Messe templiĂšre selon le rit johannite

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Messe templiÚre selon le rit johannite de Bernard-Raymond Fabré Palaprat.

Sont jours de fĂ©rie les dimanches et les fĂȘtes solennelles prescrites par dĂ©cision de la Cour Apostolique Patriarcale.

Dans les premiers temps du christianisme, le samedi Ă©tait le jour principal de fĂ©rie, et le premier service avait lieu le vendredi, aprĂšs le coucher du soleil. Un second service d’actions de grĂąces Ă©tait cĂ©lĂ©brĂ© le samedi avant le coucher du soleil.

Depuis longtemps on est dans l’usage de faire le service du Saint-Sacrifice le dimanche matin, et le service d’actions de grĂąces, ou vespĂ©ral, dans la soirĂ©e, aux heures qui conviennent au plus grand nombre.

Messe templiĂšre

1° EntrĂ©e des lĂ©vites au son d’une musique religieuse. De jeunes lĂ©vites, ou enfants de chƓur, portent l’autel et ouvrent la marche.

2° Les lĂ©vites se placent en demi-cercle autour de l’autel, aprĂšs l’avoir posĂ© sur une estrade, vers la partie antĂ©rieure du sanctuaire.

(L’autel est en forme de table. On pose au milieu de la partie antĂ©rieure une croix orientale ; Ă  la droite de l’officiant une cassolette en rĂ©chaud avec des charbons ardents, un porte-encens et une cuiller, et Ă  sa gauche un vase contenant l’eau de l’aspersion et une branche de laurier. Une lampe est placĂ©e de chaque cĂŽtĂ© de la croix. La partie postĂ©rieure – du cĂŽtĂ© de l’officiant – est destinĂ©e Ă  recevoir le pain et le vin du sacrifice. Pour aider la mĂ©moire de l’officiant, on peut placer un pupitre sur l’autel avec le livre des priĂšres, ou diurnal.)

3° Ici ont lieu, ainsi qu’il suit, les priĂšres et cĂ©rĂ©monies du Saint-Sacrifice, conformĂ©ment au diurnal quotidien, avec les modifications dans le service des jours fĂ©riĂ©s, prescrites par dĂ©cision des supĂ©rieurs de l’Église.

4° Le lĂ©vite-officiant, Ă©vĂȘque ou prĂȘtre, placĂ© derriĂšre l’autel, et constamment tournĂ© vers le peuple, lĂšve les mains au ciel, et fait la priĂšre suivante :

« Grand Dieu, nous vous prions de daigner rĂ©pandre votre bĂ©nĂ©diction toute puissante sur notre patrie, notre souverain N
 (ou bien sur le chef ou sur les chefs de l’État) ; [on ajoute, en France : et sur les mandataires de la nation], sur tous les peuples de la terre, sur votre Église, en gĂ©nĂ©ral, sur chacun des frĂšres qui la composent en particulier, et principalement sur la personne du TrĂšs-Saint-PĂšre, Prince des ApĂŽtres, Souverain Pontife et Patriarche, Grand-MaĂźtre du Temple N… qu’il a plu Ă  votre sagesse de nous donner, pour transmettre Ă  votre milice vos saints commandements. Â»

Tous rĂ©pondent : « Gloire Ă  Dieu ! Â»

5° Puis, Ă©tendant les mains sur les fidĂšles, il dit :

« Que le Dieu fort, puissant et invincible, nous donne force et puissance pour combattre nos passions, les vaincre, et accomplir, pour sa gloire, les vƓux que noua avons faits au pied de son trĂŽne ! Â»

Tous rĂ©pondent : « Gloire Ă  Dieu ! Vive Dieu Saint Amour ! Â»

6° AprĂšs cela, l’officiant brĂ»le de l’encens dans le rĂ©chaud-cassolette, et il asperge les fidĂšles en s’écriant : « Purifions nos cƓurs en prĂ©sence du Saint des Saints, et qu’ils restent Ă  jamais exempts de toute souillure. Â»

7° Puis l’officiant dit, en s’inclinant sur l’autel :

« Je me prĂ©sente devant vous, ĂŽ mon Dieu ! pour offrir Ă  votre souveraine MajestĂ© le symbole du sacrifice consacrĂ© par les paroles, trois fois saintes, du Christ, et prescrit par votre Église, afin de rappeler Ă©ternellement que votre Fils JĂ©sus, notre PĂšre et Seigneur, s’est offert en holocauste pour le soutien de votre loi.

C’est en commĂ©moration de son amour pour nous, pour entretenir nos frĂšres dans l’union et la charitĂ© qui doit rĂ©gner entre eux, que je viens bĂ©nir et leur prĂ©senter le pain et le vin par lesquels nous marcherons Ă  la vie Ă©ternelle, si nous avons le bonheur d’écouter vos paroles, d’oĂč dĂ©coulent l’esprit et la vie, et de pratiquer votre foi.

Quelle que soit mon indignitĂ©, j’aborde, ĂŽ Seigneur ! Votre saint autel, plein de confiance dans votre infinie misĂ©ricorde. Â»

8° Levant les mains vers le ciel, il dit :

« Dieu Ă©ternel, PĂšre, Fils et Saint-Esprit ! recevez nos hommages, exaucez nos vƓux, et donnez-nous votre lumiĂšre ! TrinitĂ© Sainte, agrĂ©ez nos louanges et nos Actions de grĂąces ! Â»

9° Il quitte l’autel, s’avance vers le peuple, et dit : « Mes frĂšres, glorifions le Seigneur. Â»

Tous disent ensemble :

« Gloire Ă  Dieu dans le ciel, et paix sur la terre aux hommes de bonne volontĂ©. Grand Dieu nous vous louons, nous vous bĂ©nissons, nous vous adorons, nous vous glorifions, nous vous rendons grĂąces. Â»

L’officiant Ă©tend la main droite sur les fidĂšles, et dit :

« Que le Seigneur soit avec vous ! Â»

Tous rĂ©pondent : « Gloire Ă  Dieu ! Â»

10° L’officiant retourne Ă  sa place derriĂšre l’autel, et levant les mains vers le ciel, il dit :

« Que Dieu Ă©claire notre esprit, qu’il le pĂ©nĂštre des vĂ©ritĂ©s Ă©ternelles, et nous donne la grĂące de marcher dans la voie de la justice et de la charitĂ©. Â»

R : « Gloire Ă  Dieu ! Â»

Puis il dit : « Seigneur, donnez-nous l’intelligence des vĂ©ritĂ©s saintes que vous avez daignĂ© rĂ©vĂ©ler aux hommes par vos prophĂštes et par JĂ©sus, votre Fils. Â»

R : « Gloire Ă  Dieu ! Â»

11° Un diacre s’avançant vers le peuple, au cĂŽtĂ© droit de l’autel, lit un passage des ÉpĂźtres ou des Évangiles.

12° Les lĂ©vites entonnent un des cantiques consacrĂ©s par l’Église. Tous les fidĂšles prennent part au chant, et cĂ©lĂšbrent en chƓur le Dieu Ă©ternel.

13° Les lĂ©vites vont se placer sur leurs siĂšges, et un prĂȘtre lit la profession de foi, en entier ou en abrĂ©gĂ©.

SYMBOLE DE LA FOI APOSTOLIQUE

ou

PROFESSION DE FOI DES CHRÉTIENS DE L’ÉGLISE PRIMITIVE ou UNIVERSELLE

Je crois en Dieu, PĂšre, Fils et Saint-Esprit.

Je crois que Dieu existe de toute Ă©ternitĂ©, et que, de mĂȘme qu’il remplit l’infinitĂ© du temps, il remplit aussi l’infinitĂ© de l’espace.

Je crois que Dieu, Ă©ternel, infini est un, immuable, souverainement grand, souverainement puissant, souverainement bon, et souverainement juste et parfait.

Je crois que tout ce qui existe n’existe que par Dieu, et en Dieu, et que toutes les parties de l’univers, crĂ©Ă©es, formĂ©es et constituĂ©es, dans le temps, par un acte de la volontĂ© Ă©ternelle de la divine Providence sont destinĂ©es Ă  subir aussi, dans le temps, aprĂšs leur dissolution, d’autres modes d’existence selon ce qui est prescrit par l’intelligence, la volontĂ© et la justice souveraines et Ă©ternelles de Dieu.

ConsĂ©quemment, je crois Ă  une autre vie de l’homme, dont il n’est point donnĂ© Ă  l’intelligence humaine de connaĂźtre la nature.

Je crois que Dieu, en donnant Ă  l’homme le libre arbitre, lui a fait une loi de la charitĂ©, et qu’il a gravĂ© dans son cƓur ce prĂ©cepte, trois fois saint : « Fais aux autres, autant que tu le pourras, ce que tu voudrais qui te fut fait : ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fĂźt. Â» ConsĂ©quemment, je crois que lorsque son organisation n’est pas altĂ©rĂ©e, l’homme a la facultĂ© de faire le bien et d’éviter le mal.

Je crois que, dans la vie future, et au sein d’une nouvelle existence, une Ă©manation de nous, l’ñme ; ou ce qui perçoit les sensations, en dirige le rĂ©sultat, et en conserve le souvenir chez tous les ĂȘtres douĂ©s du libre arbitre ; je crois que cette Ă©manation, ou Ăąme, sera rĂ©compensĂ©e ou punie, selon que l’homme ou l’ĂȘtre duquel elle Ă©manera aura observĂ© ou transgressĂ© la loi de charitĂ© ; mais, attendu que la justice de Dieu est infinie, et que notre intelligence a des bornes, il ne nous est pas donnĂ© mĂȘme de pressentir quelles seront la nature et la durĂ©e des rĂ©compenses et des peines.

Je crois que JĂ©sus-le-Christ est Fils de Dieu ; qu’il est son Verbe et son Messie sur la terre ; qu’il est venu pour rĂ©tablir la loi sainte qui doit nous conduire Ă  la connaissance de la vĂ©ritĂ© et du bonheur, et qu’il est mort, pour sceller de son sang la loi de Dieu, affermir notre croyance, et opĂ©rer ainsi notre salut.

Je crois qu’il n’existe qu’une religion vraie, celle qui a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  notre raison par la volontĂ© de Dieu, en son ProphĂšte et Pontife MoĂŻse, et par le Christ, notre divin lĂ©gislateur.

Je crois qu’aprĂšs avoir rĂ©tabli dans sa puretĂ© primitive, et rendue Ă  la sanctification la loi divine, dont MoĂŻse fut le conservateur et le ministre, JĂ©sus-le-Christ a constituĂ© douze ApĂŽtres, ou ÉvĂȘques supĂ©rieurs, ainsi que des ÉvĂȘques soumis Ă  la juridiction desdits ApĂŽtres, et qu’il a aussi instituĂ© des prĂȘtres docteurs de la loi, et autres Disciples lĂ©vites, afin que, sous l’autoritĂ© du chef des ApĂŽtres que, dans la personne de son Disciple bien-aimĂ© Jean, il a qualifiĂ©s de PĂšres de l’Église, ces ApĂŽtres, ÉvĂȘques et autres, fussent les pasteurs de cette mĂȘme Église, et les successeurs lĂ©gitimes de lui, le Christ, pour la dispensation de la parole divine.

Je crois que la transmission des pouvoirs aux ApĂŽtres et autres ÉvĂȘques, ainsi qu’aux prĂȘtres, consiste essentiellement et radicalement dans l’onction sainte et le prononcĂ© des paroles : « Reçois l’Esprit-Saint ; et ceux auxquels tu auras remis les fautes, elles seront remises, et ceux auxquels tu les auras retenues, elles seront retenues. Â» Paroles profĂ©rĂ©es par le Christ, lorsqu’il institua le Sacrement de l’Ordre, ou Sacerdoce, etc., qu’il invoqua la descente de l’Esprit de Dieu sur les lĂ©vites, qu’il les oignit en le Paraclet, et qu’il les Ă©tablit pour ĂȘtre les ministres de son Église.

Je crois que les ApĂŽtres et les ÉvĂȘques, sous la direction desdits ApĂŽtres, ont reçu du Christ la puissance de transmettre successivement, jusqu’à la fin des siĂšcles de l’homme, leurs pouvoirs Ă  d’autres lĂ©vites ; et que c’est en vertu de cette puissance que, depuis Saint-Jean, le Disciple le plus intime du Christ, l’ami de son cƓur, l’ApĂŽtre de l’amour fraternel, et le rĂ©gulateur de l’apostolat, il a existĂ© constamment, et sans aucune interruption sur la terre, une transmission successive des mĂȘmes pouvoirs pour assurer la perpĂ©tuitĂ© du gouvernement lĂ©gitime de l’Église, une et indivisible de notre divin maĂźtre, le Christ.

Je crois que, l’Église Ă©tant soumise Ă  l’ordre hiĂ©rarchique de pouvoirs lĂ©vitiques, nous sommes tenus d’obĂ©ir aux dĂ©cisions lĂ©galement Ă©manĂ©es de ces mĂȘmes pouvoirs, en tout ce qui n’est pas contraire Ă  la loi da Christ, loi qui est une, et inaltĂ©rable, et que l’Église primitive a su conserver pure, sans mĂ©lange, et toujours sainte, telle que le Christ la lui a transmise, et que les ApĂŽtres, premiers disciples du Christ, et les ApĂŽtres leurs successeurs, rĂ©unis en assemblĂ©e ou Cour apostolique, sous le haut Ă©piscopat du Prince des ApĂŽtres, le Souverain Pontife et Patriarche, PĂšre de l’Église, ont transmis et transmettront aux diverses gĂ©nĂ©rations des fidĂšles, par le moyen de l’Écriture Sainte et de la tradition Ă©vangĂ©lique et apostolique.

Je crois que la vĂ©ritable doctrine religieuse ou dogmatique se trouvant absolument, et textuellement dans ladite Écriture et dans ladite tradition apostolique, conservĂ©es prĂ©cieusement dans le sein de l’Église primitive, nulle puissance sur la terre n’a le droit de faire subir Ă  cette doctrine, Ă©manĂ©e de Dieu, aucune modification ; et que le pouvoir dont sont investis les ApĂŽtres et autres ÉvĂȘques, ainsi que les prĂȘtres ou docteurs de la loi, ne s’étend que sur les objets de discipline, la liturgie et le gouvernement de l’Église et de ses fidĂšles.

Je crois que les Écritures, et la tradition, Ă©tant l’expression claire et formelle de la religion de Dieu Ă©ternel, ne peuvent contenir aucun sens, aucune expression qui pourraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme ambigus, absurdes, immoraux, impies ; consĂ©quemment que tout ce qui, dans la lettre et l’esprit de l’Écriture, et l’exposĂ© de la tradition, pourrait avoir un caractĂšre d’ambiguĂŻtĂ©, qui ne serait pas clair, prĂ©cis, positif, et qui blesserait la raison que nous tenons de Dieu, la puretĂ© des mƓurs Ă©vangĂ©liques et sociales, et le saint amour de Dieu et du prochain, n’est qu’une Ɠuvre d’iniquitĂ©, et que ces passages doivent ĂȘtre rejetĂ©s.

Je crois que le chrĂ©tien doit pratiquer essentiellement les trois vertus thĂ©ologales, ou de la religion, la foi, espĂ©rance et la charitĂ© ; mais que la foi et l’espĂ©rance ne servant de rien sans la charitĂ©, il est nĂ©cessaire qu’un vrai chrĂ©tien n’existe que pour la charitĂ©, et que la foi, l’espĂ©rance, et toutes nos actions soient dirigĂ©es par cette mĂȘme charitĂ©.

Je crois que, puisqu’il nous est imposĂ© de pratiquer, en tout et par tout, la charitĂ©, tous les hommes, sans exception, ont des droits Ă©gaux Ă  notre bienveillance ; consĂ©quemment, qu’il ne nous appartient pas de juger si un homme qui n’aurait pas le bonheur de marcher dans la route de la vraie religion, rĂ©vĂ©lĂ©e par le Seigneur-le-Christ, mĂ©rite les anathĂšmes de ses semblables, qui sont tous les enfants de Dieu et Ă©gaux en droits devant Dieu et devant les hommes, et surtout s’il mĂ©rite les anathĂšmes de Dieu son PĂšre.

Je crois, au contraire, que ce serait offenser Dieu, dans sa justice et sa bontĂ© infinies, que de penser que l’homme qui ne marche pas dans le sentier de la vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e par le Christ, ne peut ĂȘtre sauvĂ©, s’il est de bonne foi dans son erreur, et si, d’ailleurs, il se conforme Ă  la loi Ă©ternelle Ă©manĂ©e de l’amour de Dieu : « Ne fais pas, etc., fais ; etc. Â»

Je crois qu’il existe dans la Sainte Église catholique primitive, ou universelle, des sacrements instituĂ©s pour la plus grande Ă©dification des fidĂšles, sans exception, et que nous sommes tenus de vĂ©nĂ©rer ces sacrements, et, quand il y a lieu, de les recevoir avec piĂ©tĂ© et reconnaissance.

Je crois que, l’homme Ă©tant douĂ© du libre arbitre, il doit ne faire profession de foi religieuse qu’aprĂšs s’ĂȘtre livrĂ© Ă  une Ă©tude attentive et approfondie de la doctrine ; qu’aprĂšs l’avoir soumise aux tĂ©moignages rĂ©unis de sa raison, de son cƓur, de ses Inspirations et de sa conscience ; enfin, qu’aprĂšs avoir invoquĂ© avec ardeur l’assistance de Dieu, PĂšre et Fils, et les lumiĂšres du Saint-Esprit, et avoir acquis, au sein du recueillement et de la mĂ©ditation, une pleine et entiĂšre conviction.

Je crois que tout acte de foi qui ne serait pas le rĂ©sultat d’une conviction raisonnĂ©e, pleine et entiĂšre, ne saurait ĂȘtre agrĂ©able Ă  Dieu, parce qu’un tel acte n’aurait pas pour soutien la foi et l’espĂ©rance, qu’il n’aurait pas reçu l’impulsion de la charitĂ©, et qu’il serait appuyĂ© que sur l’hypocrisie et le mensonge.

Je crois que JĂ©sus-le-Christ ayant dit : « Rendez Ă  CĂ©sar ce qui appartient Ă  CĂ©sar Â», l’Église, d’aprĂšs ce prĂ©cepte de rigueur, doit, en gĂ©nĂ©ral, et ses ministres et ses fidĂšles doivent, en particulier, soumission entiĂšre aux Puissances temporelles, quelles qu’elles soient ; mais je crois aussi que JĂ©sus-le-Christ ayant ajoutĂ© : « Rendu Ă  Dieu ce qui est Ă  Dieu Â», et ce qui est Ă  Dieu Ă©tant du domaine de la religion ou de la Puissance Universelle, et l’Église Ă©tant Ă©tablie par JĂ©sus-le-Christ pour rĂ©gir et gouverner ce qui est du domaine de la religion, je crois aussi que nul autre que ses ministres, successeurs lĂ©gitimes des ApĂŽtres et Disciples du Christ, n’a le droit de prendre part au saint gouvernement de l’Église.

En un mot, je crois et professe, sans exception aucune, tout ce que croit, professe et enseigne l’Église catholique primitive, ou Universelle, telle qu’elle a Ă©tĂ© Ă©tablie par JĂ©sus-le-Christ, notre PĂšre et Seigneur ; telle que ledit notre Seigneur l’a placĂ©e sous l’autoritĂ© des ApĂŽtres ; telle enfin qu’elle a Ă©tĂ© depuis, qu’elle est encore et qu’elle sera toujours, sous l’autoritĂ© des successeurs lĂ©gitimes desdits ApĂŽtres, seuls dĂ©positaires de la vraie tradition dogmatiques, et seuls chargĂ©s de gouverner la sainte Église du Christ, soit par eux-mĂȘmes, soit par les autres Ă©vĂȘques, les prĂȘtres, les diacres et les lĂ©vites des six ordres infĂ©rieurs, sous la direction suprĂȘme du Prince, ou PĂšre des ApĂŽtres, instituĂ©s par le Christ pour maintenir l’harmonie, l’unitĂ© et la charitĂ© dans le sein des pasteurs et du troupeau que ledit Christ leur a confiĂ©es.

Telle est la foi de l’Eglise de JĂ©sus-le-Christ, dont je dĂ©clare que j’ai le bonheur de faire partie, et dont je suis et serai jusqu’à la mort le fidĂšle serviteur.

Que Dieu m’accorde sa grĂące !

Ainsi soit-il !

BĂ©nissons le Seigneur.

Ainsi soit-il !

14° Prédication ou conférence.

15° Recueillement, méditation.

16° Les lĂ©vites vont prendre l’officiant, et le conduisent Ă  l’autel sur lequel a brĂ»lĂ© de nouveau de l’encens ; puis il s’assoit. Musique.

17° Deux diacres apportent l’un le pain, l’autre le vin de la communion, qu’ils posent sur l’autel ; le pain est sur une patĂšne, et le vin dans un calice. Un enfant de chƓur les prĂ©cĂšde en portant une aiguiĂšre remplie d’eau, un bassin et une serviette.

18° L’officiant se lave les mains, et dit :

« Purifiez-moi, ĂŽ mon Dieu ! afin que je puisse vous offrir avec des mains pures, le sacrifice de l’Eucharistie de notre Seigneur le Christ. Â»

19° Puis, plaçant la main droite sur la patĂšne et l’autre sur le calice, il dit :

« Nous vous offrons, Dieu Ă©ternel, le pain et le vin, selon les paroles de notre Seigneur JĂ©sus-le-Christ, comme Ă©tant le sacrifice le plus digne de vous pour l’expiation de nos fautes, pour l’édification de votre sainte Église, et pour le bonheur de tous les hommes vivants et morts, afin qu’il soit pour eux et pour nous le gage du salut Ă©ternel. Â»

« Amen. Â»

20° Le prĂȘtre continuant dit :

« Ă” JĂ©sus ! notre divin maĂźtre, qui avez consacrĂ© la loi Sainte en donnant votre corps, et en rĂ©pandant votre sang, rendez-nous dignes du bonheur Ă©ternel, et que votre mort devienne la vie pour nous. Â»

« Gloire Ă  Dieu ! Â»

PrĂ©parant la patĂšne et le calice, il dit :

« Dieu infini ! avec ce pain et ce vin nous vous offrons, par les paroles de JĂ©sus-le-Christ, qui seules sont l’esprit et la vie, le sacrifice symbolique de sa chair et de son sang, qu’il vous offrit lui-mĂȘme, et qui doivent nourrir de la vie Ă©ternelle ceux qui en mangent et en boivent. Â»

21° S’adressant aux fidĂšles, il dit :

« Priez, mes frĂšres, afin que le sacrifice que je vais offrir ; et qui est aussi le vĂŽtre, soit agrĂ©able Ă  Dieu notre PĂšre, et qu’il le reçoive de mes mains pour la gloire de son nom, et pour le bien de toute son Église. Â»

« Amen. Â»

22° Se mettant Ă  genoux (les assistants se mettent aussi Ă  genoux), et levant les mains au ciel, l’officiant dit :

« Dieu Tout-Puissant qui nous avez crĂ©Ă©s Ă  votre image, et qui nous avez faits capables de vous aimer et de vous possĂ©der Ă©ternellement, nous vous adorons en toute humilitĂ© comme souverain Seigneur de toutes choses ; nous espĂ©rons en vous, et nous vous aimons de tout notre cƓur, parce que vous ĂȘtes notre PĂšre, et que nous ne sommes qu’en vous et par vous, et que votre misĂ©ricorde, votre bontĂ©, et votre justice, n’ont point de bornes. Â»

« Grand Dieu, Ă  qui tout est soumis, nous reconnaissons que nous n’avons rien qui ne vienne de vous ; nous ne cesserons de publier vos perfections infinies, et de vous remercier de tous vos bienfaits, surtout de ce que vous nous avez Ă©clairĂ© de la vraie foi, en nous plaçant dans le sein de l’Église pure, catholique et apostolique de votre Fils JĂ©sus-le-christ, et en nous inspirant la plus grande tolĂ©rance pour ceux qui ont le malheur de ne point marcher selon la foi de cette mĂȘme Église. Â»

Puis se levant il dit :

« Mon Dieu ! tous les hommes sont vos enfants ! Daignez les illuminer de votre Esprit-Saint, et les faire vivre en frĂšres. Â»

Ensuite il prend la croix placĂ©e sur l’autel, et dit, en l’élevant sur le peuple :

« Seigneur, par la croix sainte, symbole et tĂ©moignage de votre bontĂ© infinie, permettez que nous vous adressions nos priĂšres pour les bienfaiteurs de cette Eglise, pour nos parents, nos amis, nos ennemis, et gĂ©nĂ©ralement pour tous nos frĂšres prĂ©sents et absents qui vivent dans la vie humaine ou dans toute autre vie. BĂ©nissez-les, purifiez-les, Ă©clairez-les, et conduisez-les dans les voies du salut Ă©ternel par les mĂ©rites de notre Seigneur JĂ©sus-le-Christ. Â»

Puis s’adressant au peuple, il dit :

« Mes frĂšres, Dieu, notre Seigneur, a fait entendre ses paroles par la bouche de JĂ©sus son Fils ; adorons le Seigneur, et prĂ©parons-nous pour le Saint-Sacrifice de son autel. Â»

23° L’officiant, ou un des prĂȘtres assistants, rappelle l’origine de la cĂšne et le motif de sa cĂ©lĂ©bration dans l’Église chrĂ©tienne. Il prĂ©vient que nul ne peut y participer, si son Ăąme n’est pure de toute atteinte Ă  la loi Ă©ternelle gravĂ©e dans le cƓur de l’homme : « Ne fais pas Ă  autrui, etc. Â»

Il invite ses frÚres à expier leurs fautes par le repentir, et la ferme volonté de les réparer par la pratique du bien et du juste.

Pour rendre encore plus sainte la rĂ©solution des frĂšres de marcher dans le chemin de la vertu, il annonce qu’il va mettre le sceau Ă  leur repentir, en les absolvant au nom du Seigneur le Christ ; mais il dĂ©clare que toute absolution est inutile, sans le regret le plus sincĂšre d’avoir failli, et sans la volontĂ© positive de se tenir constamment dans les voies de la charitĂ© chrĂ©tienne.

Ensuite, Ă©tendant ses bras sur l’assemblĂ©e, dont tous les membres sont Ă  genoux, il prononce les paroles suivantes de l’absolution : « Que les fautes soient pardonnĂ©es Ă  ceux qui, par leur repentir, sont dignes de pardon ; qu’elles soient retenues Ă  ceux qui n’ont pas su, par un repentir sincĂšre, se rendre dignes de pardon. Â»

24° L’officiant rapproche le calice de la patĂšne, Ă©tend ses mains dessus, et fait avec ses mains un signe de croix sur le pain et le vin, puis il dit, d’un ton solennel :

« Voici le pain et le vin qui sont descendus du Ciel…. Si quelqu’un en mange et en boit, il vivra Ă©ternellement… C’est ma chair et mon sang. En vĂ©ritĂ©, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’Homme, et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui
 Mais c’est l’esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien ; mes paroles seules sont l’esprit et la vie. Â» (SixiĂšme Évangile de l’ApĂŽtre Jean).

25° Ensuite il prend la patĂšne de la main droite, et le calice de la main gauche. Il les prĂ©sente au peuple, et entonne en mĂȘme temps un cantique sur l’amour de Dieu et du prochain. Ce cantique est chantĂ© par tous les assistants.

26° S’adressant au peuple, sur lequel il Ă©tend ses mains, l’officiant dit :

« Que notre Ăąme se recueille, que nos vƓux et nos priĂšres s’élĂšvent vers le grand Dieu vivant, comme la fumĂ©e de cet encens ! (Ici le prĂȘtre brĂ»le de l’encens). Que l’Éternel daigne recevoir cet holocauste sacramentel, en hommage de notre reconnaissance, de notre vĂ©nĂ©ration, et de notre amour ! Â»

Puis il dit, en levant les mains vers le Ciel :

« Seigneur, purifiez nos cƓurs, dĂ©truisez en nous tous les mouvements de la concupiscence chamelle, afin que nous soyons plus dignes de proclamer vos bienfaits, et de chanter vos louanges. Â»

« Dieu suprĂȘme ! CrĂ©ateur, source et principe de tous les ĂȘtres, vous qui rĂ©unissez tout ce qui est et le nom de toutes les crĂ©atures, sans que les hommes aient pu exprimer vos infinies perfections ; vous, par lequel et dans lequel existe cet univers suspendu sur nos tĂȘtes, et qui semble rouler autour de la terre ; c’est Ă  vous seul qu’il obĂ©it. Il marche et il observe en silence la loi Ă©ternelle que vous lui avez imposĂ©e. Être infini ! nous aussi, nous reconnaissons votre loi, nous vous adorons et nous vous adressons nos vƓux et nos priĂšres, car vous daignez nous permettre de vous invoquer. Vous serez, grand Dieu ! l’universel objet de nos louanges, et votre souveraine puissance sera le sujet de nos cantiques ; votre empire est Ă©ternel, rien n’a pu se faire, rien ne se fait, rien ne se fera dans la nature sans vous, qu’en vous, par vous et pour vous ; les destinĂ©es du monde, et celles des nations, s’accomplissent selon les lois Ă©ternelles et immuables de ce qui est, ou de vous, ĂŽ mon Dieu ! Ces lois dominent Ă  jamais le ciel, la terre, et toutes les parties de l’univers, et consĂ©quemment la nature humaine qu’a daignĂ© visiter votre Esprit. En un mot, elles dominent tous les ĂȘtres qui remplissent par vous l’infinitĂ© du temps et de l’espace, et qui, selon les paroles remarquables) de l’ApĂŽtre Paul (dans lesquelles se trouve renfermĂ© le mystĂšre de votre TrinitĂ©), ne vivent, ne se meuvent et n’existent qu’en vous, qui ĂȘtes notre Dieu. Â»

« ĂŠtre infini ! qui ĂȘtes tout ce qui est, et en lequel nous sommes, nous agissons et nous possĂ©dons la vie intellectuelle, daignez nous Ă©clairer de plus en plus ! Qu’un rayon de votre lumiĂšre se rĂ©pande plus abondamment sur notre intelligence, si tels sont les dĂ©crets de votre justice, pour Ă©loigner de vos enfants les tĂ©nĂšbres qui les environnent, et dans lesquelles ils ne pourraient que s’égarer ; donnez-leur une portion de cette sagesse avec laquelle vous gouvernez le monde, et vous vous gouvernez vous-mĂȘme. Alors ils sauront que le bonheur qu’ils cherchent avec tant d’ardeur et de sollicitude ne peut se

trouver que dans l’accomplissement des devoirs que vous avez si bien assortis Ă  leur nature ; et leur occupation la plus chĂšre sera de chanter, pleine de vĂ©nĂ©ration et de gratitude, vos sublimes perfections, et les bienfaits que vous rĂ©pandez journellement sur vos enfants, hĂ©las ! trop souvent ingrats et trop souvent eux-mĂȘmes la cause des maux qu’ils Ă©prouvent. Â»

27° Le Pontife brĂ»le de l’encens : puis il prononce l’invocation suivante, en Ă©levant les mains vers le Ciel :

« Dieu Ă©ternel et Tout-Puissant ! pĂšre de tous les hommes, votre rĂšgne s’étend sur l’univers, visible et invisible ; votre misĂ©ricorde est infinie. Que votre nom soit sanctifiĂ©, que votre volontĂ© soit faite en tout pour tout et partout ; donnez-nous la nourriture spirituelle et corporelle dont nous avons besoin ; pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons Ă  ceux qui nous ont offensĂ©s ; que toute mauvaise tentation s’éloigne de nous, et dĂ©livrez-nous du mal. Amen. Â»

28° Puis l’officiant, croisant les mains sur la poitrine, et levant la tĂȘte vers le Ciel dit :

« Seigneur, qui avez dit Ă  vos ApĂŽtres : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, n’ayez point Ă©gard Ă  nos pĂ©chĂ©s, mais Ă  la foi de votre Église, et donnez-nous la paix et l’union ! Â»

Puis Ă©levant les mains vers le Ciel, il dit :

« Seigneur, Fils du Dieu vivant, qui ĂȘtes la lumiĂšre du monde, et avez rendu la vie aux hommes ! dĂ©livrez-moi, par le sacrement eucharistique, de tous mes pĂ©chĂ©s et de tous autres maux ; faites que je demeure toujours attachĂ© Ă  vos commandements, et ne permettez pas que je me sĂ©pare jamais de vous. Â»

29° Puis l’officiant communie, en prenant d’abord le pain et ensuite le vin (dont il conserve une part pour en faire la distribution aux fidĂšles, s’il y a lieu) : dans ce cas, il rĂ©pand sur le pain la partie du vin qu’il a rĂ©servĂ©. Musique pendant la communion.

30° AprĂšs la cĂšne, l’officiant dit :

« Recevez, TrinitĂ© sainte ! l’hommage et l’aveu de ma dĂ©pendance, ayez pour agrĂ©able le sacrifice eucharistique que j’ai offert Ă  votre Divine MajestĂ© ; faites qu’il devienne un sacrifice de propitiation pour moi, et pour tous ceux pour qui je l’ai offert. Â»

« Mes frĂšres, que le Seigneur soit avec nous. Amen. Â»

31° AprĂšs cette priĂšre, l’officiant brĂ»le de l’encens, et entonne un cantique d’Actions de grĂąces, qui est chantĂ© en chƓur par tous les assistants.

32° Un diacre recommande les pauvres à la charité des fidÚles.

33° Les dames hospitaliĂšres, chevaliĂšres ou chanoinesses, font la quĂȘte.

34° L’officiant fait la priĂšre finale, et dit :

« Seigneur, Dieu de bontĂ© et de misĂ©ricorde, crĂ©ateur et conservateur de l’univers ! vous connaissez les besoins de vos crĂ©atures ; veuillez soutenir notre existence et perfectionner notre entendement, et daignez nous accorder la paix du corps et de l’ñme, avec tous les biens nĂ©cessaires pour remplir dignement la destinĂ©e Ă  laquelle nous sommes appelĂ©s par vos dĂ©crets impĂ©nĂ©trables, et pour pouvoir obtenir dans les demeures cĂ©lestes l’éternitĂ© bienheureuse. Amen. Â»

35° AprĂšs la quĂȘte, l’officiant donne la bĂ©nĂ©diction au peuple, sur lequel il Ă©tend les mains, en disant :

36° « Que l’Éternel daigne nous donner ses grĂąces et sa bĂ©nĂ©diction ! Allez en paix. Â»

Tous rĂ©pondent : « Gloire Ă  Dieu ! Vive Dieu-Saint-Amour ! Â»

37° Sortie des lévites conformément au cérémonial.

Plus sur le sujet :

Messe templiÚre selon le rit johannite de Bernard-Raymond Fabré Palaprat, extraits du Levitikon, pages 102 et suivantes.

En apprendre plus sur la Gnose moderne ? Visitez le site de l’Eglise Gnostique Chaote.

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