Le Temple par Willermoz

Le Temple, par Jean-Baptiste Willermoz. Quelles sont les raisons qui nous font nous retrouver dans ce cadre rituel d’initiation et d’échanges fraternels, dans ce Temple consacré, où nous puisons (et nous le croyons) aux sources vives de la tradition ?

Le Temple par Jean-Baptiste Willermoz

Je vais essayer, avec l’aide du Phil. Inc., de répondre à cette importante question, car elle est à mon avis fondamentale. Nos prédécesseurs ont ouvert la voie et nous pouvons penser en effet que si l’homme s’était conservé dans la pureté de sa première origine, l’initiation n’aurait jamais eu lieu pour lui et la vérité s’offrirait encore sans voile à ses regards, puisqu’il était né pour la contempler et pour lui rendre un continuel hommage. Mais, depuis qu’il est malheureusement descendu dans une région opposée à la lumière, c’est la vérité elle-même qui l’a assujetti au travail de l’initiation en se refusant à ses recherches.

« La première initiation, fondée sur la dégradation de l’homme et exigée par la nature même, fut le modèle et la règle de celle qu’établirent les anciens Sages. La Science dont ils étaient dépositaires étant d’un ordre bien supérieur aux connaissances naturelles, ils ne purent la dévoiler à l’homme profane qu’après l’avoir affermi dans la voie de l’intelligence et de la vertu. C’est dans ce but qu’ils soumirent leurs disciples à des épreuves rigoureuses et qu’ils s’assurèrent de leur constance et de leur amour pour la vérité en n’offrant à leur intelligence que des hiéroglyphes, des symboles et des emblèmes difficiles à pénétrer.

Ce ne fut qu’après les avoir ainsi préparés qu’ils leur découvraient la seule route qui peut conduire l’homme à son état primitif et le rétablir dans les droits qu’il a perdus ».

Voilà, mes chères Sœurs et mes chers Frères, le vrai, le seul but des initiations. Telle est cette science mystérieuse et sacrée, dont la connaissance est un crime pour ceux qui négligent d’en faire usage et qui égare ceux qui ne se seront pas élevés au-dessus des choses sensibles.

« Dans l’état actuel de l’homme privé de la lumière, ce qui peut lui arriver de plus funeste, c’est d’oublier ou de nier cette lumière. Aussi l’objet principal des Sages Instructeurs de l’Initiation ne fut pas précisément de faire connaître la vérité aux peuples, mais de porter par leur exemple et par leur doctrine à faire croire en cette vérité avec confiance et de lui rendre un sincère hommage. Dans cette optique ils élevèrent un Temple célèbre, dont toutes les parties, depuis le Porche jusqu’au Sanctuaire, étaient remplies d’initiés de divers rangs et fonctions. C’est ainsi qu’on présentait à l’Homme de Désir un tableau parfait de l’Univers et des agents préposés à le diriger ».

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Genèse du Temple

Tout débute avec le livre biblique l’Exode aux chapitres 24 à 30, où Moïse, le conducteur, reçoit, sur le Sinaï, les ordres pour la construction ; « Moïse redescend du Sinaï et la peau de son visage rayonnait. Il convoqua toute l’assemblée et transmit au peuple les ordonnances de l’Éternel : travail pendant 6 jours, repos le 7e ; les offrandes, la confection de l’arche, du tabernacle, du chandelier, de l’autel, des toiles du parvis, des colonnes… toutes œuvres pour la tente d’assignation, pour son service et pour les vêtements sacrés ».

Au chapitre 36, la construction des meubles, autels et ornements s’opère sous l’impulsion de l’habile Betsaléel grâce aux offrandes du peuple sous forme d’or, d’argent, de tissus, d’aromates, de bois précieux, de pierreries… Au Ch. 40, enfin, l’Éternel demande à Moïse de dresser le tabernacle et la tente d’assignation le 1er jour du 1er mois de la 2e année selon un ordre précis. Puis Moïse oindra tout ce que renferme le tabernacle, la cuve et l’autel ; il oindra de même Aaron et ses fils pour qu’ils soient au service de l’Éternel par leur sacerdoce. Alors la nuée couvrit la tente et la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle. Cela se passait en 1444 av. J.-C.

« Ainsi il y eut d’abord le premier temple, si l’on peut dire, l’arche du déluge, qui fut errante et flottait sur les eaux, pour nous peindre l’incertitude et les ténèbres des premiers temps : (Genèse VI à VIII). Le deuxième temple, le tabernacle était alternativement en mouvement et en repos, et de plus, c’était l’homme lui-même qui le transportait et le fixait dans les lieux choisis ; cela afin de nous montrer les droits accordés à l’homme dans sa seconde époque, droits sur lesquels il peut aspirer par intervalle à la possession de la lumière. Enfin le troisième temple, celui de Salomon, était stable et adhérent à la terre, pour nous apprendre sensiblement quels sont les privilèges auxquels l’homme peut prétendre un jour ; privilèges qui s’étendent jusqu’à fixer à jamais sa demeure dans le séjour de la Vérité » (Louis-Claude de Saint-Martin).

Remarquons que malgré la stabilité apparente du temple de Salomon, celui-ci souffrit en subissant les affres des armées des ténèbres et la colère des ennemis de la Vérité et de la Lumière : il fut renversé ! Zorobabel le fit reconstruire à Jérusalem entre 536 et 516 av. J.-C. Zorobabel, qui signifie « adversaire de la confusion » était de lignée royale et fit armer les ouvriers de truelles (initiation de métier) et d’épées (initiation chevaleresque) pour se défendre des populations locales hostiles aux Israélites, les errants. Hérode agrandit le Temple (vers -18) mais il fut anéanti définitivement par Titus (en + 70).

Car, à cette même époque, il y eut l’édification du plus merveilleux des temples, de l’arche la plus universelle non faite de mains d’hommes ; ce Temple, cette Arche sont le Christ lui-même en qui habite en permanence le Verbe divin.

Le Christ était, est, et reste à jamais le seul et vrai « pont » jeté entre l’homme et Dieu.

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Temple et Quête Initiatique

Dans sa quête initiatique l’homme recherche la parole perdue, car, retrouver cette parole, en l’occurrence le Nom incommunicable IEOVAH force active de l’Ancienne Alliance, c’est réunifier et harmoniser en soi toutes les potentialités, toutes les manifestations de tous les niveaux de l’être : physique, psychique et spirituel. C’est reconstruire, en « rassemblant ce qui est épars », l’homme total ; c’est la réédification mystique du temple intérieur (le sanctuaire du Cœur) dans lequel pourra descendre (puisque devenu « vierge » par les différentes purifications) le Verbe, dont le Nom est IEOCHOUAH.

Retrouver la Parole perdue, c’est se recouvrir de la puissance de l’Éternel, aller vers l’unification et l’identification entre la lumière intérieure (celle qui luit dans nos ténèbres) et la lumière universelle extérieure. Par le Nom, Dieu se révèle à l’homme.

Dans ce contexte, le temple de Salomon, jusqu’à ce jour inégalé sauf par le Christ, est l’image, l’emblème de l’homme émané de Dieu dans toute sa splendeur et dans ses privilèges originels.

Je vous propose à présent une visite guidée du temple et le but ultime du « voyage » consiste à découvrir le NOM, au cœur même de l’édifice. Il faut pour cela suivre le « labyrinthe de la parole perdue et franchir »la triple enceinte ». Faut-il préciser que ce chemin initiatique est calqué sur les pérégrinations des Israélites en recherche d’une terre d’accueil, la recherche de la terre promise ?

Pour suivre cet itinéraire et ses étapes cruciales, je tracerai un parallèle schématique entre le modèle du Temple, les mondes classés selon la tradition kabbalistique et la constitution de l’homme.

Le schéma parlera de lui-même.

En Franc-Maçonnerie, théoriquement, l’apprenti, lors de son initiation, reçoit la lumière et passe du parvis dans la première enceinte du temple : le Porche. C’est là que se tient la Loge. Il vient de mourir au monde profane et de subir sa seconde naissance, naissance à un monde spirituel et initiatique. Dans le Porche il aperçoit les 4 outils nécessaires à son perfectionnement physique, moral et intellectuel l’amenant progressivement à la maîtrise et à la connaissance de l’Étoile flamboyante et de la lettre G. Jusqu’à son élévation au grade de Maître-Maçon il aura à cœur de se perfectionner dans l’Art Royal, œuvrant toujours et partout, autour de lui comme en lui-même, avec justice et équité.

Dans le déroulement du rituel du 4e grade du R.É.R, le Maître-Maçon est reçu sur les ruines du premier temple (celui de Salomon) et, pour accéder à la seconde enceinte, c’est-à-dire le Sanctuaire, il lui faut passer symboliquement par la mer d’airain et s’y purifier. Cela n’est pas sans rappeler St. Jean Baptiste baptisant d’eau ceux qui sont appelés à aplanir le sentier et à gravir la montagne pour entendre la parole vivante du Christ. La conscience de l’initié est dès lors portée sur le monde psychique, le monde de l’âme (symbolisée par l’eau) et il devient actif sur deux plans simultanément : le plan terrestre ou hylique et le plan psychique.

Si l’entrée dans le Sanctuaire n’est qu’un passage obligé, c’est maintenant que commence réellement la carrière de sa régénération, dont le chandelier, l’autel des parfums et la table des pains de proposition lui indiquent les étapes. L’initié s’attache dès lors au service du Temple et devient ministre du culte ; il accède à la cour des Lévites. Devant lui il aperçoit l’étoile à six branches, le sceau de Salomon, le sceau de l’union et de l’harmonie.

L’initiation Martiniste au premier degré d’ « Associé » débute à ce niveau, directement, et suppose que l’Homme de Désir ait accompli, par lui-même, tout le cheminement décrit ci-dessus.

À force de courage, de persévérance et de prières nous découvrons dans toute sa splendeur le Nom sacré écrit en lettres de feu. Il est la racine de toute chose, la vie de tout l’univers. La vision et la reconnaissance de ce Nom élève notre conscience jusque dans le plan spirituel ou pneumatique ; là l’homme est délivré à jamais des renaissances mortelles et multiformes puisqu’il est parvenu à s’identifier à l’esprit immortel universel.

Bientôt peut-être, après cette extraordinaire découverte, l’initié aura-t-il connaissance de la prononciation du Nom sacré… Celle-ci lui procurera le baptême de l’Esprit, la 3e naissance, naissance au monde divin et l’entrée dans la troisième enceinte : le Saint des Saints. Là se trouvent l’arche et la nuée au-delà de laquelle se tient l’Éternel. La 3e naissance, procurée par la prononciation du NOM central, ouvre la dernière étape conduisant l’être à sa réintégration finale.

La découverte du Nom transpose l’homme vers l’état sacerdotal figuré par l’autel des parfums. Dans cet état aussi, l’homme sera revêtu du corps de lumière et rétabli dans ses premières fonctions et prérogatives. Le Verbe divin a éclos dans le temple de son cœur.

Mais avant d’aspirer à une si haute destination, attachons-nous d’abord à dégager les sens symboliques de la mer d’airain, du chandelier, de la table des pains de proposition et de l’autel des parfums.

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Ornements Symboliques

La Mer d’Airain. I Rois 7 v.23.

Hiram fit faire la mer de fonte ; elle avait dix coudées ( h ) = 10, d’un bord à l’autre, une forme entièrement ronde, cinq coudées de haut ( v ) = 5 et une circonférence que mesurait un cordon de trente coudées ( k ) = 30… son épaisseur était d’une palme ( t ) = 1 et contenait 2000 baths.

[une coudée 50 cm. et une palme 75mm]

· Si (iod) = la force divine, le divin créateur ;

· si (hé) = le souffle de l’existence, germe de la vie ;

· si (lamed) = mouvement, dynamisme ;

· si (aleph) = principe, …

nous pourrions conclure, en ce qui concerne les dimensions de cette cuve d’airain que le Divin Créateur souffle sur l’eau et y infuse la racine de l’existence, que de ce fait l’eau est dynamisée et que celui qui s’y plonge peut retourner au principe. De là à dire que la mer d’airain contenait une eau expiatoire, une eau lustrale et purificatrice, il n’y a qu’un pas.

Souvenons-nous aussi de l’ange qui agite l’eau de la piscine qui s’appelait Béthesda et qui acquérait le pouvoir de guérir le premier qui s’y plongeait, quelle que fût sa maladie. (Jean V,2)

L’eau de la cuve d’airain servait à la purification des prêtres du Temple, première étape, étape primordiale sur laquelle s’enchaînent les autres et qui, cependant, les détermine toutes. La mer d’airain fait aussi penser aux eaux primordiales et vierges sur lesquelles vint se poser l’Esprit divin, pour les féconder, et engendrer ainsi toute forme de vie et d’existence ultérieure. La purification est l’étape initiale et nécessaire au-delà de laquelle toute entreprise sera agréable au Grand Architecte de l’Univers (abandon des métaux, des préjugés, fuite devant les vices…ne pas médire.).

Celui qui s’y plonge est affranchi de toute souillure terrestre, il retourne aux sources vives et peut communiquer sensiblement avec les plans supérieurs. Aussi ai-je placé cette mer d’airain sur la ligne charnière donnant accès aux plans supérieurs de l’âme et de l’esprit.

Notons aussi que la mer repose sur 4 x 3 bœufs (symbole des forces fructifiantes) et qu’il y a également 12 portes permettant de passer de la cour des Gentils à la cour des Israélites. C’est maintenant, après les ablutions, que l’initié va faire fructifier le dépôt sacré qui lui fut confié. Le baptême d’eau préfigure le baptême en esprit et le précède…

Le Chandelier d’Or à Sept branches

Le chandelier fait allusion à l’activité créatrice de Dieu durant 6 jours, puis au repos du 7e jour, quand tout était juste et parfait. Malgré les 7 branches, malgré la diversité des aspects, c’est la même lumière qui rayonne, c’est l’expression de l’unité dans la multiplicité des formes et dans la diversité des manifestations.

Lumière est ici synonyme de Vérité.

La lumière luit dans les ténèbres, symbole de la présence divine.

C’est le feu du chandelier qui rappelle aussi l’embrasement miraculeux de l’holocauste sur l’autel, signe visible de la réconciliation du peuple avec Dieu.

Ce feu sacré avait été caché lors de la destruction du premier Temple, caché mais conservé, puis réinstallé dans le Temple de Zorobabel, du côté gauche. Comment ne pas penser alors à notre Dieu immanent, conservé dans notre « côté gauche », au centre de notre cœur et dont la lumière, malgré nos chutes successives, nos errements et nos faiblesses, continue pour autant à briller secrètement !

Le chandelier à 7 branches répète le nombre de la lumière supérieure (celle du St.Esprit) qui éclaire et vivifie le sanctuaire mystérieux, le siège de sa gloire… le cœur de l’homme.

Sept symbolise le plan, le but idéal vers lequel s’organisent les forces et tendent les évolutions ; c’est le nombre de la plénitude.

La Table des Pains de Proposition

D’après la Loi de Moïse, on déposait 12 pains, chaque semaine, au nom des 12 tribus d’Israël, dans le Sanctuaire. Seuls les prêtres avaient le droit de toucher ces offrandes propitiatoires.

Ce pain préfigure la manne céleste, le pain de Vérité, le pain que Jésus rompra le jour de la Cène et qu’Il partagera avec ses disciples en leur disant : ceci est mon corps. Selon ce sens, le pain représente l’invisible cause de tout.

Dans le temple de Zorobabel, le pain servait de « véhicule » par lequel la bénédiction divine était communiquée au peuple. Ce pain d’offrande était placé devant la face de Jéhovah, et, séjournant dans le Sanctuaire, il se sacralisait ; aussi, seuls les prêtres pouvaient-ils le consommer.

Ce rôle premier fut renforcé par l’institution christique de l’Eucharistie et depuis il est permis de penser que le Christ est réellement présent dans l’hostie consacrée. Mais cet aspect mérite un développement qu’il n’est pas utile d’aborder maintenant.

Les douze pains sont rangés 6 par 6, pour nous peindre les deux lois sénaires, sources de toutes les choses intellectuelles et temporelles. La loi du sénaire est manifestée dans le rapport du rayon à la circonférence et c’est un nombre de 6 actions réunies qui a concouru à la corporisation matérielle de l’univers (les 6 jours) ; que par conséquent ce nombre de 6 doit diriger toutes les choses sensibles comme par exemple il dirige tout ce qui est relatif au temps : 1h = 60 mn, 1 mn = 60s, 4 périodes de 6 heures durant une journée…

Les pains de présentation sont des « objets sensibles », touchant nos sens, symbolisant tout ce que la terre peut produire de mieux, nourriture essentielle et indispensable. Ce seront donc les vertus les plus élevées, les bénédictions les plus hautes qui se manifesteront « dans » et « par » ces pains. Dans les pains se produira l’union entre ce qui vient d’en-haut (bénédictions de l’Éternel) et ce qui vient d’en-bas (offrandes des hommes, pures et vitales).

Voilà peut-être un sens se rapportant aux deux triangles qui s’entrelacent dans le Sceau de Salomon.

L’Autel des Parfums

La fumée d’encens est un puissant moyen de purification. L’encens est le symbole du culte des vertus actives, des prières vraies, le parfum des actes sans cesse faits pour Dieu sans y songer même.

L’encens élève l’état de conscience de l’homme vers les plans de l’intuition et procure à celui qui sait prier dans de telles circonstances, une indescriptible paix intérieure. L’autel des parfums était « cubique long » et recouvert d’or pour accentuer la pureté et l’inaltérabilité du parfum.

Le Tétragramme Sacré

Ce sujet, déjà abordé au début de cet exposé, mérite une étude particulière dépassant le cadre de cette planche. Je renvoie à l’excellent travail fait par une de nos Sœurs, M.B., et qui figure dans le Bulletin de Liaison N° 4 de l’O.M.L. ainsi qu’à un extrait de l’œuvre de Louis-Claude de Saint-Martin intitulé « À propos du NOM sacré » paru dans le Bulletin N° 7.

L’Arche d’Alliance

De même que le grade de Maître Écossais de Saint-André est un grade pivot autour duquel s’articulent l’Ancien et le Nouveau Testament, de même, me semble-t-il, le Nom sacré IEOVAH, est le pivot qui permet de basculer du Sanctuaire dans le Saint des Saints, où se trouve précisément l’arche au-dessus de laquelle se tient l’Éternel.

La connaissance du NOM sacré et de sa prononciation permet d’accéder, par la troisième naissance, au monde divin, d’être reçu « dans le Ciel » en présence de l’Éternel.

L’arche est le tabernacle des Vérités révélées, le dépôt de toutes les ordonnances que le peuple devait observer. Grâce à la conformité de la réalisation de l’arche, l’homme peut y trouver le modèle de sa gloire ancienne et de ses connaissances primitives. L’arche servait « d’organe » aux vertus supérieures qui y descendaient

Dans Exode XXV, 22, nous lisons : « C’est là que je me rencontrerai avec toi. Du haut du propitiatoire (couvercle de l’arche), entre les deux chérubins placés sur l’arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres pour les enfants d’Israël ».

Là, donc, où est l’arche, là aussi est Élohim.

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Conclusion

Notre visite nous trace un cheminement indispensable dans la carrière de notre régénération spirituelle et il est indispensable d’en parcourir toutes les étapes. Il s’agit pour nous de réédifier mystiquement le temple intérieur et de relever les ornements dans le sanctuaire de notre cœur. Il s’agit, en l’occurrence, de purifier nos désirs, nos sentiments, nos idées, nos aspirations et de les élever gratuitement, en don à l’Éternel.

Pour parvenir au Paradis, au Saint des Saints, en ce lieu où coulent le miel et le lait, que de sacrifices sont nécessaires ! Il faut sacrifier nos penchants, brûler nos passions et nos préjugés sur l’autel des holocaustes, enterrer notre orgueil, fuir la paresse et, à chaque fois, il nous faudra plonger dans l’eau purificatrice de la mer d’airain, nous laver de tout ce qui dégrade, qui avilit… Ensuite seulement notre esprit nourri par les pains sacrés peut pénétrer dans un monde supérieur, c’est-à-dire passer le voile tendu à l’entrée du tabernacle et bénéficier des secours nouveaux qui s’y trouvent, accéder en somme à un nouvel état spirituel, sur-naturel. Le but ultime est d’approcher de l’arche sainte, d’entrer en contact avec la « lueur » de l’Esprit et se laisser transfigurer.

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Le Temple, par Jean-Baptiste Willermoz.

Image par Peter H de Pixabay

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