Littérature ufologique et dérives conspirationnistes par Emmanuel Kreis et Stéphane François.
Le texte qui suit est extrait d’une conférence intitulée « L’ufologie radicale : entre subculture politique, occultisme et théosophie », prononcée le 27 avril 2008 dans le cadre des soirées Politica Hermetica. Nous publions cet article en deux parties sur EzoOccult avec l’aimable autorisation des deux auteurs dont l’ouvrage Le complot cosmique est désormais disponible à la vente. Ce texte est d’abord paru, en octobre 2009, sur le site Conspiracy Watch.
Nous allons vous parler ce soir de l’ufologie et plus particulièrement de certaines de ses dérives. En effet, nous avons constaté depuis une quinzaine d’années l’émergence et la banalisation d’une littérature singulière mêlant ufologie, théorie du complot, éléments empruntés à l’occultisme et/ou à la théosophie et des discours politiques radicaux échappés du néo-nazisme le plus hétérodoxe et, plus largement, d’une certaine extrême droite « occultisante ».
Notre première rencontre avec ce type de discours s’est faite par Les Sociétés secrètes et leur pouvoir au XXe siècle de Jan van Helsing (alias Jan Udo Holey – NDLR) publié par les éditions Ewertverlag S.L., installées aux Canaries et qui possédait à cette époque une adresse française à Tourrette sur Loup (Alpes-Maritimes) au nom de « Monsieur Félix ». En 2001, la maison se délocalise à l’île Maurice devenant par la même occasion les Éditions Félix, du nom d’un personnage qui apparaissait déjà derrière Ewertverlag S.L. La première publication de ce nouvel éditeur fut le Livre jaune N°5. Pierre-André Taguieff n’hésite pas à qualifier le Livre Jaune de « best-seller ». En effet, sa première publication fut indubitablement un succès dans les pays germanophones avec plus de 100 000 exemplaires vendus en Allemagne, Autriche et Suisse.
L’Allemand Jan Udo Holey est pourtant un personnage pour le moins discret. L’ufologue américain Peter Moon affirme, dans son livre The Black Sun, l’avoir rencontré en 1994 lors d’une escale à Newark alors qu’il se rendait à Hawaï. Moon le décrit comme une ancienne figure de la scène punk allemande qui aurait abandonné la musique suite à la révélation de ses capacités médiumniques grâce à un skinhead rencontré par hasard. L’ex-punk tombe alors dans un coma d’une semaine et demi au cours duquel il subit des sorties astrales, des décorporations, et a des visions diverses de « pyramides », de différentes divinités et de l’avenir. Selon Peter Moon, ces expériences poussèrent Jan van Helsing vers des recherches sur l’ésotérisme, l’occultisme et les sociétés secrètes .
Les sociétés secrètes et leur pouvoir au XXe siècle se présente comme une relecture de l’histoire des XIXe et XXe siècles qui tiendrait compte de ce qui n’est « pas rendu public ». Pierre-André Taguieff résume l’ouvrage ainsi :
« Dans la grande conspiration mondiale qui est dénoncée, les Juifs tiennent la première place : non seulement ils sont partout (y compris sous divers masques : Roosevelt, Staline, Helmut Kohl ou George W. Bush), mais ils sont derrière les pouvoirs visibles et sont capables de tout (ils seraient responsables de la troisième guerre mondiale à venir !). Stéréotypes de l’infiltration, de la domination sans limites, de la manipulation et de la cruauté destructrice, appliqués à la critique de la démocratie, ils conduisent à récuser celle-ci comme un décor trompeur occultant la réalité ploutocratique du pouvoir politique ».
Selon van Helsing, ces conspirateurs cacheraient à l’humanité, pour l’utiliser à leurs propres fins, « l’énergie libre » qu’aurait découverte Nikola Tesla et qui pourrait définitivement régler les problèmes mondiaux. Les nazis furent, d’après lui, les premiers à l’utiliser, réussissant à créer des disques volants aux capacités surprenantes.
Le Livre jaune n°5 se présente comme un enchevêtrement complexe juxtaposant différents discours. Van Helsing entrecroise le New Age, l’ufologie nazie, le conspirationnisme antijudéo-maçonnique, et l’aryosophie, multipliant ainsi les cibles potentielles de l’ouvrage. Comme nous le verrons, ce Livre Jaune n’est pas un cas isolé et la question se pose de comprendre comment ces textes et discours ont pu voir le jour et quelles sont les raisons de leurs succès ?
Nous devons préciser que les textes que nous nous proposons d’étudier ne sont qu’une recombinaison plus ou moins originale d’idées préexistantes. Cet aspect n’est pas propre aux discours que nous abordons ici, les idées dites « nouvelles » ne sont en effet généralement que des idées existantes qui s’enrichissent des différents apports et des évolutions apportées par ceux qui les formulent. Pour démêler cet écheveau nous avons décidés de prendre comme axe l’ufologie. Ce choix est en partie arbitraire, pour démêler un nœud, il faut bien commencer par un bout, mais, également, si l’on considère l’ensemble de ces catégories de discours (conspirationnisme, « ésotérisme », expression politique radicale, etc.) l’ufologie est sans doute la plus récente. Nous pouvons ainsi voir comment elle intègre les formes de discours antérieurs et les synthétises pour créer un nouveau discours homogène.
L’ufologie
L’ufologie peut être brièvement définie comme la croyance aux soucoupes volantes et aux extraterrestres. Le néologisme « ufologie » a été créé sur la base de l’expression anglo-saxonne « UFO » ou Unidentified Flying Object, dont la traduction donne le français OVNI ou Objet Volant Non Identifié. L’ufologie est donc la « science » des soucoupes volantes. Cette dernière expression a été vulgarisée en 1947 lors de la première observation d’ovnis par l’Américain Kenneth Arnold : un journaliste qui s’entretenait avec Kenneth Arnold a forgé cette expression à partir du témoignage d’Arnold qui lui décrivait des objets en forme de soucoupes. D’ailleurs, dans un premier temps, la presse parla plutôt de flying disks. De plus, dans ce milieu, les extraterrestres sont parfois appelés « EBE », acronyme signifiant Entité Biologique Extraterrestre, ou « Petits Gris » (en anglais Short Greys) du fait de leurs caractéristiques physiques supposées, soit une petite taille et une couleur de peau grise.
L’ufologie a été popularisée dans les années 1960-1970, avant de décliner au début des années 1990. Dans le même temps, elle est passée de la sphère contre ou sub-culturel à la culture populaire de masse conduisant à son institutionnalisation avec par exemple des films tel que Rencontre du 3e type, E.T., la série télévisée Les Envahisseurs, les livres a très grand succès du journaliste Jean-Claude Bourret sur ce thème, des dessins animés comme Goldorak, etc.
Les ufologues peuvent se distinguer en fonction du contenu et de la radicalité de leur discours : certains croient en l’existence des extraterrestres et des ovnis ; d’autres postulent leur action sur Terre depuis des temps immémoriaux ; certains leur confèrent une attitude généreuse vis-à-vis des Hommes tandis que d’autres leur attribuent au contraire un caractère hostile ; enfin, les derniers sombrent dans un discours ésotérico-conspirationniste effréné.
Rencontre avec le conspirationnisme
La théorie du complot, appelée aussi « conspirationnisme » ou « complotisme » — il n’existe pas encore de néologisme définitif —, est une vision paranoïaque de l’Histoire et de la société :
« Il s’agit de ces théories qui interprètent des pans entiers de l’Histoire (et singulièrement de l’histoire contemporaine), voire la totalité de l’histoire humaine, comme le résultat de l’intervention de « forces obscures », agissant de façon souterraine, pour parvenir à des fins inavouables. La conspiration revêt en général une forme hiérarchique, pyramidale, séparant les manipulés inconscients, les complices actifs et les manipulateurs eux-mêmes. Elle s’emploie à « dominer le monde », c’est-à-dire à contrôler la vie politique, l’activité économique et le tissu social. Elle dispose pour ce faire de relais privilégiés. Elle emploie tous les moyens, y compris les plus méprisables et les plus odieux, pour substituer aux pouvoirs établis, visibles, l’autorité d’un pouvoir supérieur, occulte, dénué de toute légitimité. »
La théorie du complot ufologique est née avec les premières enquêtes gouvernementales, donc dès les années 1950. Les gouvernements des différents pays occidentaux concernés par ces phénomènes ont souvent conclu à l’inexistence des soucoupes volantes. Selon les ufologues conspirationnistes, les États européens, y compris soviétique, seraient à l’origine de cette campagne de désinformation.
Le premier lieu d’apparition et d’expression du complot ufologique est bien entendu les États-Unis, où la commission militaire Project Blue Book, créée dans les années 1950, et celle qui lui a succédée à la fin des années 1960, la commission civile Condon, du nom de son rapporteur, ont abouti à la conclusion que les soucoupes volantes et les extraterrestres sont le fruit de l’imagination de personnes fragiles, voire d’esprits malades. Cette maladresse est particulièrement flagrante dans le rapport de la commission Condon. Ce scientifique avait fait sienne la profession de foi anti-extraterrestre, ce qui fut considéré, par les ufologues, comme une provocation. L’attitude de ce scientifique alimenta la thèse de la désinformation et du complot.
Selon le courant conspirationniste de l’ufologie américaine, le gouvernement américain, l’ONU ainsi que les gouvernements européens, dont français, auraient fait alliance avec des extraterrestres dans le but d’asservir la Terre et de leur fournir des cobayes humains. Selon ce courant, l’État fédéral aurait conclu un accord en 1947, à la suite de l’affaire Roswell, avec les EBEs en échange d’un transfert de technologie. Il aurait ainsi fourni des bases souterraines et donné le droit d’enlever des citoyens américains pour leurs expériences. Les transferts de technologie auraient commencé en 1954 dans les domaines de l’informatique, de la biologie (le génome, le clonage, etc.). En 1957, des fonds auraient été débloqués pour aménager les bases. À partir de cette date, les gouvernements se seraient assurés de l’aide de scientifiques, dont des astronomes, pour nier l’existence des ovnis.
En fait, la polémique à propos de la soi-disant volonté de l’État américain de désinformer date des origines de l’ufologie, c’est-à-dire dès 1947, lors de la médiatisation du fait divers de Roswell au Nouveau-Mexique. Le 2 juillet 1947, l’armée américaine publie un communiqué affirmant qu’elle détient les restes d’une soucoupe volante qui s’est abattue près de la ville de Roswell. Les forces armées américaines ont rapidement nié cette découverte puis découragé la diffusion d’informations, y compris au sein de ses propres rangs, envenimant aussitôt l’« affaire » et scindant l’opinion entre les partisans de l’ufologie et ses détracteurs, souvent rationalistes. La polémique concernant Roswell dure jusqu’en 1954 avant de devenir un mythe, sinon le « Mythe » fondateur, de « l’ufologie conspirationniste ».
En France, l’organisme officiel chargé de la désinformation, selon les ufologues conspirationnistes français – dont l’auteur de romans de science-fiction Jimmy Guieu et ses amis -, était le GEPAN (Groupe d’Études des Phénomènes Aéro-spatiaux Non-identifiés) qui dépendait du CNES (Centre National d’Études Spatiales). Il fut remplacé, par la suite, par le SEPRA (Service d’Études des Phénomènes des Rentrées Atmosphériques).
D’abord bénin, le conspirationnisme ufologique désirait à l’origine prouver que les extraterrestres existaient et que certains États étaient en contact, d’une façon ou d’une autre, avec eux, il se radicalise ensuite dans les années 1980. Ce conspirationnisme a été alimenté en parti par le fait que certains scientifiques chargés de démontrer l’inexistence des extraterrestres ont changé de camp. L’exemple le plus frappant est le cas de l’Américain J. Allen Hynek, célèbre aux Etats-Unis, qui fut le directeur d’un observatoire atomique et durant, vingt ans, l’expert de l’armée pour ces questions avant de devenir un partisan de l’existence de la vie extraterrestre.
L’ufologie et le radicalisme de droite
Dès les origines de l’ufologie nous pouvons constater chez certains ufologues des relations plus ou moins explicites avec les droites radicales. En mars 1951, le « pulp magazine » Fate publia un article d’un personnage encore inconnu qui affirmait posséder des photographies d’ovnis. Il s’agissait de George Adamski , homme de 59 ans qui travaillait dans un bar situé sur le versant méridional du mont Palomar et qui devait devenir célèbre pour être le premier homme à être contacté par les extraterrestres. En effet, en novembre 1952, dans le désert de californien aux environs de Desert Center, notre homme, selon ses dires, rentra en contact avec un Vénusien d’une angélique beauté, grand, blond aux yeux bleu, etc. Le message de l’E.B.E. fut laissé sous une forme pour le moins incongru, en effet il s’agissait de l’empreinte de ses semelles sur lesquelles figurait un swastika. À ce sujet, Peter Moon affirme, sans que nous ayons pu le contrôler, que « le témoignage d’Adamski n’est pas innocent. Les gens qui ont soutenu Adamski étaient en relation avec des nazis ou bien étaient des néonazis. Avec en toile de fond, cette idée que les extraterrestres étaient des individus de grande taille, blonds avec des yeux bleus, s’exprimant avec un accent allemand ». Adamski fait donc, dès les années 1950, ufologie et national-socialisme.
En Europe, nous pouvons également constater des relations précoces entre l’ufologie et les droites radicales. Au début des années 1960, Robert Charroux contribue à amalgamer dans son discours une vision racialiste nordiciste et antisémite, et des théories ufologiques. Il développe ainsi dans Le livre des secrets trahis, publié en 1964, l’idée selon laquelle les Aryens porteurs de la « semence quasi divine des hommes venus d’une autre planète » auraient, à partir de l’Hyperborée, porté la culture de par le monde. Selon lui, les Hyperboréens, ancêtres des « Aryens », c’est-à-dire des Blancs, étaient des extraterrestres originaires de Vénus. Les Hyperboréens seraient devenus ensuite les tuteurs des premiers hommes, donnant implicitement une supériorité civilisationnelle aux peuples blancs sur les autres peuples. Selon lui, les Juifs, jadis de « purs Aryens », auraient trahi leur haute mission par leurs « unions dégradantes » avec des « races bestiales ». Désormais animés d’un « rêve satanique » de domination mondiale, ils professeraient « des idées de mégalomanie, néfastes à la paix et à la morale » et contribueraient à plonger les sociétés dans le « chaos ». La race aryenne serait donc menacée par un complot juif, par la montée en puissance des « races Jaunes et Noirs », ainsi que par la détérioration de leurs gènes et la décadence liée à une vie oisive dans une société d’abondance.
Cette rencontre au premier abord improbable entre le discours de certains mouvement radicaux et ufologie est appelée à connaître un certain succès, d’autant qu’elle s’enrichie du thème des armes secrètes nazis à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Ainsi, le négationniste germano-canadien Ernst Zündel et le diplomate néo-nazi chilien Miguel Serrano ont développé une argumentation sur les supposés liens entre les soucoupes volantes et le nazisme.
Serrano est persuadé que Hitler quitta Berlin en 1945 pour l’Antarctique à bord d’une soucoupe volante, elle-même invention de la « science nazie ». L’origine de cette thèse est à chercher dans un texte publié en 1947, Je sais que Hitler est vivant de Ladislas Szabo. Cette théorie sera reprise ultérieurement par un militant néo-nazi allemand exilé en Amérique Latine, Willibald Mattern, qui l’associera à une autre théorie, celle des armes secrètes nazies. Nous nous retrouvons, dès lors, devant un autre mythe nazi, celui des armes secrètes du IIIe Reich. La plus légendaire de celles-ci est indéniablement le V7, un mythe technologique lancé par la presse allemande dans les années cinquante. Le lien entre les soucoupes volantes et les armes secrètes nazies apparaît dans un article du journal Der Spiegel du 30 mars 1950 . La légende du V7 est née de la recomposition de plusieurs articles sérieux et d’autres plus fantasques sur les armes secrètes nazies, la synthèse finale étant faite par un affabulateur suisse la décennie suivante, Georg Klein.
Cette idée que les nazis possédaient une science révolutionnaire fut popularisée durant les années 1960 par deux auteurs français Jaques Bergier et Louis Pauwels, qui suite à leur livre à succès Le Matin des Magiciens, ont fondé la revue Planète. Selon Pauwels et Bergier, les nazis étaient persuadés qu’il existait une science secrète primordiale aux « intonations » magiques, mais surtout que cette dernière, de nature aryenne, s’opposait à la science « judéo-libérale ». Cette science « nordique » est, selon Pauwels et Bergier, « un ésotérisme qui prendrait sa source dans tout ce qui constitue le fond de l’ésotérisme ». Pour eux, la spéculation ésotérique nazie « s’est inscrite dans les faits. Elle a agi sur les événements. Il semble que ces événements ne deviennent vraiment compréhensibles que sous cet éclairage. Ils restent horribles, mais éclairés de la sorte, ils deviennent autre chose que des douleurs infligées aux hommes par des fous et des méchants, ils donnent à l’histoire une certaine amplitude, ils rétablissent celle-ci au niveau où elle cesse d’être absurde et mérite d’être vécue, même dans la souffrance : le niveau spirituel. Ce que nous voulons faire comprendre, c’est qu’une civilisation entièrement différente de la nôtre est apparue en Allemagne et s’est maintenue pendant quelques années. Qu’une civilisation aussi profondément étrangère ait pu s’établir en un rien de temps n’est pas, à y regarder, impensable… »
Cette idée d’une science nazie « révolutionnaire » popularisée par le couple Bergier/Pauwels a conduit, à partir de la seconde moitié des années 1970, plusieurs groupuscules ou militants néo-nazis à utiliser les thèmes des armes secrètes et soucoupes volantes nazies pour tenter de diffuser leurs idées dans les milieux ufologiques. Ainsi, une éphémère revue, Brisant, reprit tous les poncifs sur les ovnis nazis et développa assez ouvertement une idéologie nazifiante. Un seul numéro fut publié en 1978, mais il fut cité dans plusieurs publications ufologiques à grand tirage.
Plus : Bridget Brown : They know us better than we know us.
Plus sur le sujet :
Lire la suite de cet article : Littérature ufologique et dérives conspirationnistes [2].
Littérature ufologique et dérives conspirationnistes 1. Stéphane François est historien des idées, politologue et directeur de la collection « Chemins de traverse(s) » aux éditions de la Dame en Noir. Emmanuel Kreis est doctorant à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. Il a établi, annoté et introduit une anthologie intitulée Les puissances de l’ombre : Juifs, jésuites, francs-maçons, réactionnaires… la théorie du complot dans les textes (CNRS, 2009). Ils ont publié en janvier un ouvrage commun : Le complot cosmique. Théorie du complot, ovnis, théosophie et extrémistes politiques, Milan, Archè (préface de Jean-Bruno Renard, postface de Jean-Pierre Laurant).