Cours sur les Qlippoth

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Cours sur les Qlippoth par Samuel Liddell MacGregor Mathers.

Introduction

« Lecture on Qlippoth » de Samuel Liddell MacGregor Mathers (alias Frater D.D.C.F. 4=7) est un court essai rédigé, en 1900, à l’attention des étudiants de la Golden Dawn. Il s’agit là de l’un des premiers écrits modernes sur le sujet.

L’une des sources importantes de ce texte est la Kabbala Denudata de Christian Knorr von Rosenroth, dont Mathers avait donné une traduction, en 1887, sous le titre The Kabbalah Unveiled. Paru vers la fin du 17e siècle, cet ouvrage est un compendium de textes kabbalistiques, traduits en latin, provenant essentiellement du Zohar.

A propos des Qlippoth, l’ouvrage dit notamment : « Le quatrième monde est le Monde Assiatique, Olahm Ha-Assiah, le Monde de l’Action également appelé le monde des Coques, Olahm Ha-Qliphoth, qui est le monde de la matière constitué des éléments les plus grossiers du précédent arbre. C’est aussi le domicile des esprits démoniaques nommés « coques » par la Qabalah. Les démons sont répartis en dix classes.

Les Démons sont les plus grossières et les plus déficientes de toutes les formes. Leur dix degrés correspondent à la décade Sephirothique, mais dans un degré inverse, ainsi, les ténèbres et l’impureté augmentent avec la descente de chaque degré. Les deux premiers ne sont rien qu’absence de forme visible et d’organisation. Le troisième est le domicile des ténèbres. Les sept Enfers suivants représentent les vices humains incarnés, où sont torturés ceux qui se sont adonnés à ces vices durant leur existence terrestre. Leur prince est l’ange Samaël, l’ange du poison et de la mort.

Sa femme est la Prostituée, Isheth Zenunim ; et unis, ils sont appelés Bête, Chioa. Ainsi est complétée la trinité infernale qui est, pour ainsi dire, l’avers et la caricature de la Supernelle. Samaël est considéré identique à Satan » [1].

Les enseignements de la Golden Dawn ayant été souvent repris et modifiés, des versions plus récentes de cette leçon, réécrites ou révisées par des auteurs ultérieurs sont également disponibles sous divers intitulés, notamment The book of the Black Serpent, dont nous donnerons ultérieurement une traduction.

L’origine des schémas présents dans ce texte demeure problématique. Pat Zalewski, dans son Kabbalah of the Golden Dawn (1993) précise qu’ils ont été réalisés, par la Golden Dawn, d’après les indications données dans la Kabbala Denudata. Or ces schémas sont inexacts. Ils présentent des fautes d’hébreu et l’ordre des habitations infernales, par exemple, diffère dans le texte et dans le schéma correspondant. Ce genre d’imprécision semble improbable de la part de Mathers.

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COURS SUR LES QLIPPOTH, par Samuel Liddell Mathers

Voici ceux qui sont Souillés et Maléfiques, l’Altération et la Perversion des Sephiroth, la restriction déchue de l’univers ; les lueurs des anneaux du Dragon Courbé [2]. Onze sont leurs catégories, cependant elles sont comptées dix ; sept sont leurs têtes et cependant, huit têtes se dressent. Sept sont leurs palais infernaux, mais dix s’y trouvent inclus.

Dans l’Arbre de Vie, près de l’Eau de la Rivière, dans le Jardin de la Sagesse, se trouve le Serpent des Sentiers ; il est le Serpent de l’Eden Céleste. Mais le Serpent de la Tentation est celui de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal : l’antithèse et l’opposé de l’autre, le Serpent Rouge de l’Apocalypse aux anneaux tordus, le Serpent de l’Eden Terrestre [3].

Par conséquent, considère le Serpent Céleste semblable au Cuivre, scintillant de vert et d’or – la couleur de la végétation et de la croissance. Bannis donc le mal et recherche le bien, toi qui veux connaître la vie éternelle, toi qui marches dans les traces de notre maître, ô frère de l’Ordre de la Golden Dawn. Car, comme Moïse a levé le Serpent dans le Désert, de même le fils d’Adam sera élevé, par l’épreuve des luttes et des jugements, jusqu’au chemin de la Vie éternelle.

Et lorsque, comme notre maître, tu seras étendu sur l’arbre par la souffrance et les tourments, élève-toi jusqu’à la lumière du Très Saint pour invoquer l’Illumination Divine, non pour toi-même, mais pour ceux qui n’ont pas encore trouvé le chemin, même s’ils ont été tes bourreaux. Dans l’équilibre entre le spirituel et le matériel, qui est le modèle du réconciliateur, souviens-toi du symbole du serpent d’airain. Effectue correctement la différence entre les deux serpents, car devant le serpent d’airain des nombres, peut se tenir le serpent de feu.

Cependant, lors de la Chute, le Serpent du Mal grimpant sur l’arbre, enserra Malkuth, la lia à l’univers extérieur et aux qliphoth, car tel est le péché de la chute et les anneaux du Serpent Courbé s’interposent entre le Plan Matériel et les Sephiroth.

De là, Malkuth doit être nettoyée et viendra alors la rédemption. Car même le christ n’a pu expier le péché avant d’avoir vaincu la tentation. Mais toutes les choses de la Création sont absolument nécessaires, considérant que l’une ne peut exister sans l’autre. Et le mal joue son rôle dans l’œuvre, car plus intenses et profondes sont les ténèbres, plus intensivement brille la moindre parcelle de lumière, se détachant par contraste et puisant sa force dans l’obscurité.

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LES HABITATIONS INFERNALES

Le Zohar nous dit que Dieu a créé le monde en six jours et que les régions infernales de l’homme furent créées de nuit, par l’image en miroir du monde au-dessus d’elles. Au moment où le jour et la nuit se mêlaient, les éléments furent mélangés et perturbés, provoquant la division des eaux (le premier jour). En raison du déséquilibre entre le premier et le second jour, le troisième fut créé pour terminer le travail du second.

Habitations infernales - Cours sur les Qlippoth
Les Habitations Infernales

NDT : dans les deux listes de noms plus bas, nous avons ajouté l’hébreu à côté de chaque terme, bien qu’il n’apparaisse pas dans le Cours.

À noter que pour les habitation infernales (sur la gauche de la première image), le schéma ne suit pas l’ordre d’énumération indiqué dans le texte, puisqu’il donne en hébreu de haut en bas dans l’image : 1. Sheol 2. Abaddon 3. Ber Shacheth 4. Titahion 5. Shaari Moth 6. Tzelmoth 7. Gehinnom.

Dans le schéma ci-dessus, le premier cercle montre l’Océan des Larmes, car les larmes sont la séparation de la Lumière après la chute. C’est le chagrin d’Adam séparé du premier Adam et ayant perdu la Shekinah. Le deuxième cercle montre les Eaux de la Création. Cela représente la Création éloignée de la Lumière. C’est la création des écorces des qlippoth et la création de l’homme à partir d’Adam. Le troisième cercle montre les Eaux de l’Océan peuplées des créatures vivantes, à la fois bonnes et mauvaises, et c’est de là que le serpent est né. Le quatrième cercle est la fausse mer et le monde astral, le lieu où le mensonge et le reflet se mêlent. Les quatre mers sont aussi des reflets des Quatre Fleuves du Jardin d’Eden (et des Quatre Mondes), car c’est eux qui doivent nourrir les sept Habitations Infernales [4].

Sur le côté droit du diagramme, les cercles représentent les Sept Terres. Bien que ces cercles soient appelés Terres, ils devraient plutôt être appelés « états », car ce sont des états de conscience ou d’éveil qui drapent l’homme à des moments différents. Ils sont aussi des reflets des Sephiroth et font partie du jardin dont l’homme a hérité ce à quoi il peut aspirer, car ils ont été laissés à l’homme lorsqu’il a été banni du jardin d’Eden.

En bien des aspects, ce sont les coquilles des Royaumes d’Edom détruits en raison de leur capacité imparfaite à accepter la Lumière de Dieu et qui ne sont que des ombres de leur ancienne gloire [5]. L’idée ici est de montrer la fausseté de la domination de la matière sur l’esprit. Car les terres représentent le côté matériel de l’homme, ses passions et ses désirs, qui finalement s’écroulent avec le temps comme le montre Aretz, la terre la plus éloignée du présent. Certains considèrent les Sept Terres comme des périodes de temps ou d’évolution en commençant par la présente, Thabel, considérée comme la plus parfaite de toutes, et menant à des mondes moins parfaits, jusqu’à l’émiettement final et la décadence d’Aretz.

  • Aretz – Terre aride ארץ
  • Adamah – glèbe rouge אדמה
  • Gia – sol mouvant, comme le versant d’une vallée גיא
  • Neshiah – pâturage ou prairie נשוה
  • Tziah – sable ou désert ציה
  • Areqa – Terre ארקא
  • Thebel ou Cheled – mélange de terre et d’eau תבל

Sur le côté gauche, se trouvent les Sept Habitations Infernales. Ce sont les expériences que vivra celui qui traverse les Sept Terres Imparfaites, énumérées ci-dessus. Certains des noms sur la gauche sont des gardiens angéliques (sauf la dernière), d’après les noms desquels ces expériences ont été nommées. Les gardiens empêchent quiconque de quitter la zone concernée avant l’heure.

Les Puissances Adverses aux pieds De L’ange
Les Puissances Adverses aux pieds De L’ange
  • Sheol – les Profondeurs de la Terre שאול
  • Abaddon – Perdition אבדון
  • Titahion – la Glaise de la Mort טיטהיון
  • Ber Shacheth – le Lieu de Destruction שחת באר
  • Tzelmoth – l’ombre de la Mort צלמות
  • Shaari Moth – Les Portes de la Mort מות שערי
  • Gehinnom – l’Enfer גיהנם

LE MAL ET LES PUISSANCES ADVERSES AUX PIEDS DES QUATRE ARCHANGES

Dans la vision de la Merkavah d’Ezéchiel, il est écrit : « Or, je vis soudain un vent de tempête venant du Nord, un grand nuage et un feu tourbillonnant avec un rayonnement tout autour, et au centre, au centre du feu, quelque chose comme le hachmal ».

Ce sont les quatre expressions angéliques de la Force et les puissances mauvaises et adverses brisées sous leurs pieds sont :

  • Rahab, dont le symbole est une femme montée sur un âne.
  • Samael, dont le symbole est un terrible démon monté sur un bœuf.
  • Machaloth, une créature mi-femme mi-serpent, juchée sur un serpent-scorpion.
  • Lilith, une femme extérieurement belle, mais intérieurement corrompue et putréfiée, montée sur une bête étrange et terrible.

Ces quatre puissances sont réparties selon les quatre royaumes et selon les séphiroth, comme indiqué :

Les Douze Princes des Qlippoth - Cours sur les Qlippoth
Les Douze Princes des Qlippoth

LES DOUZE PRINCES DES QLIPPOTH QUI GOUVERNENT LES MOIS DE L’ANNÉE

Voici les noms des Douze Princes [6] et Tribus des Qlippoth qui gouvernent les mois de l’année :

  • BAIRIRON – ainsi nommés, car qu’ils sont issus de la quatrième force du Mal, c’est-à-dire Samaël le Noir. Leurs couleurs sont ternes et noires ; et leur forme est celle de dragons-Lions.
  • ADIMIRON – dont les couleurs sont comme le sang, Dam [7], mélangé avec de l’eau, du jaune terne et du gris. Leur forme est celle de lézards-lion.
  • TzELLADIMIRON – dont les couleurs sont comme du sang pourri, tzelil [8], bronze et pourpre. Ils sont semblables à des chiens sauvages à têtes triangulaires.
  • SCHECHIRIRON – dont les couleurs sont le noir, et leur forme est celle de reptiles mêlés à des insectes et des crustacés, semblables à des crabes et des homards, mais avec des visages de démons.
  • SHELHABIRON – dont les couleurs sont incandescentes et jaunes, et leur forme est celle de loups et de chacals impitoyables.
  • TZEPHARIRON – dont les couleurs sont comme celles de la terre, et leur forme est celle de cadavres en décomposition encore partiellement vivants.
  • OBIRIRON – dont les couleurs sont comme des nuages et leur forme est celle de Goblins bouffis et gris.
  • NECHESHETHIRON – dont la couleur est celle du cuivre, et leurs formes comme celle des plus diaboliques, celles d’insectes pourvus de têtes humaines.
  • NACHASHIRON – dont les couleurs sont comme des serpents, et leur forme sont celles de serpents à tête de chien.
  • DAGDAGIRON – dont les couleurs sont rouges et brillantes, et leur forme semblable à d’énormes poissons plats et dévorants.
  • BEHEMIRON – dont les bras viennent de Behemoth, et leurs couleurs sont le noir et le brun, et leurs formes sont celles de bêtes horribles, comme l’hippopotame et l’éléphant, mais aplaties, comme si leur peau avait été étendue à plat sur le corps d’un scarabée géant ou d’un cafard.
  • NESHIMIRON – dont les couleurs sont d’un bleu brillant liquide stagnant, et leurs formes sont semblables à des femmes hideuses, presque des squelettes, couplés à des corps de serpents et de poissons.

Au centre du cercle sont placés Samaël et Asmoddaï. La forme symbolique de Samaël est proche du diable de la Lame XV du Tarot, mais colossale et diffuse ; alors que celle d’Asmoddaï est celle d’un homme bestial et gras, accroupi.

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À l’angle sud-est sont placés l’Adam Maléfique, un squelette géant à tête de bouc et l’hydre-Serpent à mille têtes ; et la vieille Lilith, la femme de Samaël, une femme au visage tordu et éternellement changeant.

À l’angle nord-est est Aggerath, la fille de Machaloth, une sorcière démoniaque avec des cheveux-serpents, montée sur un chariot tiré par un bœuf et un âne.

À l’angle nord-ouest est le Scorpion géant au visage terrifiant, se tenant dressé et semblant être formé d’eau putréfiée. Après lui vient l’Innommable, Abaddon et son apparence et son symbole sont ceux d’un visage géant noir voilé, couvert de roues tournoyantes et dans sa main il tient une grande roue tourbillonnante avec une multitude de démons-chats.

Derrière vient Maamah qui est une femme accroupie avec un corps d’animal, dévorant la terre.

Et à l’angle sud-ouest sont le Lion et le Cheval ailés qui tirent le Chariot de la Jeune Lilith, la femme d’Asmoddaï. Elle est sombre ; elle est une femme jusqu’à la ceinture et un homme en dessous, de ses mains elle attire des centaines de petites silhouettes d’hommes dans les enfers.

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LES TROIS PUISSANCES MALÉFIQUES DEVANT SAMAEL

  • Qematriel dont la forme est un grand Dragon-Serpent à tête noire ; il unit sous lui les forces de la Sephirah interne et inversée Kether.
  • Bélial dont la forme est un Homme-Dragon noir et bouffi ; il unit les forces de Hochmah inversée.
  • Othiel ou Gothiel, un Homme-Insecte noir et bouffi qui unit les forces de Binah inversée.
  • Samaël le Noir. Tous ont aspect terrible et une imposante stature.
Le Mal et l’Arbre Inversé
Le Mal et l’Arbre Inversé

LE MAL ET LES SEPHIROTH INVERSÉES

Ceux-ci sont le Mal et les Sephiroth inversées, contenues dans les sept palais [9], et ces Sephiroth se tiennent derrière la sainteté du monde d’Assiah. Et Samaël le mauvais surplombe les Sephiroth qui sont donc onze au lieu de dix.

Il y a onze lettres dans le mot hébreu pour « lieutenant-gouverneur » (Esther 9:3) ; 11 jours depuis le départ du mont Horeb (Deut.  1:3) 11 voiles ; Le mot hébreu AY [10] était les malédictions d’Ebal ; 11 étaient les Ducs d’Edom, et ainsi de suite.

Dans les mauvais palais, le premier contient Kether, Chokmah et Binah. À Kether sont attribués les Kerthiel, ce qui signifie « coupé de Dieu », Ps. 37:34 : « Tu verras les méchants retranchés ». Et leur forme symbolique est celle de Géants Noirs Maléfiques. À Kether correspondent également les Thaumiel ou Thamiel, les bicéphales ; et leurs formes sont celles d’une double tête géante avec des ailes de chauve-souris. Ils n’ont pas de corps, car ils sont ceux qui cherchent continuellement à s’unir aux corps et aux forces d’autres êtres.

À Chokmah sont associés les Ducs d’Edom ; et les Zogiel (en référence à Og, le roi de Basan) ou comme il est parfois écrit : Ghogiel ou Oghiel, et ils se sont fixés dans une apparence matérielle ; leur forme est semblable à celle des Géants Noirs Maléfiques entourés de serpents répugnants enroulés. À Binah sont liés les Satorial ou Harasiel, les Punisseurs et les Destructeurs dont les formes et les apparences sont également celles de grandes têtes noires voilées avec des cornes, des yeux hideux apparaissant à travers le voile, et ils sont suivis par les centaures maléfiques. Ils sont également appelés Seriel, en référence à Esaü, en raison de leur pilosité.

Le second palais est lié Hessed, vers qui l’on attribue les Gagh Shekelah, les Inquiétants, et leurs formes symboliques sont celles de grandes têtes de chats noirs. Ils sont aussi appelés Aziel, Charariel et Agniel.

Le troisième Palais est lié à Geburah. S’y trouvent les Golahab ou Ceux qui brûlent, également appelé Zaphiel, et leurs formes sont celles d’énormes têtes noires comme un volcan en éruption.

La quatrième Palais fait face à Tiphareth. Lui sont attribués les Zamiel, et ce sont de grands géants noirs, luttant sans cesse les uns contre les autres.

Le Cinquième Palais s’oppose à Netzach. Lui sont attribués les Ghoreb Zereq ou corbeaux de la dispersion. Leur forme est celle de corbeaux hideux à têtes de démons sortant d’un volcan ; ils sont aussi appelés les Getzphiel.

Le sixième Palais s’oppose à Hod, Il est attribué aux Samaël ou Rettributeurs (jongleurs), leurs formes sont ternes, des chiens monstrueux à têtes de démons.

Le septième palais s’oppose à Yesod et Malkuth. À Yessod sont liés les Gamaliel, ou hommes-taureaux obscènes, liés entre eux. Ils sont aussi appelés les Nachashiel, les serpents du mal, et les Obriel. C’est à eux qu’appartient la puissance du Dragon aveugle.

À Malkuth est liée Lilith, la femme Maléfique et son apparence est celle d’une femme belle au premier regard, mais qui se change ensuite en un démon semblable à un singe noir. Le nom du serpent, Nachash, a la même numération que celui du Messie, qui va extirper les Qlippoth du monde.

VOICI LES CHEFS MALÉFIQUES

  • Kether – Satan et Moloch
  • Hochmah – Belzébuth
  • Binah – Lucifuge
  • Hessed – Astaroth
  • Gebourah – Asmodée
  • Tiphereth – Belphégor
  • Netzach – Baal
  • Hod – Adramalech
  • Yessod – Lilith
  • Malkhut – Nahémah.

Selon l’avis de certains auteurs ; mais ces noms peuvent être facilement attribués à n’importe quelle séfirah et voir leur pouvoir étendu à d’innombrables ordres [11].

Béhémoth et Léviathan sont deux formes maléfiques, dont la première est la synthèse de la qlippah déjà décrite comme étant la tête de Behemiron dans le descriptif portant sur les mois de l’année.

Les Léviathan sont, pour ainsi dire, les formes innombrables de dragons unis ensemble de telle façon que chacun soit, à son niveau, comme un Serpent Maléfique indépendant.

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Plus sur le sujet :

Lecture on Qlippoth, Cours sur les Qlippoth, Samuel Liddell MacGregor Mathers. Traduction française et commentaires par Melmothia, 2015.

Pour en savoir plus sur la Kabbale, visitez Kabbale en Ligne.

Notes

[1] « Introduction à la Qabalah Denudata de Knorr von Rosenroth » Samuel Liddell MacGregor Mathers, 1884. Traduction française par Spartakus FreeMann, 2003.

[2] NDT : À plusieurs reprises, dans cette même introduction, Mathers utilise l’expression « Stooping Dragon » qui signifie littéralement « Dragon courbé » ou « penché ». Il nous a été impossible de trouver la source biblique ou kabbalistique de ce Stooping Dragon, par ailleurs assimilé à Léviathan et au Dragon de l’Apocalypse. Nos recherches n’ont révélé que des développements ultérieurs à ce texte, nombreux chez Aleister Crowley, plus rares chez Regardie et les ordres dérivés de la Golden Dawn. L’expression « stooping » pourrait référer à la chute dans l’abîme ; à la mutilation du Léviathan dont il est dit dans la tradition juive qu’il a été castré pour limiter son pouvoir ; ou encore, faire référence à un dragon-ouroboros encerclant le monde. Éric G. a résolu le mystère du terme « Stooping Dragon » qui vient en fait, non de la Kabbale, mais de la Septième Clé (ligne 4) des appels énochiens transcrits par John Dee. Le mot ABAIUNONIN désigne un « dragon penché » ou « courbé », sous l’effet de la contrainte. Le sens du mot est « le dragon qui est gouverné », c’est à dire dompté. L’interprétation effectuée par Mathers est donc subjective et/ou erronée.

[3] NDT : Mathers file une opposition classique, celle des deux serpents : le tentateur et le sauveur ; celui de mort et celui de vie. Le premier réfère, bien entendu, celui du jardin d’Eden qui occasionne la chute ; le second est le serpent d’airain dressé par Moïse, ainsi qu’il est rapporté dans le livre des Nombres : « L’Éternel envoya contre le peuple des serpents brûlants ; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël. Le peuple vint à Moïse, et dit : nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Prie l’Éternel, afin qu’il éloigne de nous ces serpents. Moïse pria pour le peuple. L’Éternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche; quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie. Moïse fit un serpent d’airain et le plaça sur une perche; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d’airain, conservait la vie. » (Nombres, 2).

Dans l’Évangile de Jean, c’est le Christ sur le point d’accomplir son sacrifice, qui sera comparé à ce serpent de vie : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle » (Jean 3,14).

[4] Sept est sans doute le nombre plus symboliquement chargé dans l’Ancien Testament : le monde a été créé en sept jours, Salomon a construit le temple en sept ans, la mystique de la Merkabah compte sept Palais Célestes, la ménorah est un chandelier à sept branches, etc.

Sept est traditionnellement le nombre du cycle accompli, de la création, de l’œuvre achevée.

Dans le Zohar, il est dit : « De même qu’il y a sept firmaments l’un au-dessus de l’autre, de même il y a sept terres l’une au-dessus de l’autre ». Il est dit qu’Adam, chassé du jardin d’Eden, fut d’abord envoyé sur Eretz où régnaient les ténèbres, mais qu’après un temps de pénitence, Dieu l’envoya sur Adamah pour travailler la terre et que « sur cette terre il y a des lumières et la constellation y est visible ». Il est cependant impossible de savoir si le Zohar fait référence à des planètes, des mondes ou des séphiroth. Mathers en fait des « états de conscience ou d’éveil » et considère les habitations infernales comme des épreuves liées à chacun de ces états d’éveil.

[5] Ces sept terres sont hiérarchisées de la plus corrompue, Aretz, à la moins imparfaite, Thebel. Mathers précise qu’elles représentent « le côté matériel de l’homme, ses passions et ses désirs », « la fausse domination de la matière sur l’esprit » et les compare aux Rois d’Edom.

Historiquement, Edom était un petit royaume du Proche-Orient, au sud de la mer morte, ayant perduré quelques siècles avant de disparaître vers le 6e siècle avant notre ère. Dans l’Ancien Testament, les Edomites sont couramment désignés comme les ennemis d’Israël. Ainsi, le Livre d’Abdias annonce prophétiquement la ruine du royaume d’Édom, destiné à être frappé par la justice divine, et on trouve par exemple en Isaïe 34 :5 « Car mon Épée sera ivre dans les cieux ; ainsi, elle viendra sur Édom », etc. Ultérieurement, Édom sera identifié, dans la tradition juive, à l’Empire romain et deviendra plus généralement, un symbole du mal. On peut ainsi lire dans un texte datant du Moyen-Âge : « Une nuit, le Roi David s’endormit au camp dans le désert et Igrat s’accoupla avec lui dans ses rêves. Il eut une émission, et elle conçut et porta Adad le roi d’Édom. Quand ils lui demandèrent son nom il répondit « Sh’mi Ad, Ad Sh’mi » (mon nom est Ad, Ad est mon nom »), et ils l’appelèrent Ashm’dai. Il est Ashmodai, le roi des démons, qui priva Salomon de sa royauté et s’assit sur son trône, et ainsi il fut la graine des rois d’Édom, car il venait du côté du royaume du mal ».

La liste des Rois d’Édom mentionnée dans la Genèse donna lieu à diverses spéculations, notamment l’existence d’univers primordiaux, antérieurs à notre monde, qui auraient été détruits par Dieu. Mathers l’explique ainsi, dans l’Introduction de The Kabbalah Unveiled : « Selon la Qabalah, avant que la forme de l’homme céleste ne soit produite, certains mondes primordiaux avaient été créés, mais ceux-ci ne pouvaient subsister, car l’équilibre de la balance n’était pas parfait, et ils furent donc renversés et détruits par ces forces déséquilibrées. Ces mondes primordiaux sont appelés « Rois des Anciens Temps » et les « Rois d’Edom qui régnaient avant les rois d’Israël ». En ce sens, Edom est le monde des forces déchaînées et Israël est l’ensemble des Sephiroth équilibrées. Ce fait important que des mondes furent créés et détruits avant cette présente création est encore rappelé par le Zohar ».

Ailleurs dans l’Introduction : « Avant que la Déité ne se soit formée Elle-même, comme mâle et femelle, le monde et l’univers ne pouvaient subsister, ou selon les mots de la Genèse : « La Terre était sans forme et vide ». Ces mondes antérieurs sont sensés être symbolisés par « le roi qui règne à Edom avant qu’il ne règne un roi en Israël », et on en parle donc dans la Qabalah comme des « Rois Edomites ». »

Et à propos d’un passage du Siphra di-Zenioutha dans le même ouvrage : « Les Rois primitifs sont morts, faute de nourritures ; la terre a été dévastée », l’auteur commente : « Les rois de l’ancien temps signifient la même chose que les rois d’Edom, c’est-à-dire qu’ils symbolisent les univers de « forces non équilibrées », qui, selon le Zohar, ont précédé la formation de cet univers ».

[6] Concernant les « Trois Puissances devant Samael » et les « Douze Princes des Qlippoth », il est dit dans le Pardes Rimonim de Moïse Cordovero que ces 12 puissances appartiennent à Samael, la quatrième des forces destructrices qui affaiblissent le monde à avoir émané, les trois premières étant Qamtiel, Beliel et Ittiel.

[7] C’est le nom du sang d’après la dernière des plaies d’Egypte.

[8] Cela réfère à un anneau de couleur.

[9] Dans la mystique de la Merkavah qui a historiquement précédé la kabbale, les sept palais (hekhalot) représentent les séjours successifs de l’âme, les étapes de l’ascension mystique vers le trône de Dieu (Merkavah). Soulignons qu’on retrouve le nombre hautement symbolique de sept. Ce système est demeuré dans la kabbale, complémentaire et concurrent de celui des séphiroth. L’existence de sept « Palais Impurs », s’opposant aux Palais Célestes ou jouant le rôle d’obstacles pour l’âme, se rencontre assez tôt dans la mystique juive. On peut lire, par exemple, dans le Zohar :

« Heureux le sort de celui qui sait se mettre à l’abri du « mauvais côté » et de tous les degrés qui en découlent ! Car l’esprit tentateur a plusieurs degrés : serpent tortueux, Satan, ange exterminateur, esprit tentateur. Il a aussi sept noms ! Satan, impur, ennemi, pierre qui fait trébucher, incirconcis, méchant, rusé. Ces sept noms correspondent aux sept palais du côté impur. Il y a également sept compartiments dans l’enfer, lieu de châtiment des coupables : puits, précipice, abîme, fosse bourbeuse, schéol, ombre de mort, terre inférieure » (Zohar II – folio 244a à 269a).

[10] Ce terme se traduit comme « où » et a une valeur numérique de 11 dans Deut. 22:37.

[11] Ici, Mathers déborde de la kabbale traditionnelle pour introduire des noms issus de la démonologie chrétienne tels que Belphégor ou Lucifuge.

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