Le secret par excellence et seul vrai secret sur le tantra sexuel (et que dieu me pardonne de la divulguer pour si peu) par Lee Lozowick.
Voici un court texte, de Lee Lozocick, nous parlant du secret intime du Tantra. Nous pensons qu’il pourra donner un peu de lumière à tous ceux qui s’égarent dans les méandres quasi-psychotiques de ses finesses et de sa simplicité.
Dans le cadre de la sexualité, la rencontre entre l’homme et la femme ne devrait avoir qu’une seule motivation. Fondamentalement, l’homme devrait demander à la femme de se révéler à lui en tant que Femme, et la femme devrait demander à l’homme de se révéler à elle en tant qu’Homme.
Je ne dis pas qu’ils devraient se faire cette demande verbalement, sinon vous allez complètement vous paumer dans des considérations philosophiques et vous désintéresser de la chair qui est à portée de votre main. Tout ce que la sexualité est vraiment, se résume à cette motivation et, occasionnellement, au besoin de procréer. La sexualité confondue avec le plaisir, ou même avec le processus alchimique, n’est qu’un moyen sophistiqué adopté par des animaux pour justifier leur forme humaine. Toute considération tantrique de la sexualité comme étant au service d’un processus alchimique n’est que bourrage de crâne permettant d’intéresser pendant assez longtemps la personne qui pratique, afin qu’elle puisse recevoir le « choc » authentique. Pour l’homme qui est avec une femme, la question, la porte ouverte, la clé de l’univers est : « Révèle-moi la Femme ».
La totalité du processus du Travail effectué dans le Tantra sexuel vise à dépouiller la femme de toutes les choses dont elle se croit faite en tant que femme, c’est-à-dire tous les subterfuges dont elle a recouvert la nudité crue, primaire, de sa « qualité d’être » féminine. Ceci est également valable pour l’homme. La femme ne devrait avoir une relation sexuelle avec un homme que lorsqu’elle est dans l’état d’esprit de désirer une masculinité à l’état brut et primaire.
Autrefois, les initiatrices du Tantra savaient comment amener un homme à ce seuil. Ces maîtres tantriques femmes savaient s’y prendre pour arracher tous les artifices et laisser l’homme, non seulement face à la vision du Féminin authentique, mais aussi face à ce qui en lui est le Masculin authentique. Ce n’est qu’après des années d’apprentissage que l’initiation pouvait commencer, parce que si vous amenez un homme non préparé à cet endroit, il risque de « disjoncter ». Il peut vraiment devenir dingue ou être pris d’une telle frayeur que, pour le restant de ses jours, il ne se risquera jamais plus à quoi que ce soit de ce genre. Sa recherche de la vie authentique sera définitivement terminée.
L’initiation à laquelle je me réfère n’a rien à voir avec ce que l’intellect, ou de vagues aperçus sur la question, permettent de saisir. Le Travail tantrique consiste à dépouiller la femme et l’homme de tous les ajouts psychologiques plaqués sur la féminité et la masculinité fondamentales. Telle est ce que devrait être la relation sexuelle, sous toutes ses formes. Si elle est autre chose que cela, si elle se résume à une banale histoire d’amour, alors elle ne débouchera que sur des déceptions et des frustrations, ou encore, elle servira à consolider les mécanismes inconscients. Il faut qu’elle soit autre chose que cela.
La relation sexuelle pet-être une forme particulière de l’amour qui amène les partenaires amoureux à révéler, en chacun d’eux, l’Homme et la Femme authentiques. Mais si la relation sexuelle traduit uniquement : « Prouve-moi que tu m’aimes… », elle n’aura pas d’autre choix que d’aboutir à la frustration. Elle n’aura tout simplement aucune autre possibilité. (Je n’aurais même pas dû dire cela tout haut. La seule raison pour laquelle je l’ai fait, c’est que dans tous les cas, personne ne va comprendre, à une ou deux rares exceptions près.)
La motivation profonde, à l’origine de toutes relations sexuelles, est : « Montre-moi… » Lorsque l’homme est avec la femme, la relation sexuelle ne devrait jamais être ramenée au nombre d’orgasmes de la femme, à l’expression sur son visage, ou au fait qu’elle geigne ou qu’elle crie.
Beaucoup d’hommes ont leur compte après une demi-heure, quarante-cinq minutes ou une heure. Une fois la battue terminée, la biche « tuée », vous vous ennuyez. La femme a eu deux orgasmes (ou elle a geint et vous a regardé dans les yeux comme si vous étiez la merveille du monde), et puis après, vous en avez eu marre. Si vous ne pouvez faire vôtre cette intention : « Montre-moi la Femme », la relation sexuelle aura beau vous procurer un plaisir extraordinaire et vous satisfaire pendant longtemps, cela n’empêchera pas que, vue sous cet angle, elle n’a aucune raison d’être. En fin de compte, la relation sexuelle doit mourir.
Pour l’homme, le but est « Révèle-moi la Femme ». Ce n’est pas « Qui es-TU en tant que femme ? » N’importe quelle femme ou n’importe qui du sexe féminin est à même de lui montrer cela. Il se peut qu’il y ait quelques rares exceptions, mais en règle générale, peu importe qui est la femme, quelle est sa constitution physique, quelle est sa personnalité – une femme sera toujours une femme. Tout est là.
Une Femme authentique veut savoir qui est l’Homme, mais pas les autres femmes. Connaître l’Homme irait à l’encontre des intérêts du psychisme de la femme moyenne, contre chacun de ses intérêts, y compris celui qui la pousse vers la famille, l’amour et j’en passe.
La Femme est un mystère profond. La plupart des hommes n’y trouvent pas leur avantage. Ils veulent s’envoyer en l’air, puis en terminer. Et chaque femme croit qu’en se contentant de geindre un peu, elle va montrer au type qui elle est. Non. La motivation de la femme devrait être : « Révèle-moi l’Homme », non pas : « Je te révélerai la Femme ». Nombreuses sont les femmes qui pensent : « Je vais te révéler qui est la Femme » néanmoins, elles vont très vite se rendre compte qu’elles ne font pas de différence entre leur yoni et un trou dans le sol. « Révèle-moi la Femme ! » Il faut des années pour y arriver, à moins que, peut-être, la première fois ne soit la bonne. Cela dépend de qui vous êtes et de ce que vous faites.
L’homme qui sait en quoi consiste ce Travail, ne sera jamais satisfait tant qu’il n’aura pas découvert, d’une façon ou d’une autre, ce qu’est la Femme. Grâce à Dieu, la relation sexuelle n’est pas le seul moyen d’y parvenir. Il y en a d’autres. Mais la relation sexuelle est la façon la moins secrète, la plus évidente. C’est un moyen indiqué par des lettres en tubes de néon rouge de deux mètres de haut. Les autres façons sont infiniment plus subtiles.
Fondamentalement, l’homme devrait créer l’atmosphère implicite propre à : « Révèle-moi la Femme », et ne plus s’en soucier. Parler de cela à une femme revient au même que de lui demander : « Alors, quand vas-tu jouir ? » Il y a vraiment de quoi inhiber quelqu’un. Certes, de nos jours, la majorité des femmes répondraient : « Espèce de blanc-bec, si tu ne peux pas le piger seul, trouves-en une autre ! » Mais en en parlant, au lieu de chercher à savoir à partir de l’état d’esprit du « Révèle-moi… », on passe à côté.
Vous pouvez me croire sur parole. Faites-en votre kôan et allez-y. Essayez d’intensifier votre volonté de connaître la Femme, et votre volonté de connaître l’Homme.
Plus sur le sujet :
Le secret par excellence et seul vrai secret sur le tantra sexuel, Lee Lozowick. « L’alchimie de l’amour et de la sexualité » – P.243-246 Les éditions du Relié.
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