Quatre entrèrent dans le Pardès

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Quatre entrèrent dans le Pardès par Prospéro. 

Nous donnons à lire ici l’histoire bien connue des « quatre qui pénétrèrent dans le Pardès (Paradis) ». Ce texte agit comme une mise en garde des étudiants de la Kabbale contre les dangers de l’étude. Nous donnons ensuite quelques éléments d’analyse qui devraient aider le lecteur à cerner la symbolique et la portée de ce texte.

Prospéro

« Ce texte veut nous dire qu’avant d’atteindre le Sod une préparation graduée est nécessaire. Il faut savoir que pour pénétrer le Sod tous les problèmes psychologiques de la nature humaine doivent être réglés définitivement. On peut considérer PESHAT et REMEZ comme une psychothérapie, DERASH étant une sorte de psychanalyse ésotérique. Akiva put pénétrer le Sod du Pardés parce qu’il était H’ackam – Sage-, il avait réalisé les 7° degrés de la spéculation mystique, nombre qui est aussi la guématrie (valeur numérique) du SOD (60 6 4 = 70). Sur le terme PARDES, H’ayim Vital précise : « le sens de l’Écriture est littéral, analogique et mystique. Celui-là sera obligé de se réincarner tant qu’il n’aura pas accompli toute cette tâche». Ainsi, Pardès ne représente pas uniquement des niveaux d’études, mais de conscience, c’est le chemin qui mène vers la réalisation de l’Être divin » Virya.

Extraits du Pardès Rimonim de Rabbi Moshe Cordevero (le ’Ramak’) Le Talmud (Chagiga 14b), Zohar (I, 26b) et le Tikunei Zohar (Tikun 40) rapportent l’incident suivant : Les Rabbis enseignent : Quatre entrèrent dans le Pardès. Rashi explique qu’ils s’élevèrent jusqu’aux cieux en utilisant le Nom, c’est-à-dire qu’ils réussirent une élévation spirituelle (Tosafot) au travers d’une intense méditation sur le Nom Dieu. C’étaient Ben Azzaï, Ben Zoma, Asher – l’autre – à cause de ce qui lui arriva après être entré dans le Pardès et Rabbi Akiba. Rabbi Akiba leur dit : « Lorsque vous arriverez en un lieu de marbre blanc, ne dites pas : Eau ! Eau ! car il est dit : Celui qui dit des mensonges ne se tiendra pas devant mes yeux » (Psaume 101:7). Ben Azzaï regarda la Présence Divine et mourut. Sur lui les versets disent « Précieuse aux yeux de Dieu est la mort de Ses Pieux » (Psaumes 116:15). Ben Zoma regarda et fut blessé (il perdu sa santé mentale selon le Rashi). Sur lui les versets disent « As-tu trouvé du miel ? N’en mange qu’autant que tu en as besoin, ou tu seras gavé et tu le vomiras » (Proverbes 25:16). Acher coupa les arbres (il devint hérétique). Rabbi Akiba entra en paix et partit en paix.

Ramak cite maintenant le Tikunei Zohar qui ajoute quelques détails qui ne sont pas mentionnés dans le Talmud.

L’ancien Saba se leva et demanda (à Rabbi Simon Bar Yochaï), « Rabbi, Rabbi ! Quelle est la signification de ce que Rabbi Akiba dit à ses élèves : Lorsque vous arriverez en un lieu de marbre blanc, ne dites pas : Eau ! Eau !, car vous vous mettrez en danger, car il est dit Celui qui dit des mensonges ne se tiendra pas devant mes yeux. Mais il est écrit : Il y aura un firmament entre les eaux et il séparera l’eau au-dessus du firmament et l’eau en dessous du firmament (Genèse 1:6). Puisque la Torah décrit la division des eaux en supérieures et inférieures, pourquoi cela serait-il problématique de mentionner cette division ? De plus, puisqu’il y a des eaux supérieures et des eaux inférieures, pourquoi Rabbi Akiba les met-il en garde : ne dites pas Eaux ! Eaux ! ».

La Sainte Lampe (Rabbi bar Yochaï) répondit, « Saba, il est bon que tu révèles ce secret que la chevraya (cercle de disciples) n’a pas abordé clairement ».

L’ancien Saba répondit, « Rabbi, Rabbi, Sainte Lampe. Le marbre blanc est sûrement la lettre Yod – il y à la Yod supérieur de la lettre Aleph, et un Yod inférieur de la lettre Aleph (un aleph est formé par un Yod droit au-dessus à droite, et par un Yod renversé en bas à gauche, joints par un Vav). Il n’y a là aucune impureté ; seulement des pierres de marbre blanc et donc il n’y a aucune séparation entre les eaux ; elles forment une seule unité de l’Arbre de Vie, qui est le Vav au milieu de la lettre Aleph. À ce propos il est écrit… et s’il prend l’Arbre de Vie et mange et vit à jamais  (Genèse 3:22) ».

Ramak commence maintenant à analyser ces passages.

La signification des exhortations de Rabbi Akiba est que les Sages ne devraient pas déclarer qu’il y a deux types d’eau. Puisqu’il n’y a pas deux types d’eau, on causerait une séparation. C’est la signification de « ne dites pas Eau ! Eaux ! » – ne dites pas qu’il y a deux types d’eau, à moins de vous mettre en danger par le péché de la séparation. Pour cette raison, le vieil homme posa deux questions, toutes deux sont de véritables questions : « Il y aurq un firmament entre les eaux et il séparera… (Genèse 1 :&). Ainsi, il y a deux types d’eau et une séparation entre eux. Dans ce cas, n’apparaît-il pas juste de se référer à deux types d’eau ? Il est encore plus problématique que la Torah dise « Il séparera l’eau et l’eau » – l’eau au dessus du firmament et l’eau en dessous du firmament. Ceci est une séparation complète.

Le vieil homme posa une seconde question – les eaux sont en fait de deux types : l’eau au dessus du firmament et l’eau en dessous du firmament. Pourquoi donc Rabbi Akiba les exhorte-t-il à ne pas dire « Eaux ! Eaux ! » à moins de vous mettre en danger ? Au contraire, il devrait être permis de mentionner ces deux types d’eau, car ce n’est pas pire que le langage utilisé par la Torah, et c’est aussi la situation de fait !

À présent Rabbi Siméon ne désirait pas expliquer cela lui-même, il voulait que ses disciples écoutent le vieil homme. Le vieil homme expliqua à chacun que les pierres de marbre blanc représentent la lettre Yod. Comme nous l’avons expliqué ailleurs, cela signifie un Yod au début et un Yod à la fin, selon l’explication mystique de « Je suis le premier et Je suis le dernier » (Isaïe 44:6). Le premier Yod représente Hokhmah et le second Yod représente Malkhut, qui est aussi Hokhmah selon l’explication mystique de la lumière qui retourne du dessous vers le dessus. Le Yod supérieur est le Yod du Tétragramme alors que le Yod inférieur est le Yod du Nom Adonaï.

Ce dernier est le concept des « eaux femelles » (Mayin Nukvin) et le premier est le concept des « eaux mâles » (Mayin Dechurin). Elles sont appelées « eaux femelles » car elles reçoivent du dessous, de l’observation des commandements, et par elles une personne a l’habilité d’affecter également les mondes supérieurs afin que la lumière brille et devienne un vêtement en eux, comme dans ce palais. Ainsi, la lumière qui est mise à jour est comme un roi en son palais.

Ce sont aussi des clés pour les aspects intérieurs et extérieurs. L’aspect intérieur est la lumière du Tétragrammaton qui descend indubitablement du dessus vers le dessous. L’aspect extérieur est le retour selon l’explication mystique du « or Chozer ». Ceci est la signification de la déclaration par rapport aux Sephiroth « du dessous vers le dessus, et du dessus vers le dessous » comme cela est expliqué ailleurs. Ceci est signifié par le Yod du dessus et le Yod du dessous dans l’Aleph. C’est aussi le secret de l’enlacement des deux Noms – Yod Aleph He Daleth Vav Nun He Yod – avec le Yod supérieur au commencement et le Yod inférieur à la fin.

On se réfère à ces deux Yod dans le passage « pierres de marbre pur ». Chacun des Yod est une pierre car sa forme est ronde comme une pierre. On l’appelle « marbre » car le marbre est généralement blanc, ce qui indique l’attribut de Rachamim (Miséricorde). En ce sens, il est aussi similaire à l’eau qui représente la miséricorde. Maintenant, puisque ces deux Yod sont l’aspect de la compassion, comme l’eau, qui est appelée « eaux de bonté », on les relie donc au « marbre », comme nous l’avons expliqué.

Nous pouvons aussi expliquer ceci par le moyen de la science du Tserouf : la Sephirah Hokhmah est appelée « yesh », Yod Shin. La Hokhmah inférieure (Malkhut) est appelée « Shaï », Shin Yod. Quand chacun des mots sont combinés ils forment « Shayish » – Shin Yod Shin – « marbre ». Le Yod est Hokhmah, la source, et le Shin est l’émanation de ses branches… Malkhut est appelée Shaï selon l’explication mystique de la lumière qui s’inverse. Quand ces deux mots, signifiant ces deux types de lumière sont combinées pour former le mot Shayish.

Ils sont appelés « purs » car ils sont le nombre des différents types d’eau ; un de ceux-ci est « meï nida » – littéralement eaux d’impureté. Séparation et division sont mentionnées par rapport à ce type d’eau, comme cela sera expliqué. Ces eaux de pierres de marbre pur sont complètement pures et appartiennent à Atziluth.

« Elles sont la lettre Yod – une le Yod supérieur de la lettre Aleph… » Nous avons déjà expliqué que le Nom Yod Aleph He Daleth Vav Nun He Yod a les aspects supérieur et inférieur de Hokhmah et six lettres au milieu se rapportant à Vav qui a la valeur 6. Notez que le Yod supérieur et le Yod inférieur de l’Aleph sont joints par un Vav. Celui-ci symbolise Tiphereth qui s’étend dans 6 extrémités. Le Vav est situé entre les Yod afin de les joindre. C’est à dire, à travers Tiphereth la fille (Malkhut) est capable de s’élever vers « la maison de son père comme dans sa jeunesse ».

C’est pour cette raison que Rabbi Akiba les a avertis de ne pas dire que ces deux pierres de marbre étaient séparées l’une de l’autre, Dieu l’interdit, car cela n’est pas vrai. Au contraire, le firmament entre elles, qui est Tiphereth, les unit en vérité et à travers elle, elles sont unies. Il n’y a d’autre séparation que dans un lieu d’impureté spirituelle, comme il est écrit « pour séparer le pur de l’impur » (Lévitique 11:47). Mais dans un lieu de pureté – de pierres de pur marbre – « ne dites pas »Eaux ! Eaux ! ». C’est ce que le vieil homme expliquait, « Ici, il n’y a pas d’impureté spirituelle… elles sont de l’aspect de l’Arbre de Vie… Ces eaux sont en Atziluth et par conséquent il n’y a aucune séparation entre elles… au contraire, le firmament les unit…» – Pardès, Shaar Arachei HaKinuim, s.v. Mayim

Quatre entrèrent dans le Pardès

Maurice de Vlaminck, Le Verger, 1905

La signification du Pardès :

Le Pardès semble être un endroit physique, le mot lui-même signifie « verger », cependant, si l’on se réfère au Talmud, l’endroit où les quatre sages entrent ressemble peu à un verger… L’écriture ne dit pas qu’ils s’élevèrent mais que le Pardès leur apparut comme s’ils s’étaient élevés. Ainsi, le Pardès n’est pas un lieu physique, mais spirituel qui ne peut être pénétré qu’en passant d’un état de conscience à un autre plus élevé. Ici, les Rabbis utilisèrent la Kabbale comme moyen de s’élever.

Le Pardès est le domaine réservé de la Connaissance ésotérique de la Torah. Les cinq lettres de ce mot – pé, reish, daleth, sameck – sont l’initiale (roshei teivos) d’un terme hébreu qui indique les 4 niveaux d’étude :

1 – PESHAT « Sens littéral » du texte qui ne traite que monde sensible.

2- REMEZ « Allusion », « Insinuation ». C’est le niveau plus élevé de l’étude, d’où la racine RAM qui veut dire « élevé ».

3 – DERASH « Interprétation figurée ». C’est la parabole, la légende, le proverbe, etc..

4 – SOD « Le Secret ». C’est le niveau ésotérique concernant la théosophie, la métaphysique et la révélation des choses surnaturelles, secrètes et mystérieuses.

Donc, le Pardès est un moyen de se référer aux quatre niveaux de compréhension de la Torah et aux quatre branches de l’enseignement de la Torah : Mikrah (versets), Mishnah (enseignements légaux), Talmud (enseignements élaborés de la Mishnah), et la Kabbale (explication ésotérique de la Torah).

Ces quatre niveaux de l’étude de la Torah correspondent aux quatre niveaux de l’âme : Nefesh, Ruach, Neshamah et Hayah. Nefesh correspond à Mikrah, Ruach correspond à la Mishnah, Neshamah correspond au Talmud et Hayah correspond à la Kabbale. D’où le voyage vers la Torah est un voyage en soi, du monde extérieur du physique vers le monde intérieur de la spiritualité. Entrer dans le monde de la Torah est un procédé pour entrer dans le Pardès qui un procédé de dévoilement du message de la Torah. Ceci donne le moyen de s’élever des mondes inférieurs vers les mondes supérieurs.

La Torah est un dépôt de vérité qui couvrent tous les niveaux de la conscience de l’homme, si l’échelle spirituelle et intellectuelle est gravie à partir du monde d’ici bas vers les niveaux de la sublime sainteté. Ainsi, plus on pénètre profondément au sein de la Torah et plus on pénètre loin au sein de soi, au sein de son âme. Et la découverte de Sod n’est autre que la découverte de son soi le plus intime et aussi la rectification (Tikkun) de la création.

La personnalité des Quatre qui entrèrent

Elicha ben Abouya

Kabbaliste et Homme au génie était vaste et profond, mais qui abandonna la foi.

Le jour de sa circoncision, une grande fête fut célébrée avec parmi les invités Rabbi Eliézer et Rabbi Yochoua. Durant la fête qui suivit, deux docteurs se dirent l’un à l’autre : « Laissons ces gens s’occuper de leurs affaires mondaines, occupons-nous de nos affaires, c’est-à-dire l’étude de la Torah ». Ils se retirèrent et continuèrent leur étude sur la Kabbale. Les deux savants étaient donc plongés dans leur discussion sur la Merkava ; leurs arguments étaient si justes, les questions posées si précises, qu’une « flamme divine » descendit sur eux et les entoura. Abouya se précipita dans la chambre : « êtes-vous venus ici pour mettre le feu à ma maison ? ». Les sages lui expliquèrent que cette lumière était une suite à leur étude : « cette Loi a été promulguée au Sinaï, au milieu de la foudre et des éclairs, et c’est elle qui dégage ces vives lueurs, que toi et tes convives avez pris pour un incendie ».

L’enfant d’Abouya qui reçut le prénom d’Elisha montra dès son jeune âge des dispositions remarquables pour l’étude. A un âge encore jeune, il égalait déjà ses professeurs. L’étude ordinaire de la Loi ne suffisait plus à son ardeur ; il se porta sur la métaphysique : sur le Zohar. Le jeune docteur, entré, comme le dit le Talmud, dans un jardin merveilleux (PARDES) foula aux pieds les plantes les plus délicates ; en d’autres termes, le scepticisme devint sa doctrine.

Certains disent : Lorsque Elicha vit la langue de HOUTSPIT le métourgueman (l’interprète) broyée par un porc, il s’écria : Voilà la bouche d’où sortait des pierres précieuses lèche la poussière !

Elisha devint hérétique ; on l’appela alors AHER = AUTRE. Rabbi MEÏR son disciple continua d’étudier auprès de AHER ; en Eretz Israel on disait : Rabbi MEÏR a mangé la datte et rejeté le noyau. Et RABBA d’expliquer : « Pourquoi les sages sont-ils comparés à des noix ? » « C’est que les noix, même si la coquille est pleine de boue, ce qui est à l’intérieur reste propre. De même si un sage s’est avili, son enseignement ne perd pas de sa valeur ».

Rabbi Chimon ben Azzay

Ben Azzay était réputé pour la manière dont il s’était totalement voué à l’étude de la Torah. Il y eut un jour une discussion sur l’importance du précepte concernant le devoir de procréation. Y participaient : Rabbi Eliezer, Rabbi Alazar ben Azaria, Rabbi Akiba et Ben Azzay. Ben Azzay se montra beaucoup plus catégorique que les autres… Alors, ils lui dirent… Il y en a qui prêchent et qui réalisent, d’autres qui ne prêchent pas mais réalisent à merveille ; mais toi, si tu prêches bien… Tu n’appliques pas ce que tu dis. Effectivement, Ben Azzay ne s’était pas marié. Il leur répondit : « Que puis-je faire ? Moi qui n’ai d’autre amour que la Torah, le monde pourra toujours se perpétuer grâce à d’autres ».

Rabbi Chimon ben Zoma

Ben Zoma disait : « Quel est celui qui est un Sage ? Celui qui apprend au contact de tout homme. Quel est celui qui est fort ? Celui qui résiste à la colère et domine ses passions. Quel est celui qui est riche ? Celui qui sait se contenter de ce qu’il possède ».

Il disait encore : « Que doit dire un invité convenable ? Quel mal mon hôte s’est donné pour moi… tout ce vin… tous ces gâteaux… Et toute cette peine qu’il a prise ».

Il fut l’un des quatre qui s’introduisirent dans le PARDES ; il ne pût qu’entrevoir les choses et en subit les dommages. Il essaya de pénétrer le mystère de la Création (Maassé Bérechit) et à propos du verset « Dieu créa le firmament » on dit que ce fut un des versets par lequel Ben Zoma fit trembler le monde. Une discussion entre Rabbi Yochoua et Ben Zoma sur la Création du monde, récit qui se termine ainsi : Rabbi Yochoua dit à ses disciples : « Ben Zoma est déjà hors du monde. Peu de temps après Ben Zoma mourrait ».

Rabbi Akiba

Pendant 13 ans, Rabbi Akiba fréquenta l’école de Rabbi Eliezer sans que celui-ci le remarquât. Rabbi Akiba fit de tels progrès dans la Torah qu’à la fin on ne pouvait se séparer de lui : Un jour, Rabbi Akiba arriva en retard à l’École ; il du s’asseoir dehors. Or, une question de Halakha fut posée dans la salle. Les disciples dirent alors : « La Halakha se trouve dehors ! » Comme une autre question se posait, les disciples s’écrièrent : « La Torah est à l’extérieur ! » À la troisième question, ils déclarèrent, en termes plus précis : « c’est à l’extérieur qu’est Rabbi Akiba ! » On lui fit alors place, et il vint s’asseoir.

Rabbi Akiba enseigna la Torah à 5 élèves qui deviendront de grandes figures de la Kabbale :

Rabbi Siméon bar Yochaï, Rabbi Meïr, Rabbi Yossi, Rabbi Nehemia et Rabbi Yehouda. Ces grands Tsadikim sont les TANAÏM ; ils sont les rabbins de la MICHNA. Akiba ouvrit une école à Bné Brak et devint membre du Sanhédrin.

Akiba a ouvert une nouvelle voie aux études sacrées. Dans la Torah, disait-il, rien n’est superflu – on n’y trouve pas un mot, pas une syllabe, pas une lettre, pas un signe qui n’ait sa raison d’être.

En vue de permettre aux juifs qui ne comprenaient plus l’hébreu, l’accès de la bible, il favorisa une nouvelle traduction grecque de l’Écriture.

Rabbi Akiba n’était pas seulement un profond érudit, il était aussi un homme d’action. Il n’hésita pas à entreprendre de longs et pénibles et périlleux voyages dans l’intérêt du judaïsme. C’est ainsi qu’il se rendit à Rome, à la tête d’une délégation juive, pour obtenir des autorités un allègement aux accablantes mesures qui frappaient les juifs.

Akiba participa à la révolte de Bar Kokhba et lorsqu’il le vit, il s’écria : « Celui-là est le Roi Messie ». Le Zohar nous informe que Akiba et Bar Kokhba avaient une racine commune issue de CHELA troisième fils de YEHOUDA.

Rabbi Akiba, âgé de 120 ans fut amené à Césarée pour être jugé devant le chef romain pour avoir enseigné la Torah malgré l’interdiction des Romains. Lorsqu’on fit sortir Rabbi Akiba pour l’exécuter, c’était l’heure de réciter le « Shéma ».

Ses bourreaux torturaient son corps, et lui, il acceptait le joug du royaume des cieux. Ses disciples lui demandèrent : « Notre maître, jusque-là ? » – Toute ma vie, leur répondit-il, je me suis affligé à propos de ce verset « de toute mon âme » et à présent que cette occasion se présente, ne l’accomplirais-je point ? »

« Écoute Israël, IHVH notre Dieu, IHVH est Un ».

Une voix céleste se fit entendre et déclara : – Heureux Rabbi Akiba car ton âme s’est envolée en disant EHAD (Un en hébreu).

Les anges se présentèrent devant Dieu et demandèrent : « Est-ce cela la Torah ? Est-ce là son salaire ? C’est de ta main qu’aurait dû mourir Rabbi Akiba et non pas par la main des hommes ». « La vie est leur lot » répondit le Saint Béni Soit-Il. Le lot des justes et leur récompense ne leur sont point donnés dans ce monde-ci, mais dans la terre de vie, dans le monde qui vient (Olam haBa) ».

Plus sur le sujet :

Quatre entrèrent dans le Pardès, Prospéro. 

Image par michele de santis de Pixabay

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