La Définition Kabbalistique du Serpent Na’hash (נחש) par Elias Gewurz.
Le mot, selon la tradition secrète, désigne un sentiment intérieur profond attachant une entité à sa propre existence individuelle, en lui donnant le désir ardent de la préserver et de l’accroître.
Na’hash, le serpent au sein de l’homme, est l’égoïsme radical qui pousse un être individuel à faire de lui-même le centre de tout l’univers. Moïse définit ce sentiment comme la passion réductrice d’une nature élémentaire qui est la source secrète avec laquelle le Créateur a animé toutes choses dans la nature ; nous la connaissons par le nom de l’instinct naturel. Na’hash ne doit pas être compris comme un être séparé, mais plutôt comme un mouvement central donné à la matière, une source occultée agissant dans la profondeur des choses.
L’égoïsme de l’homme, ces passions aveugles qui nous sont communes aux premières étapes de notre évolution sont les rejetons de ce serpent – Na’hash. Ce mot signifie un instinct égocentrique déraisonnable dans toutes les langues orientales, il signifie une ardeur intérieure, un feu interne, agité par un violent mouvement et cherchant à s’étendre.
Le chaldéen dérive de lui toutes les idées de peur, de peine, d’anxiété et de mal et de passions douloureuses. En arabe, syriaque et éthiopien, il signifie une affliction tourmenteuse.
La Leçon de Na’hash.
Toute émotion amoureuse est expansive, toute émotion de haine est restrictive.
L’Espoir et la Foi appartiennent à la nature de l’Amour et ils agrandissent l’âme, tandis que la Peur et le Doute et le Désespoir appartiennent à la nature de la Haine et contractent l’âme, nous rendant mal à l’aise et malheureux. Le Serpent est contraction, petitesse et inversion ; tandis que les hommes se battent et se querellent les uns avec les autres, ils ressemblent plus ou moins au vieux Serpent, chacun tirant la couverture à soi, anxieux de sa préservation. La Libération de la langueur du Serpent ne peut être obtenue qu’en sortant des voies du Serpent et en apprenant à obéir à la Loi de l’Amour, dont le premier édit est le sacrifice de soi.
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Plus sur le sujet :
La Définition Kabbalistique du Serpent Na’hash (נחש), Mysteries of the Qabalah, par Elias Gewurz, [1922], pages 22-23. Traduction française par Spartakus FreeMann, février 2009 e.v.
Illustration par Yaroslav Korol de Pixabay