Gagliostro : Noble et Voyageur

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Gagliostro : Noble et Voyageur, commenté par Claude Jousseaume.

Les commentaires de Claude Jousseaume sont en bleu.

« Je ne suis d’aucune époque ni d’aucun lieu ; (Le véritable Initié se situe outre, dans le monde subtil il n’existe pas de notion de temps, on retrouve cela dans les phénomènes de voyances qui nient cette dimension) en dehors du temps et de l’espace, mon être spirituel vit son éternelle existence, et, si je plonge dans ma pensée en remontant le cours des âges, si j’étends mon esprit vers un mode d’existence éloigné de celui que vous percevez je deviens celui que je désire. Participant consciemment à l’être absolu, je règle mon action selon le milieu qui m’entoure (Le maître maçon est partout chez lui, entre équerre et compas au centre du Tout).

Mon nom est celui de ma fonction et je le choisis, ainsi que ma fonction, parce que je suis libre ; mon pays est celui où je fixe momentanément mes pas. (Tels les adeptes des sociétés orientales, le nom et la fonction dite profane est illusoire et utile au moment de la mission simplement). Datez-vous d’hier, si vous le voulez, en vous rehaussant d’années vécues par des ancêtres qui vous furent étrangers ; ou de demain, par l’orgueil illusoire d’une grandeur qui ne sera peut-être jamais la vôtre ; moi je suis celui qui est. Je n’ai qu’un père .

(Dans ce cas, on peut supposer pour le narrateur qu’il s’agit du Grand Architecte de l’Univers) : différentes circonstances de ma vie m’ont fait soupçonner à ce sujet de grandes et émouvantes vérités ; mais les mystères de cette origine, et les rapports qui m’unissent à ce père inconnu, sont et restent mes secrets ; que ceux qui seront appelés à les deviner, à les entrevoir, comme je l’ai fait, me comprennent et m’approuvent. Quant eu lieu, à l’heure, où mon corps matériel, il y a quelque quarante ans, se forma sur cette terre ; quant à la famille que j’ai choisie pour cela, je veux l’ignorer ; je ne veux pas me souvenir du passé pour ne pas augmenter les responsabilités déjà lourdes de ceux qui m’ont connu, car il est écrit : « Tu ne feras pas tomber l’aveugle ». Je ne suis pas né de la chair, ni de la volonté de l’homme : je suis né de l’esprit. Mon nom, celui qui est à moi et de moi, celui que j’ai choisi pour paraître au milieu de vous, voilà celui que je réclame. Celui dont on m’appela à ma naissance, celui qu’on m’a donné dans ma jeunesse, ceux sous lesquels, en d’autre temps et lieux, je fus connu, je les ai laissés, comme j’aurais laissé des vêtements démodés et désormais inutiles. Me voici : je suis noble et voyageur ;

Gagliostro : Noble et Voyageur, commenté par Claude Jousseaume
Alessandro Cagliostro – Gagliostro : Noble et Voyageur

(De tout temps, il aurait existé des personnages intemporels parcourant le monde mandatés par des forces terrestres ou pas d’ailleurs) je parle, et votre âme frémit en reconnaissant d’anciennes paroles ; une voix, qui est en vous, et qui s’était tue depuis bien longtemps, répond à l’appel de la mienne ; j’agis, et la paix revient en vos coeurs, la santé dans vos corps, l’espoir et le courage dans vos âmes. Tous les hommes sont mes frères ; tous les pays me sont chers ; je les parcours pour que, partout, l’Esprit puisse descendre et trouver un chemin vers vous. Je ne demande aux rois, dont je respecte la puissance, que l’hospitalité sur leurs terres, et, lorsqu’elle m’est accordée, je passe, faisant autour de moi le plus de bien possible ; mais je ne fais que passer. Suis-je un noble voyageur ? Comme le vent du Sud, comme l’éclatante lumière du Midi qui caractérise la pleine connaissance des choses et la communion active avec Dieu, je viens vers le Nord, vers la brume et le froid, abandonnant partout à mon passage quelques parcelles de moi-même, me dépensant, me diminuant à chaque station, mais vous laissant un peu de clarté, un peu de chaleur, un peu de force, jusqu’à ce que je sois enfin arrêté et fixé définitivement au terme de ma carrière, à l’heure où la rose fleurira sur la croix (Les fameux R+C ! Je rappelle qu’ici que ce terme révèle un état initiatique plus qu’un grade maçonnique).

Je suis Cagliostro. Pourquoi vous faut-il quelque chose de plus ?

Si vous étiez des enfants de Dieu, si votre âme n’était pas si vaine et si curieuse, vous auriez déjà compris ! Mais il vous faut des détails, des signes et des paraboles ; or, écoutez ! remontons bien loin dans le passé, puisque vous le voulez. Toute lumière vient de l’Orient ; toute initiation de l’Égypte ; j’ai eu trois ans comme vous, puis sept ans, puis l’âge d’homme, et à partir de cet âge, je n’ai plus compté. Trois septénaires d’années font vingt et un ans et réalisent la plénitude du développement humain (Ces nombres indiquent son Âge sacré pour ceux dont ils sont connus).

Dans ma première enfance, sous la loi de rigueur et de justice j’ai souffert en exil, comme Israël parmi les nations étrangères. Mais comme Israël avait avec lui la présence de Dieu, comme un Métatron le gardait en ses chemins, de même un ange puissant veillait sur moi, dirigeait mes actes, éclairait mon âme, développant les forces latentes en moi.

(Rappelons-nous que nous avons tous été Guerim un jour ou l’autre) Lui était mon maître et mon guide. Ma raison se formait et se précisait ; je m’interrogeais, je m’étudiais et je prenais conscience de tout ce qui m’entourait. J’ai fait des voyages, plusieurs voyages tant autour de la chambre de mes réflexions que dans les temples et dans les quatre parties du monde ; mais lorsque je voulais pénétrer l’origine de mon être et monter vers DIEU dans un élan de mon âme, alors, ma raison impuissante se taisait et me laissait livré à mes conjectures. Un amour qui m’attirait vers toutes créature d’une façon impulsive, une ambition irrésistible, un sentiment profond de mes droits à toute chose de la terre au ciel, me poussaient et me jetaient vers la vie, et l’expérience progressive de mes forces, de leur sphère d’action, de leur jeu et de leurs limites, fut la lutte que j’eus à soutenir contre les puissances du monde ;  (On parle ici bien sur du monde profane)

Je fus abandonné et tenté dans le désert ; j’ai lutté avec l’ange comme Jacob, avec les hommes et avec les démons, et ceux-ci, vaincus, m’ont appris les secrets qui concernent l’empire des ténèbres pour que je ne puisse jamais m’égarer dans aucune des routes d’où l’on ne revient pas. Un jour ? Après combien de voyages et d’années ! ? Le Ciel exauça mes efforts ; il se souvint de son serviteur et revêtu d’habits nuptiaux j’eus la grâce d’être admis, comme Moïse devant l’Éternel (Il pourrait s’agir de noces chymiques ou plutôt Achimiques).

Dès lors, je reçus, avec un nom nouveau (rebaptisé initiatiquement comme dans l’ancienne Égypte) une mission unique. Libre et maître de la vie, je ne songeai plus qu’à l’employer pour l’oeuvre de Dieu. Je savais qu’Il confirmerait mes actes et mes paroles, comme je confirmerais son nom et son royaume sur la terre. Il y a des êtres qui n’ont plus d’anges gardiens; (Nul est besoin de Messagers quand le Verbe est connu) je fus de ceux-là. Voilà mon enfance, ma jeunesse, telle que votre esprit inquiet et désireux de mots la réclame ; mais qu’elle ait duré plus ou moins d’années, qu’elle se soit écoulée au pays de vos pères ou dans d’autres contrées qu’importe à vous ? Ne suis-je pas un homme libre ? Jugez mes moeurs, c’est-à-dire mes actions, dites si elles sont bonnes, dites si vous en avez vu de plus puissantes, et dès lors, ne vous occupez pas de ma nationalité, de mon rang et de ma religion (Ni athée stupide, ni libertin irreligieux). Si poursuivant le cours heureux de ses voyages quelqu’un d’entre vous aborde un jour à ces terres d’Orient qui m’ont vu naître, qu’il se souvienne seulement de moi, qu’il prononce mon nom, et les serviteurs de mon père ouvriront devant lui les portes de la ville sainte. (Jérusalem où fut érigé le Temple de Salomon) Alors qu’il revienne dire à ses frères si j’ai abusé parmi vous d’un prestige mensonger, si j’ai pris dans vos demeures quelque chose qui ne m’appartenait pas ! »

En savoir plus sur Cagliostro :

Gagliostro : Noble et Voyageur. Guiseppe BALSAMO Comte de Gagliostro. Commentaires de texte par Claude Jousseaume.

Image par Jondolar Schnurr de Pixabay

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