La Gnose des Séthiens – études sur la Gnose, par Jules Doinel
Trois principes, dont chacun renferme des puissances infinies. Ces principes eux-mêmes sont triples : lumière, ténèbres, esprit médial. Cet esprit du milieu sépare les Ténèbres de la Lumière et s’insinue à la façon d’un parfum très subtil et très fort. Il pénètre ainsi dans le côté sombre.
Le côté sombre peut être comparé à un Océan noir et orageux. La lumière et l’esprit courent risque de s’y perdre ou de s’y transformer. Ces ténèbres sont vivantes, intelligibles. Elles ont conscience de l’abandon formidable où les laisse l’absence de la clarté.
Tout leur désir tend à absorber cette clarté et à s’unir simultanément à l’étincelle lumineuse et au parfum pénétrant et intense de l’esprit.
La face de l’homme a été faite à la ressemblance des Trois Principes. L’œil, baigné dans sa lueur cristalline, éteint et rallume tour à tour les éclairs de la pensée. Ainsi les Ténèbres palpitent et se haussent vers la Lumière, pour cesser d’être aveugles ; et la Lumière et l’Esprit s’inclinent vers les Ténèbres pour les éteindre et les embaumer.
Nous avons dit que chacun des Trois Principes possédait des Puissances infinies. Chaque Puissance, suivant sa nature, est douée de sentiment et d’intelligence. Renfermées en elles-mêmes, ces Puissances se reposent. Mais si l’une se mêle à l’autre dans un mariage ineffable, le mouvement naît de leur union et l’action se crée. La PUISSANCE ENTRE EN ACTE. Les Puissances s’impriment l’une sur l’autre comme le sceau s’imprime dans la cire. Ces empreintes sont les âmes individuelles, filles des Puissances, Éons des Éons, lumières de lumières, générations de générations.
Le ciel et la terre furent les deux premières empreintes du mariage des Principes. Le ciel et la terre présentèrent l’aspect d’un ctéis. Le ctéis fut donc la première chose émanée. C’est pourquoi tout émane du ctéis. Les crins blonds y représentent la lumière.
L’odor di femina y représente le parfum de l’Esprit. Le suc primitif du ctéis est l’eau, dont tout est produit. Le feu intérieur du désir fit bouillonner cette eau immense. Et spiritus Dei ferebatur super aquas, dit la Genèse. L’esprit-odeur fut le principe mâle fécondateur. Le suc du ctéis ténébreux forma la force féminine fécondée. La lumière émana l’intelligence.
Et l’intelligence est unie à la chair par un mariage éternel.
Les Séthiens voyaient dans le serpent un symbole de l’Esprit divin, du Verbe. Et le verbe s’est fait chair et il a habité le ctéis, purifiant ainsi les œuvres de la fécondation, revêtant une forme servile pour nous élever à sa lumière inaccessible : ET VERBUM CARO FACTUM EST.
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La Gnose des Séthiens par Jules Doinel. Extrait de l’Initiation N° 4 janvier 1893.
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