signifier la division du mal, la multitude et de la multitude naît le désaccord etc… Alors que LA Lumière est une car issue de dieu. Seulement il y a aussi LA Ténèbre qui est elle aussi émanée de dieu. On utilise LA Ténèbre par opposition aux ténèbres pour marquer l’unicité de la démarche. Rien à voir avec les fantasmes démonomaniaques. La Ténèbre est belle et aimante mais est-elle absence de lumière ou concentration de lumière en son sein ? Ou bien comme lorsque l’on regarde le soleil en face, un trop plein de lumière ? La Ténèbre existait avant la Lumière, la Ténèbre n’est pas mauvaise, elle est celle qui couve la lumière, l’écrin de la lumière. En To Pan…

La morale est-elle divine ? Nous n’en savons rien et des milliers de philosophes avant nous n’ont pu mieux répondre. En fait, la question n’a pas de sens. Comme de savoir si dieu ou diable est bon ou méchant… Car en fait, la Vie est avec sa sœur Mort. Et citons alors l’Évangile des Égyptiens : « Marie demanda au Seigneur : Maître, quand finira le règne de la Mort ? Et Jésus répondit : Lorsque vous autres femmes ne ferez plus d’enfants… Lorsque vous aurez déposé le vêtement de honte et d’ignominie, lorsque les deux deviendront un, que le mâle et la femelle seront unis, qu’il n’y aura plus ni homme ni femme, alors finira le règne de la Mort… »

C’est un peu la théorie des qlipoth. En fait la Création n’était pas parfaite dès le départ car, si elle l’avait été, il n’y aurait pas eu brisure des vases [chevirah] et donc possibilité de réparation [tiqqoun]. Ce qui laisse penser que notre état ici et maintenant est de retrouver le chemin de la perfection par la voie kabbalistique et alchimique. Pour le Créateur quel aurait été l’intérêt d’une Création parfaite et immuable, d’un homme soumis tels les anges ? Cela n’a rien de cruel mais au contraire c’est une éducation qui doit nous faire atteindre à l’état de dieu.

Mais la Création est nécessaire comme Voie de Purification. Dieu est peut-être imparfait et sa Création venant de lui ne pouvait donc qu’être imparfaite… Et si l’on avait été créé afin de nous perfectionner et aider le créateur à se perfectionner avec nous ? Ou alors, si rien n’est bien ou mal, parfait ou imparfait, la Création ne serait-elle pas acte d’Amour absolu ?

Cela ne pouvait être un plan d’action valable et donc, la Création, ou son processus, contenait une part de hasard qui ne pouvait que causer une imperfection. Et que cette imperfection soit un cadeau devant permettre à la Création de trouver SON PROPRE chemin en toute liberté et donc de permettre à l’homme de choisir son destin ? Construction merveilleuse ou fin pitoyable… Selon le chemin que l’homme se sera choisi…

« Tu partiras de chez ton père et ta mère… », tu quitteras donc les pas tracés par le créateur afin d’arpenter ton chemin… « Dieu » peut aider ou faire chuter mais c’est à l’homme, libre et pouvant choisir, qu’il appartiendra de retrouver l’Arbre d’Éternité… Encore une fois, imaginons dieu nous poussant comme des enfants et donnant les réponses à notre place… Pas très illuminant, si ? Et imaginons un être dont le but serait de chuter et de faire chuter… Afin de disparaître dans l’entropie de son propre combat ?

Le mal est une dysharmonie mais il y a-t-il une harmonique sans disharmonique ?

Le mal est donc une conception humaine qui n’a pas vraiment sa place ici. Il y a ce qui nous fait évoluer et ce qui nous fait involuer. L’involution pouvant s’approcher de notre conception du mal… Par rapport aux animaux, notre intellect [ou esprit ou âme ou les trois] nous permet de concevoir ce qui fait du bien et ce qui fait du mal. La douleur est associée au mal mais est-ce un mal ?

D’où la nécessite de revenir à l’Unité qui est la source, oui c’est pourquoi il faut se sortir du moule pour être soi et peut-être alors être dieu véritable sur terre. Il ne faut pas de morale ou de contre-morale il faut être a-moral, et peut-être est-ce le sens donné par Nietzsche à son surhomme. A-moral, n’accepter que ce qui est nous et non ce qui est extérieur et mort. Nous sommes tous, enchaînés aux bords de la rivière, nous sommes des Morts qui croient être vivants… Seuls ceux qui nagent dans le courant, dans cette eau fraîche de la Vie, savent ce qu’est être vivant et libre.

Corps, âme, esprit, tout est Un. Si notre corps meurt, notre esprit meurt. Si notre esprit meurt, notre corps meurt, si notre âme nous quitte, tout est perdu. Refouler son corps est aussi faux que de refouler son esprit. La matière n’est pas mauvaise per se, mais un outil. Idem avec le corps, c’est un outil et un ami. Et pour citer nos frères soufis : « Le paradis du connaissant fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’homme sans foi ni connaissance, c’est également son corps même ».

Le dualisme corps-esprit ou matière-idée est une erreur. Il faut réunir le tout. La matière est-elle un résidu de l’imperfection inhérente à la Création ? Oui, mais elle est tout aussi d’essence divine. D’où la nécessite de transmuter l’âme, l’esprit mais aussi le corps. Ainsi nous transmutons dieu [âme], l’humanité [esprit] et la « Création » [corps]… Pas d’avancement sans cette triple oeuvre en trois étapes…

La Sophia, Sagesse, est en tout et en tous… Parfois un peu plus engluée ou endormie… La Sophia est cette part de « dieu » que nous devons transmuter en nous et dans le monde. Attention ici, lorsque nous parlons de reconstruction, de réintégration etc. nous ne parlons nullement de morale. C’est un processus quasi physique ou mystico-physique. Nous aimons bien la gnose dans le sens où c’est une forme de récit « hérétique » qui nous parle de la réalité du monde. Mais il faut s’en détacher au niveau de la morale et des narrations mythologiques absconses.

L’immortalité existe-t-elle ? Non, pas vraiment selon nous. Car si notre esprit meurt notre corps est éternel en ses milliards de transformations, nourriture pour les insectes, ferment, enfin, engrais qui permet à la fleur de pousser… Et l’initié de dire alors « JE SERAI TOUT CELA ALORS ET DEPUIS TOUJOURS ». Chaque partie de notre corps est le fruit d’une offrande faites par d’autres parties et d’autres êtres… Nous serons offrande à notre tour…

Notre esprit survivra-t-il si nous échouons à découvrir la divinité intérieure ? Mais l’esprit survit-il dans tous les cas ? L’âme sans doute, âme au sens de « ligne de force de destinée », une forme de codage…

Il y a chez nos Frères les Druzes une doctrine qui est très proche de la nôtre. En voici une synthèse aussi fidèle que notre mémoire le peut.

Le Père envoya des serpents venimeux afin qu’ils mordent et tuent ses enfants. Et pourtant Il nous demande, Il nous commande de pardonner ceux qui nous font du mal. Et cette loi n’est pas un mandat de Sa Volonté mais une expression de Sa Nature.

Qui peut expliquer ce grand mystère ?

Un autre Serpent, le Saraph, sur Terre, est le Ministre de la Mort. L’image d’un autre, le Nehushtan, hissé sur un signe de pouvoir, est le contraire de la mort.

Les premiers Sages qui cherchèrent la Cause des Causes virent le Bien et le Mal en ce monde : ils observèrent les Ténèbres et la Lumière ; ils comparèrent l’Hiver et le Printemps, les Anciens Âges avec les Nouveaux, la Vie avec la Mort, et ils dirent, « la Première Cause est Bienveillante et Cruelle car Elle donne la vie et la détruit. »

« Existe-t-il par conséquent deux Principes contraires, un Bon et un Mauvais ? » crient les disciples de Manès.

Non, les deux Principes de l’Équilibre Universel ne sont pas contraires l’un par rapport à l’autre, même s’ils sont en opposition apparente. C’est en vérité une Unique Sagesse qui les oppose l’un à l’autre.

Le Bien se tient sur la Droite, le Mal se tient sur la Gauche, mais le Bien Suprême se tient au-dessus d’Eux et il fait servir le Mal au Triomphe du Bien, et le Bien à la réparation du Mal.

L’équilibre humain requiert deux pieds, les mondes évoluent au moyen de deux forces, la naissance nécessite deux sexes. Ainsi est la signification de l’Arcane de Salomon figurée par les deux colonnes du Temple.

L’équilibre est la résultante de deux Forces. Si les deux forces sont absolument et toujours égales, l’équilibre sera l’immobilité et la conséquence, la non-vie. Le Mouvement est le résultat d’une prépondérance en alternance. L’impulsion donnée à un fléau de la balance détermine le mouvement de l’autre. Les contraires agissent donc sur les contraires par connexion analogique et par correspondance.

La Vie consiste en l’inhalation et en l’expiration du Souffle. La Création est un sous-positionnement de la Ténèbre qui sert de limite à la Lumière ; du vide qui sert de réceptacle à la plénitude de l’Être ; d’un Principe passif afin de soutenir et de manifester dans la réalité la puissance inhérente du Principe actif générateur.

La Nature en son entier est des deux sexes et le mouvement qui produit l’apparence de la vie et de la mort est une génération perpétuelle.

Les Lois Occultes sont souvent diamétralement opposées aux idées ordinaires. Ainsi, par exemple, le vulgaire croit en la sympathie de ceux qui se ressemblent et en l’antagonisme des dissemblables alors que le contraire est la Véritable Loi.

Il est habituel de dire « la Nature a horreur du vide » alors que l’on devrait dire « la Nature est amoureuse du vide », si le vide n’était, en physique, une absurdité totale. Dieu aime le Vide qu’Il a créé afin de le remplir ; la Connaissance aime l’Ignorance qu’Elle illumine ; la force aime la Faiblesse qu’Elle soutient ; le Bien aime le Mal Apparent qui Le rend Glorieux ; le Jour aime la Nuit et la poursuit sans cesse autour du monde. L’Amour est une soif extrême et un trop plein qui cherche à s’écouler. Ce qui donne le mouvement, le reçoit et ce qui le reçoit le donne. C’est un échange perpétuel.

Dans la nature existent quatre mouvements produits par deux forces qui se soutiennent les unes les autres par leurs tendances opposées. Et la loi qui régit les corps est à la fois analogue et proportionnée à celle qui gouverne les Esprits. Et la loi qui gouverne les Esprits est la manifestation de la Divinité Occultée, c’est à dire le mystère de la Création.

Connaître cette Loi c’est être en possession du premier des Principes du Grand Secret qui constitue la Véritable Divinité Humaine. C’est à vous de découvrir cette Loi et ce Secret qui sont en vous-même. L’Initié apprend par réflexion et non comme les enfants par accumulations de mots et de connaissances.

La Divinité, Une en Essence, possède deux conditions essentielles comme fondements de son Être, la Nécessité et la Liberté. La Loi de la Raison Suprême nécessite, en Dieu, et la régule aussi, la Liberté qui est nécessairement raisonnable et sage. Afin de rendre visible la Lumière, et pour cela seulement, Dieu a fait la Ténèbre. Afin de manifester la Vérité, Il a rendu le Doute possible. La Ténèbre est le repoussoir de la Lumière et la possibilité de l’Erreur est une nécessité car Elle démontre la Vérité.

Par conséquent, comme nous l’avons dit plus haut, l’Univers est équilibré par deux Forces qui maintiennent l’équilibre entre la force qui attire et la force qui repousse. C’est l’Équilibre de la Montagne d’Or que les Dieux d’un côté et les Démons de l’autre maintiennent avec le Serpent Symbolique de l’Inde. Et ceci nous est démontré par le phénomène de la Polarité et par la loi universelle des Sympathies et des Antipathies.

Deux affirmations rendent possible ou nécessaire deux négations correspondantes. « L’Existence est » est une inversion de « la non-existence ou rien n’est pas ». L’affirmation, comme le Verbe, produit l’affirmation comme Réalisation ou Incarnation du Verbe et à chacune de ces affirmations correspondent les négations de leurs contraires.

Plus sur le sujet :

Pour en savoir plus sur les naasènes modernes, lire les Oraisons du Serpent de Frater Nahash.

Pour vous procurer l’ouvrage, le plus simple est via Amazon :

1. en format papier : http://www.amazon.fr/dp/1326148850 ;

2. en format Kindle : http://www.amazon.fr/dp/B00S2UNGC4.

Visions Naasènes, Na’hash.

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