Cours sur les Qlippoth

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Cours sur les Qlippoth par Samuel Liddell MacGregor Mathers.

Introduction

« Lecture on Qlippoth Â» de Samuel Liddell MacGregor Mathers (alias Frater D.D.C.F. 4=7) est un court essai rĂ©digĂ©, en 1900, Ă  l’attention des Ă©tudiants de la Golden Dawn. Il s’agit lĂ  de l’un des premiers Ă©crits modernes sur le sujet.

L’une des sources importantes de ce texte est la Kabbala Denudata de Christian Knorr von Rosenroth, dont Mathers avait donnĂ© une traduction, en 1887, sous le titre The Kabbalah Unveiled. Paru vers la fin du 17e siĂšcle, cet ouvrage est un compendium de textes kabbalistiques, traduits en latin, provenant essentiellement du Zohar.

A propos des Qlippoth, l’ouvrage dit notamment : « Le quatriĂšme monde est le Monde Assiatique, Olahm Ha-Assiah, le Monde de l’Action Ă©galement appelĂ© le monde des Coques, Olahm Ha-Qliphoth, qui est le monde de la matiĂšre constituĂ© des Ă©lĂ©ments les plus grossiers du prĂ©cĂ©dent arbre. C’est aussi le domicile des esprits dĂ©moniaques nommĂ©s « coques Â» par la Qabalah. Les dĂ©mons sont rĂ©partis en dix classes.

Les DĂ©mons sont les plus grossiĂšres et les plus dĂ©ficientes de toutes les formes. Leur dix degrĂ©s correspondent Ă  la dĂ©cade Sephirothique, mais dans un degrĂ© inverse, ainsi, les tĂ©nĂšbres et l’impuretĂ© augmentent avec la descente de chaque degrĂ©. Les deux premiers ne sont rien qu’absence de forme visible et d’organisation. Le troisiĂšme est le domicile des tĂ©nĂšbres. Les sept Enfers suivants reprĂ©sentent les vices humains incarnĂ©s, oĂč sont torturĂ©s ceux qui se sont adonnĂ©s Ă  ces vices durant leur existence terrestre. Leur prince est l’ange SamaĂ«l, l’ange du poison et de la mort.

Sa femme est la ProstituĂ©e, Isheth Zenunim ; et unis, ils sont appelĂ©s BĂȘte, Chioa. Ainsi est complĂ©tĂ©e la trinitĂ© infernale qui est, pour ainsi dire, l’avers et la caricature de la Supernelle. SamaĂ«l est considĂ©rĂ© identique Ă  Satan Â» [1].

Les enseignements de la Golden Dawn ayant été souvent repris et modifiés, des versions plus récentes de cette leçon, réécrites ou révisées par des auteurs ultérieurs sont également disponibles sous divers intitulés, notamment The book of the Black Serpent, dont nous donnerons ultérieurement une traduction.

L’origine des schĂ©mas prĂ©sents dans ce texte demeure problĂ©matique. Pat Zalewski, dans son Kabbalah of the Golden Dawn (1993) prĂ©cise qu’ils ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, par la Golden Dawn, d’aprĂšs les indications donnĂ©es dans la Kabbala Denudata. Or ces schĂ©mas sont inexacts. Ils prĂ©sentent des fautes d’hĂ©breu et l’ordre des habitations infernales, par exemple, diffĂšre dans le texte et dans le schĂ©ma correspondant. Ce genre d’imprĂ©cision semble improbable de la part de Mathers.

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COURS SUR LES QLIPPOTH, par Samuel Liddell Mathers

Voici ceux qui sont SouillĂ©s et MalĂ©fiques, l’AltĂ©ration et la Perversion des Sephiroth, la restriction dĂ©chue de l’univers ; les lueurs des anneaux du Dragon CourbĂ© [2]. Onze sont leurs catĂ©gories, cependant elles sont comptĂ©es dix ; sept sont leurs tĂȘtes et cependant, huit tĂȘtes se dressent. Sept sont leurs palais infernaux, mais dix s’y trouvent inclus.

Dans l’Arbre de Vie, prĂšs de l’Eau de la RiviĂšre, dans le Jardin de la Sagesse, se trouve le Serpent des Sentiers ; il est le Serpent de l’Eden CĂ©leste. Mais le Serpent de la Tentation est celui de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal : l’antithĂšse et l’opposĂ© de l’autre, le Serpent Rouge de l’Apocalypse aux anneaux tordus, le Serpent de l’Eden Terrestre [3].

Par consĂ©quent, considĂšre le Serpent CĂ©leste semblable au Cuivre, scintillant de vert et d’or – la couleur de la vĂ©gĂ©tation et de la croissance. Bannis donc le mal et recherche le bien, toi qui veux connaĂźtre la vie Ă©ternelle, toi qui marches dans les traces de notre maĂźtre, ĂŽ frĂšre de l’Ordre de la Golden Dawn. Car, comme MoĂŻse a levĂ© le Serpent dans le DĂ©sert, de mĂȘme le fils d’Adam sera Ă©levĂ©, par l’épreuve des luttes et des jugements, jusqu’au chemin de la Vie Ă©ternelle.

Et lorsque, comme notre maĂźtre, tu seras Ă©tendu sur l’arbre par la souffrance et les tourments, Ă©lĂšve-toi jusqu’à la lumiĂšre du TrĂšs Saint pour invoquer l’Illumination Divine, non pour toi-mĂȘme, mais pour ceux qui n’ont pas encore trouvĂ© le chemin, mĂȘme s’ils ont Ă©tĂ© tes bourreaux. Dans l’équilibre entre le spirituel et le matĂ©riel, qui est le modĂšle du rĂ©conciliateur, souviens-toi du symbole du serpent d’airain. Effectue correctement la diffĂ©rence entre les deux serpents, car devant le serpent d’airain des nombres, peut se tenir le serpent de feu.

Cependant, lors de la Chute, le Serpent du Mal grimpant sur l’arbre, enserra Malkuth, la lia Ă  l’univers extĂ©rieur et aux qliphoth, car tel est le pĂ©chĂ© de la chute et les anneaux du Serpent CourbĂ© s’interposent entre le Plan MatĂ©riel et les Sephiroth.

De lĂ , Malkuth doit ĂȘtre nettoyĂ©e et viendra alors la rĂ©demption. Car mĂȘme le christ n’a pu expier le pĂ©chĂ© avant d’avoir vaincu la tentation. Mais toutes les choses de la CrĂ©ation sont absolument nĂ©cessaires, considĂ©rant que l’une ne peut exister sans l’autre. Et le mal joue son rĂŽle dans l’Ɠuvre, car plus intenses et profondes sont les tĂ©nĂšbres, plus intensivement brille la moindre parcelle de lumiĂšre, se dĂ©tachant par contraste et puisant sa force dans l’obscuritĂ©.

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LES HABITATIONS INFERNALES

Le Zohar nous dit que Dieu a crĂ©Ă© le monde en six jours et que les rĂ©gions infernales de l’homme furent crĂ©Ă©es de nuit, par l’image en miroir du monde au-dessus d’elles. Au moment oĂč le jour et la nuit se mĂȘlaient, les Ă©lĂ©ments furent mĂ©langĂ©s et perturbĂ©s, provoquant la division des eaux (le premier jour). En raison du dĂ©sĂ©quilibre entre le premier et le second jour, le troisiĂšme fut crĂ©Ă© pour terminer le travail du second.

Habitations infernales - Cours sur les Qlippoth
Les Habitations Infernales

NDT : dans les deux listes de noms plus bas, nous avons ajoutĂ© l’hĂ©breu Ă  cĂŽtĂ© de chaque terme, bien qu’il n’apparaisse pas dans le Cours.

À noter que pour les habitation infernales (sur la gauche de la premiĂšre image), le schĂ©ma ne suit pas l’ordre d’énumĂ©ration indiquĂ© dans le texte, puisqu’il donne en hĂ©breu de haut en bas dans l’image : 1. Sheol 2. Abaddon 3. Ber Shacheth 4. Titahion 5. Shaari Moth 6. Tzelmoth 7. Gehinnom.

Dans le schĂ©ma ci-dessus, le premier cercle montre l’OcĂ©an des Larmes, car les larmes sont la sĂ©paration de la LumiĂšre aprĂšs la chute. C’est le chagrin d’Adam sĂ©parĂ© du premier Adam et ayant perdu la Shekinah. Le deuxiĂšme cercle montre les Eaux de la CrĂ©ation. Cela reprĂ©sente la CrĂ©ation Ă©loignĂ©e de la LumiĂšre. C’est la crĂ©ation des Ă©corces des qlippoth et la crĂ©ation de l’homme Ă  partir d’Adam. Le troisiĂšme cercle montre les Eaux de l’OcĂ©an peuplĂ©es des crĂ©atures vivantes, Ă  la fois bonnes et mauvaises, et c’est de lĂ  que le serpent est nĂ©. Le quatriĂšme cercle est la fausse mer et le monde astral, le lieu oĂč le mensonge et le reflet se mĂȘlent. Les quatre mers sont aussi des reflets des Quatre Fleuves du Jardin d’Eden (et des Quatre Mondes), car c’est eux qui doivent nourrir les sept Habitations Infernales [4].

Sur le cĂŽtĂ© droit du diagramme, les cercles reprĂ©sentent les Sept Terres. Bien que ces cercles soient appelĂ©s Terres, ils devraient plutĂŽt ĂȘtre appelĂ©s « Ă©tats Â», car ce sont des Ă©tats de conscience ou d’éveil qui drapent l’homme Ă  des moments diffĂ©rents. Ils sont aussi des reflets des Sephiroth et font partie du jardin dont l’homme a hĂ©ritĂ© ce Ă  quoi il peut aspirer, car ils ont Ă©tĂ© laissĂ©s Ă  l’homme lorsqu’il a Ă©tĂ© banni du jardin d’Eden.

En bien des aspects, ce sont les coquilles des Royaumes d’Edom dĂ©truits en raison de leur capacitĂ© imparfaite Ă  accepter la LumiĂšre de Dieu et qui ne sont que des ombres de leur ancienne gloire [5]. L’idĂ©e ici est de montrer la faussetĂ© de la domination de la matiĂšre sur l’esprit. Car les terres reprĂ©sentent le cĂŽtĂ© matĂ©riel de l’homme, ses passions et ses dĂ©sirs, qui finalement s’écroulent avec le temps comme le montre Aretz, la terre la plus Ă©loignĂ©e du prĂ©sent. Certains considĂšrent les Sept Terres comme des pĂ©riodes de temps ou d’évolution en commençant par la prĂ©sente, Thabel, considĂ©rĂ©e comme la plus parfaite de toutes, et menant Ă  des mondes moins parfaits, jusqu’à l’émiettement final et la dĂ©cadence d’Aretz.

  • Aretz – Terre aride ŚŚšŚ„
  • Adamah – glĂšbe rouge ŚŚ“ŚžŚ”
  • Gia – sol mouvant, comme le versant d’une vallĂ©e Ś’Ś™Ś
  • Neshiah – pĂąturage ou prairie Ś Ś©Ś•Ś”
  • Tziah – sable ou dĂ©sert ŚŠŚ™Ś”
  • Areqa – Terre ŚŚšŚ§Ś
  • Thebel ou Cheled – mĂ©lange de terre et d’eau ŚȘŚ‘Śœ

Sur le cĂŽtĂ© gauche, se trouvent les Sept Habitations Infernales. Ce sont les expĂ©riences que vivra celui qui traverse les Sept Terres Imparfaites, Ă©numĂ©rĂ©es ci-dessus. Certains des noms sur la gauche sont des gardiens angĂ©liques (sauf la derniĂšre), d’aprĂšs les noms desquels ces expĂ©riences ont Ă©tĂ© nommĂ©es. Les gardiens empĂȘchent quiconque de quitter la zone concernĂ©e avant l’heure.

Les Puissances Adverses aux pieds De L’ange
Les Puissances Adverses aux pieds De L’ange
  • Sheol – les Profondeurs de la Terre Ś©ŚŚ•Śœ
  • Abaddon – Perdition ŚŚ‘Ś“Ś•ŚŸ
  • Titahion – la Glaise de la Mort Ś˜Ś™Ś˜Ś”Ś™Ś•ŚŸ
  • Ber Shacheth – le Lieu de Destruction Ś©Ś—ŚȘ Ś‘ŚŚš
  • Tzelmoth – l’ombre de la Mort ŚŠŚœŚžŚ•ŚȘ
  • Shaari Moth – Les Portes de la Mort ŚžŚ•ŚȘ Ś©ŚąŚšŚ™
  • Gehinnom – l’Enfer Ś’Ś™Ś”Ś Ś

LE MAL ET LES PUISSANCES ADVERSES AUX PIEDS DES QUATRE ARCHANGES

Dans la vision de la Merkavah d’EzĂ©chiel, il est Ă©crit : « Or, je vis soudain un vent de tempĂȘte venant du Nord, un grand nuage et un feu tourbillonnant avec un rayonnement tout autour, et au centre, au centre du feu, quelque chose comme le hachmal Â».

Ce sont les quatre expressions angĂ©liques de la Force et les puissances mauvaises et adverses brisĂ©es sous leurs pieds sont :

  • Rahab, dont le symbole est une femme montĂ©e sur un Ăąne.
  • Samael, dont le symbole est un terrible dĂ©mon montĂ© sur un bƓuf.
  • Machaloth, une crĂ©ature mi-femme mi-serpent, juchĂ©e sur un serpent-scorpion.
  • Lilith, une femme extĂ©rieurement belle, mais intĂ©rieurement corrompue et putrĂ©fiĂ©e, montĂ©e sur une bĂȘte Ă©trange et terrible.

Ces quatre puissances sont rĂ©parties selon les quatre royaumes et selon les sĂ©phiroth, comme indiquĂ© :

Les Douze Princes des Qlippoth - Cours sur les Qlippoth
Les Douze Princes des Qlippoth

LES DOUZE PRINCES DES QLIPPOTH QUI GOUVERNENT LES MOIS DE L’ANNÉE

Voici les noms des Douze Princes [6] et Tribus des Qlippoth qui gouvernent les mois de l’annĂ©e :

  • BAIRIRON – ainsi nommĂ©s, car qu’ils sont issus de la quatriĂšme force du Mal, c’est-Ă -dire SamaĂ«l le Noir. Leurs couleurs sont ternes et noires ; et leur forme est celle de dragons-Lions.
  • ADIMIRON – dont les couleurs sont comme le sang, Dam [7], mĂ©langĂ© avec de l’eau, du jaune terne et du gris. Leur forme est celle de lĂ©zards-lion.
  • TzELLADIMIRON – dont les couleurs sont comme du sang pourri, tzelil [8], bronze et pourpre. Ils sont semblables Ă  des chiens sauvages Ă  tĂȘtes triangulaires.
  • SCHECHIRIRON – dont les couleurs sont le noir, et leur forme est celle de reptiles mĂȘlĂ©s Ă  des insectes et des crustacĂ©s, semblables Ă  des crabes et des homards, mais avec des visages de dĂ©mons.
  • SHELHABIRON – dont les couleurs sont incandescentes et jaunes, et leur forme est celle de loups et de chacals impitoyables.
  • TZEPHARIRON – dont les couleurs sont comme celles de la terre, et leur forme est celle de cadavres en dĂ©composition encore partiellement vivants.
  • OBIRIRON – dont les couleurs sont comme des nuages et leur forme est celle de Goblins bouffis et gris.
  • NECHESHETHIRON – dont la couleur est celle du cuivre, et leurs formes comme celle des plus diaboliques, celles d’insectes pourvus de tĂȘtes humaines.
  • NACHASHIRON – dont les couleurs sont comme des serpents, et leur forme sont celles de serpents Ă  tĂȘte de chien.
  • DAGDAGIRON – dont les couleurs sont rouges et brillantes, et leur forme semblable Ă  d’énormes poissons plats et dĂ©vorants.
  • BEHEMIRON – dont les bras viennent de Behemoth, et leurs couleurs sont le noir et le brun, et leurs formes sont celles de bĂȘtes horribles, comme l’hippopotame et l’élĂ©phant, mais aplaties, comme si leur peau avait Ă©tĂ© Ă©tendue Ă  plat sur le corps d’un scarabĂ©e gĂ©ant ou d’un cafard.
  • NESHIMIRON – dont les couleurs sont d’un bleu brillant liquide stagnant, et leurs formes sont semblables Ă  des femmes hideuses, presque des squelettes, couplĂ©s Ă  des corps de serpents et de poissons.

Au centre du cercle sont placĂ©s SamaĂ«l et AsmoddaĂŻ. La forme symbolique de SamaĂ«l est proche du diable de la Lame XV du Tarot, mais colossale et diffuse ; alors que celle d’AsmoddaĂŻ est celle d’un homme bestial et gras, accroupi.

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À l’angle sud-est sont placĂ©s l’Adam MalĂ©fique, un squelette gĂ©ant Ă  tĂȘte de bouc et l’hydre-Serpent Ă  mille tĂȘtes ; et la vieille Lilith, la femme de SamaĂ«l, une femme au visage tordu et Ă©ternellement changeant.

À l’angle nord-est est Aggerath, la fille de Machaloth, une sorciĂšre dĂ©moniaque avec des cheveux-serpents, montĂ©e sur un chariot tirĂ© par un bƓuf et un Ăąne.

À l’angle nord-ouest est le Scorpion gĂ©ant au visage terrifiant, se tenant dressĂ© et semblant ĂȘtre formĂ© d’eau putrĂ©fiĂ©e. AprĂšs lui vient l’Innommable, Abaddon et son apparence et son symbole sont ceux d’un visage gĂ©ant noir voilĂ©, couvert de roues tournoyantes et dans sa main il tient une grande roue tourbillonnante avec une multitude de dĂ©mons-chats.

DerriĂšre vient Maamah qui est une femme accroupie avec un corps d’animal, dĂ©vorant la terre.

Et Ă  l’angle sud-ouest sont le Lion et le Cheval ailĂ©s qui tirent le Chariot de la Jeune Lilith, la femme d’AsmoddaĂŻ. Elle est sombre ; elle est une femme jusqu’à la ceinture et un homme en dessous, de ses mains elle attire des centaines de petites silhouettes d’hommes dans les enfers.

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LES TROIS PUISSANCES MALÉFIQUES DEVANT SAMAEL

  • Qematriel dont la forme est un grand Dragon-Serpent Ă  tĂȘte noire ; il unit sous lui les forces de la Sephirah interne et inversĂ©e Kether.
  • BĂ©lial dont la forme est un Homme-Dragon noir et bouffi ; il unit les forces de Hochmah inversĂ©e.
  • Othiel ou Gothiel, un Homme-Insecte noir et bouffi qui unit les forces de Binah inversĂ©e.
  • SamaĂ«l le Noir. Tous ont aspect terrible et une imposante stature.
Le Mal et l’Arbre InversĂ©
Le Mal et l’Arbre InversĂ©

LE MAL ET LES SEPHIROTH INVERSÉES

Ceux-ci sont le Mal et les Sephiroth inversĂ©es, contenues dans les sept palais [9], et ces Sephiroth se tiennent derriĂšre la saintetĂ© du monde d’Assiah. Et SamaĂ«l le mauvais surplombe les Sephiroth qui sont donc onze au lieu de dix.

Il y a onze lettres dans le mot hĂ©breu pour « lieutenant-gouverneur Â» (Esther 9:3) ; 11 jours depuis le dĂ©part du mont Horeb (Deut.  1:3) 11 voiles ; Le mot hĂ©breu AY [10] Ă©tait les malĂ©dictions d’Ebal ; 11 Ă©taient les Ducs d’Edom, et ainsi de suite.

Dans les mauvais palais, le premier contient Kether, Chokmah et Binah. À Kether sont attribuĂ©s les Kerthiel, ce qui signifie « coupĂ© de Dieu Â», Ps. 37:34 : « Tu verras les mĂ©chants retranchĂ©s Â». Et leur forme symbolique est celle de GĂ©ants Noirs MalĂ©fiques. À Kether correspondent Ă©galement les Thaumiel ou Thamiel, les bicĂ©phales ; et leurs formes sont celles d’une double tĂȘte gĂ©ante avec des ailes de chauve-souris. Ils n’ont pas de corps, car ils sont ceux qui cherchent continuellement Ă  s’unir aux corps et aux forces d’autres ĂȘtres.

À Chokmah sont associĂ©s les Ducs d’Edom ; et les Zogiel (en rĂ©fĂ©rence Ă  Og, le roi de Basan) ou comme il est parfois Ă©crit : Ghogiel ou Oghiel, et ils se sont fixĂ©s dans une apparence matĂ©rielle ; leur forme est semblable Ă  celle des GĂ©ants Noirs MalĂ©fiques entourĂ©s de serpents rĂ©pugnants enroulĂ©s. À Binah sont liĂ©s les Satorial ou Harasiel, les Punisseurs et les Destructeurs dont les formes et les apparences sont Ă©galement celles de grandes tĂȘtes noires voilĂ©es avec des cornes, des yeux hideux apparaissant Ă  travers le voile, et ils sont suivis par les centaures malĂ©fiques. Ils sont Ă©galement appelĂ©s Seriel, en rĂ©fĂ©rence Ă  EsaĂŒ, en raison de leur pilositĂ©.

Le second palais est liĂ© Hessed, vers qui l’on attribue les Gagh Shekelah, les InquiĂ©tants, et leurs formes symboliques sont celles de grandes tĂȘtes de chats noirs. Ils sont aussi appelĂ©s Aziel, Charariel et Agniel.

Le troisiĂšme Palais est liĂ© Ă  Geburah. S’y trouvent les Golahab ou Ceux qui brĂ»lent, Ă©galement appelĂ© Zaphiel, et leurs formes sont celles d’énormes tĂȘtes noires comme un volcan en Ă©ruption.

La quatriÚme Palais fait face à Tiphareth. Lui sont attribués les Zamiel, et ce sont de grands géants noirs, luttant sans cesse les uns contre les autres.

Le CinquiĂšme Palais s’oppose Ă  Netzach. Lui sont attribuĂ©s les Ghoreb Zereq ou corbeaux de la dispersion. Leur forme est celle de corbeaux hideux Ă  tĂȘtes de dĂ©mons sortant d’un volcan ; ils sont aussi appelĂ©s les Getzphiel.

Le sixiĂšme Palais s’oppose Ă  Hod, Il est attribuĂ© aux SamaĂ«l ou Rettributeurs (jongleurs), leurs formes sont ternes, des chiens monstrueux Ă  tĂȘtes de dĂ©mons.

Le septiĂšme palais s’oppose Ă  Yesod et Malkuth. À Yessod sont liĂ©s les Gamaliel, ou hommes-taureaux obscĂšnes, liĂ©s entre eux. Ils sont aussi appelĂ©s les Nachashiel, les serpents du mal, et les Obriel. C’est Ă  eux qu’appartient la puissance du Dragon aveugle.

À Malkuth est liĂ©e Lilith, la femme MalĂ©fique et son apparence est celle d’une femme belle au premier regard, mais qui se change ensuite en un dĂ©mon semblable Ă  un singe noir. Le nom du serpent, Nachash, a la mĂȘme numĂ©ration que celui du Messie, qui va extirper les Qlippoth du monde.

VOICI LES CHEFS MALÉFIQUES

  • Kether – Satan et Moloch
  • Hochmah – BelzĂ©buth
  • Binah – Lucifuge
  • Hessed – Astaroth
  • Gebourah – AsmodĂ©e
  • Tiphereth – BelphĂ©gor
  • Netzach – Baal
  • Hod – Adramalech
  • Yessod – Lilith
  • Malkhut – NahĂ©mah.

Selon l’avis de certains auteurs ; mais ces noms peuvent ĂȘtre facilement attribuĂ©s Ă  n’importe quelle sĂ©firah et voir leur pouvoir Ă©tendu Ă  d’innombrables ordres [11].

BĂ©hĂ©moth et LĂ©viathan sont deux formes malĂ©fiques, dont la premiĂšre est la synthĂšse de la qlippah dĂ©jĂ  dĂ©crite comme Ă©tant la tĂȘte de Behemiron dans le descriptif portant sur les mois de l’annĂ©e.

Les Léviathan sont, pour ainsi dire, les formes innombrables de dragons unis ensemble de telle façon que chacun soit, à son niveau, comme un Serpent Maléfique indépendant.

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Plus sur le sujet :

Lecture on Qlippoth, Cours sur les Qlippoth, Samuel Liddell MacGregor Mathers. Traduction française et commentaires par Melmothia, 2015.

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Notes

[1] « Introduction à la Qabalah Denudata de Knorr von Rosenroth » Samuel Liddell MacGregor Mathers, 1884. Traduction française par Spartakus FreeMann, 2003.

[2] NDT : À plusieurs reprises, dans cette mĂȘme introduction, Mathers utilise l’expression « Stooping Dragon Â» qui signifie littĂ©ralement « Dragon courbĂ© Â» ou « penchĂ© Â». Il nous a Ă©tĂ© impossible de trouver la source biblique ou kabbalistique de ce Stooping Dragon, par ailleurs assimilĂ© Ă  LĂ©viathan et au Dragon de l’Apocalypse. Nos recherches n’ont rĂ©vĂ©lĂ© que des dĂ©veloppements ultĂ©rieurs Ă  ce texte, nombreux chez Aleister Crowley, plus rares chez Regardie et les ordres dĂ©rivĂ©s de la Golden Dawn. L’expression « stooping Â» pourrait rĂ©fĂ©rer Ă  la chute dans l’abĂźme ; Ă  la mutilation du LĂ©viathan dont il est dit dans la tradition juive qu’il a Ă©tĂ© castrĂ© pour limiter son pouvoir ; ou encore, faire rĂ©fĂ©rence Ă  un dragon-ouroboros encerclant le monde. Ă‰ric G. a rĂ©solu le mystĂšre du terme « Stooping Dragon Â» qui vient en fait, non de la Kabbale, mais de la SeptiĂšme ClĂ© (ligne 4) des appels Ă©nochiens transcrits par John Dee. Le mot ABAIUNONIN dĂ©signe un « dragon penchĂ© Â» ou « courbĂ© Â», sous l’effet de la contrainte. Le sens du mot est « le dragon qui est gouvernĂ© Â», c’est Ă  dire domptĂ©. L’interprĂ©tation effectuĂ©e par Mathers est donc subjective et/ou erronĂ©e.

[3] NDT : Mathers file une opposition classique, celle des deux serpents : le tentateur et le sauveur ; celui de mort et celui de vie. Le premier rĂ©fĂšre, bien entendu, celui du jardin d’Eden qui occasionne la chute ; le second est le serpent d’airain dressĂ© par MoĂŻse, ainsi qu’il est rapportĂ© dans le livre des Nombres : « L’Éternel envoya contre le peuple des serpents brĂ»lants ; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en IsraĂ«l. Le peuple vint Ă  MoĂŻse, et dit : nous avons pĂ©chĂ©, car nous avons parlĂ© contre l’Éternel et contre toi. Prie l’Éternel, afin qu’il Ă©loigne de nous ces serpents. MoĂŻse pria pour le peuple. L’Éternel dit Ă  MoĂŻse : Fais-toi un serpent brĂ»lant, et place-le sur une perche; quiconque aura Ă©tĂ© mordu, et le regardera, conservera la vie. MoĂŻse fit un serpent d’airain et le plaça sur une perche; et quiconque avait Ă©tĂ© mordu par un serpent, et regardait le serpent d’airain, conservait la vie. » (Nombres, 2).

Dans l’Évangile de Jean, c’est le Christ sur le point d’accomplir son sacrifice, qui sera comparĂ© Ă  ce serpent de vie : « De mĂȘme que le serpent de bronze fut Ă©levĂ© par MoĂŻse dans le dĂ©sert, ainsi faut-il que le fils de l’homme soit Ă©levĂ©, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie Ă©ternelle Â» (Jean 3,14).

[4] Sept est sans doute le nombre plus symboliquement chargĂ© dans l’Ancien Testament : le monde a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en sept jours, Salomon a construit le temple en sept ans, la mystique de la Merkabah compte sept Palais CĂ©lestes, la mĂ©norah est un chandelier Ă  sept branches, etc.

Sept est traditionnellement le nombre du cycle accompli, de la crĂ©ation, de l’Ɠuvre achevĂ©e.

Dans le Zohar, il est dit : « De mĂȘme qu’il y a sept firmaments l’un au-dessus de l’autre, de mĂȘme il y a sept terres l’une au-dessus de l’autre Â». Il est dit qu’Adam, chassĂ© du jardin d’Eden, fut d’abord envoyĂ© sur Eretz oĂč rĂ©gnaient les tĂ©nĂšbres, mais qu’aprĂšs un temps de pĂ©nitence, Dieu l’envoya sur Adamah pour travailler la terre et que « sur cette terre il y a des lumiĂšres et la constellation y est visible Â». Il est cependant impossible de savoir si le Zohar fait rĂ©fĂ©rence Ă  des planĂštes, des mondes ou des sĂ©phiroth. Mathers en fait des « Ă©tats de conscience ou d’éveil Â» et considĂšre les habitations infernales comme des Ă©preuves liĂ©es Ă  chacun de ces Ă©tats d’éveil.

[5] Ces sept terres sont hiĂ©rarchisĂ©es de la plus corrompue, Aretz, Ă  la moins imparfaite, Thebel. Mathers prĂ©cise qu’elles reprĂ©sentent « le cĂŽtĂ© matĂ©riel de l’homme, ses passions et ses dĂ©sirs Â», « la fausse domination de la matiĂšre sur l’esprit Â» et les compare aux Rois d’Edom.

Historiquement, Edom Ă©tait un petit royaume du Proche-Orient, au sud de la mer morte, ayant perdurĂ© quelques siĂšcles avant de disparaĂźtre vers le 6e siĂšcle avant notre Ăšre. Dans l’Ancien Testament, les Edomites sont couramment dĂ©signĂ©s comme les ennemis d’IsraĂ«l. Ainsi, le Livre d’Abdias annonce prophĂ©tiquement la ruine du royaume d’Édom, destinĂ© Ă  ĂȘtre frappĂ© par la justice divine, et on trouve par exemple en IsaĂŻe 34 :5 « Car mon ÉpĂ©e sera ivre dans les cieux ; ainsi, elle viendra sur Édom », etc. UltĂ©rieurement, Édom sera identifiĂ©, dans la tradition juive, Ă  l’Empire romain et deviendra plus gĂ©nĂ©ralement, un symbole du mal. On peut ainsi lire dans un texte datant du Moyen-Âge : « Une nuit, le Roi David s’endormit au camp dans le dĂ©sert et Igrat s’accoupla avec lui dans ses rĂȘves. Il eut une Ă©mission, et elle conçut et porta Adad le roi d’Édom. Quand ils lui demandĂšrent son nom il rĂ©pondit « Sh’mi Ad, Ad Sh’mi » (mon nom est Ad, Ad est mon nom »), et ils l’appelĂšrent Ashm’dai. Il est Ashmodai, le roi des dĂ©mons, qui priva Salomon de sa royautĂ© et s’assit sur son trĂŽne, et ainsi il fut la graine des rois d’Édom, car il venait du cĂŽtĂ© du royaume du mal Â».

La liste des Rois d’Édom mentionnĂ©e dans la GenĂšse donna lieu Ă  diverses spĂ©culations, notamment l’existence d’univers primordiaux, antĂ©rieurs Ă  notre monde, qui auraient Ă©tĂ© dĂ©truits par Dieu. Mathers l’explique ainsi, dans l’Introduction de The Kabbalah Unveiled : « Selon la Qabalah, avant que la forme de l’homme cĂ©leste ne soit produite, certains mondes primordiaux avaient Ă©tĂ© crĂ©Ă©s, mais ceux-ci ne pouvaient subsister, car l’équilibre de la balance n’était pas parfait, et ils furent donc renversĂ©s et dĂ©truits par ces forces dĂ©sĂ©quilibrĂ©es. Ces mondes primordiaux sont appelĂ©s « Rois des Anciens Temps Â» et les « Rois d’Edom qui rĂ©gnaient avant les rois d’IsraĂ«l Â». En ce sens, Edom est le monde des forces dĂ©chaĂźnĂ©es et IsraĂ«l est l’ensemble des Sephiroth Ă©quilibrĂ©es. Ce fait important que des mondes furent crĂ©Ă©s et dĂ©truits avant cette prĂ©sente crĂ©ation est encore rappelĂ© par le Zohar Â».

Ailleurs dans l’Introduction : « Avant que la DĂ©itĂ© ne se soit formĂ©e Elle-mĂȘme, comme mĂąle et femelle, le monde et l’univers ne pouvaient subsister, ou selon les mots de la GenĂšse : « La Terre Ă©tait sans forme et vide Â». Ces mondes antĂ©rieurs sont sensĂ©s ĂȘtre symbolisĂ©s par « le roi qui rĂšgne Ă  Edom avant qu’il ne rĂšgne un roi en IsraĂ«l Â», et on en parle donc dans la Qabalah comme des « Rois Edomites Â». Â»

Et Ă  propos d’un passage du Siphra di-Zenioutha dans le mĂȘme ouvrage : « Les Rois primitifs sont morts, faute de nourritures ; la terre a Ă©tĂ© dĂ©vastĂ©e Â», l’auteur commente : « Les rois de l’ancien temps signifient la mĂȘme chose que les rois d’Edom, c’est-Ă -dire qu’ils symbolisent les univers de « forces non Ă©quilibrĂ©es Â», qui, selon le Zohar, ont prĂ©cĂ©dĂ© la formation de cet univers Â».

[6] Concernant les Â« Trois Puissances devant Samael Â» et les « Douze Princes des Qlippoth Â», il est dit dans le Pardes Rimonim de MoĂŻse Cordovero que ces 12 puissances appartiennent Ă  Samael, la quatriĂšme des forces destructrices qui affaiblissent le monde Ă  avoir Ă©manĂ©, les trois premiĂšres Ă©tant Qamtiel, Beliel et Ittiel.

[7] C’est le nom du sang d’aprùs la derniùre des plaies d’Egypte.

[8] Cela réfÚre à un anneau de couleur.

[9] Dans la mystique de la Merkavah qui a historiquement prĂ©cĂ©dĂ© la kabbale, les sept palais (hekhalot) reprĂ©sentent les sĂ©jours successifs de l’ñme, les Ă©tapes de l’ascension mystique vers le trĂŽne de Dieu (Merkavah). Soulignons qu’on retrouve le nombre hautement symbolique de sept. Ce systĂšme est demeurĂ© dans la kabbale, complĂ©mentaire et concurrent de celui des sĂ©phiroth. L’existence de sept « Palais Impurs Â», s’opposant aux Palais CĂ©lestes ou jouant le rĂŽle d’obstacles pour l’ñme, se rencontre assez tĂŽt dans la mystique juive. On peut lire, par exemple, dans le Zohar :

« Heureux le sort de celui qui sait se mettre Ă  l’abri du « mauvais cĂŽtĂ© » et de tous les degrĂ©s qui en dĂ©coulent ! Car l’esprit tentateur a plusieurs degrĂ©s : serpent tortueux, Satan, ange exterminateur, esprit tentateur. Il a aussi sept noms ! Satan, impur, ennemi, pierre qui fait trĂ©bucher, incirconcis, mĂ©chant, rusĂ©. Ces sept noms correspondent aux sept palais du cĂŽtĂ© impur. Il y a Ă©galement sept compartiments dans l’enfer, lieu de chĂątiment des coupables : puits, prĂ©cipice, abĂźme, fosse bourbeuse, schĂ©ol, ombre de mort, terre infĂ©rieure Â» (Zohar II – folio 244a Ă  269a).

[10] Ce terme se traduit comme « oĂč Â» et a une valeur numĂ©rique de 11 dans Deut. 22:37.

[11] Ici, Mathers déborde de la kabbale traditionnelle pour introduire des noms issus de la démonologie chrétienne tels que Belphégor ou Lucifuge.

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