Qabbal

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Qabbal par Cirdec. 

Racine verbale : recevoir, accueillir

Adverbe : vis à vis, face à face, en présence de 


La Qabbale est en quelque sorte le face Ă  face entre le poids de la lettre et celui ou celle qui la reçoit, qui l’accueille, qui va pouvoir s’identifier par un signe de reconnaissance ; c’est accepter le don d’une rĂ©vĂ©lation consignĂ©e dans la Bible mais aussi transmise de bouche Ă  oreille comme une confidence murmurĂ©e Ă  mi-voix, tel un secret de famille.

Rabbi Nahman de Bratzlav nous conte cette histoire : il Ă©tait une fois un roi qui savait lire dans les Ă©toiles. Il appela un jour son conseiller et lui dit : « J’ai Ă©tudiĂ© le ciel ; un grand malheur menace : des influences malĂ©fiques vont s’exercer sur nos rĂ©coltes de l’annĂ©e et tous ceux qui se nourriront, si peu que ce soit, de notre blĂ© nouveau, vont sur-le-champ ĂȘtre atteints de folie. Aucun d’entre eux ne conservera sa raison. Toi, mon conseiller fidĂšle, dis-moi, qu’allons-nous devenir ?

– Sire, qu’à cela ne tienne. Faites garder pour vous, pour moi, des rĂ©serves suffisantes. L’essentiel n’est-il pas que le roi, plutĂŽt que ses sujets, conserve droite raison ?

– Que dis-tu ? reprit le roi. Toi et moi, nous allons donc nous trouver seuls « sensĂ©s » parmi tout un peuple en folie ? Ah ! cette Ă©preuve serait trop cruelle ! Mieux vaudrait devenir fous, nous aussi ! (
). Ne songes-tu pas qu’eux tous, rassemblĂ©s contre nous, en notre solitude, nous considĂ©reraient comme Ă©tant seuls fous, tandis qu’eux-mĂȘmes se regarderaient comme se trouvant tous dans leur entier bon sens ?

– Sire, que ferons-nous donc ? Car il n’est plus de solution.

– J’ai trouvĂ©, dit le roi. Nous allons, toi et moi, nous rĂ©signer au sort commun. Nous mangerons ces aliments fatals, et nous accepterons de devenir, tout comme les derniers de nos sujets, les victimes de cette pollution mentale, la pire de toutes. Mais avant de laisser notre esprit sombrer dans la tĂ©nĂšbre, tu vas graver sur ton front , comme je vais graver sur le mien, le signe de la folie. Et ce sera notre marque distinctive qui nous empĂȘchera de nous confondre avec la foule inconsciente de sa propre dĂ©mence ; fous nous serons, toi et moi serons fous. Mais quand tu porteras ton regard sur mon front, et moi de mon cĂŽtĂ©, lorsque j’apercevrai ton visage, nous ne serons pas dupes ; l’illusion ne nous aura pas tout entier enchaĂźnĂ©s ; et si notre raison nous a quittĂ©s sans retour et si nous sommes fous sans espoir de guĂ©rison, du moins, nous le saurons. »

Ce texte se passe de commentaires. Cependant, je rajouterai ce dicton qui dit : « Il n’y a pas pire fou que celui qui s’ignore ». Dans les milieux hassidiques, on admet qu’il demeure comme une sorte de rĂ©servoir de lettres, sans ordre ni cohĂ©rence, qui se trouvent ainsi mises de cĂŽtĂ©, pour pouvoir former le mot correspondant aux diffĂ©rents Ă©pisodes Ă  venir de l’histoire humaine. « Cela veut dire que toutes les lettres de la Torah (
), en ce temps-lĂ , n’étaient pas encore combinĂ©es en ces combinaisons de lettres que nous lisons aujourd’hui (
). Plus exactement, ces mots n’existaient pas encore, car les Ă©vĂ©nements de la crĂ©ation qu’ils relatent n’étaient pas encore accomplis. Ainsi, toutes les lettres de la Torah Ă©taient mĂȘlĂ©es, et ce n’est que lorsqu’un Ă©vĂ©nement quelconque s’accomplissait dans le monde, que les lettres se rangeaient en ces combinaisons de mots par lesquelles cet Ă©vĂ©nement Ă©tait relaté  ». DĂšs que quelque chose se passait, les combinaisons de lettres se formaient, suivant cet ordre. Si un autre Ă©vĂ©nement avait lieu, d’autres combinaisons surgissaient » (Rabbi Pinhas de Koretz, Cf. G.-G. Scholem : La Qaballe et sa symbolique, op. cit., p.p. 88-89).

Aussi, la question peut se poser de savoir, de quelles possibilitĂ©s infinies d’inventions nouvelles, demeurent capables les lettres, d’une part, soumises Ă  l’évĂ©nement et d’autre part, crĂ©atrices de ce qu’elles traduisent dans leur propre langage. Ceci nous amĂšne Ă  penser au mouvement ; rien n’est fixĂ©, ni figĂ©, tout se meut. Les lettres prennent leur poids, elles pĂšsent dans leur participation Ă  la crĂ©ation. C’est le poids de la lettre : « Kavod ». C’est dire toute la diversitĂ©, la richesse, la multiplicitĂ© des interprĂ©tations dont nous pouvons user, rejoignant ainsi cette notion typiquement hĂ©braĂŻque, d’accompli et d’inaccompli.

La Torah est une expression Ă©minente du jeu sublime des 22 lettres.

Gikatilia dit Ă  ce sujet : « Reconnaissez la façon et la maniĂšre miraculeuse dont la Torah fut tissĂ©e par la sagesse de D.(
). La Torah toute entiĂšre est une trame de surnoms(
), et ces attributs sont de leur cĂŽtĂ©, une trame faite des diffĂ©rents Noms de D. Et ces Noms sacrĂ©s eux-mĂȘmes, dĂ©pendent tous du TĂ©tragramme avec lequel tous sont liĂ©s. C’est pourquoi la Torah toute entiĂšre est enfin tissĂ©e de ce TĂ©tragramme YHWH » . (Gikatilia : Scha’arĂ© Orah 2b.).

C’est par tout le jeu d’innombrables transmutations de consonnes, que parvient Ă  s’opĂ©rer, Ă  partir du TĂ©tragramme, puis des diffĂ©rents Noms divins, cette opĂ©ration du « tissage » de la Torah. Tous les Noms divins et tous les attributs du Saint, bĂ©ni soit-Il, bien qu’ils dĂ©signent tous le mĂȘme D., sont autant de voies diffĂ©rentes et de sentiers divers. Le thĂ©ologien Juda HalĂ©vi, voit dans les lettres du TĂ©tragramme, comme autant de voyelles permettant la lecture de toutes les autres lettres. Autrement dit, le Yod, le HĂ©, le Waw et le HĂ© sont Ă  ses yeux, les gĂ©nĂ©ratrices de la lecture, qu’on appelle les « MatrĂšs lectionis » et comme « les esprits des autres lettres ». C’est donc que les Noms, tous les Noms de D., ne peuvent ĂȘtre lus qu’à partir du TĂ©tragramme et en rĂ©fĂ©rence qu’à Lui-Seul.

Ceci nous ramĂšne Ă  la raison pour laquelle j’ai cru nĂ©cessaire de m’attarder sur ce point en particulier, afin de complĂ©ter mon explication un tant soit peu brouillon de ma premiĂšre intervention Ă  propos de Ehad : Un (1 8 4=13), de Ahvah : Amour (1 5 2 5=13) et le TĂ©tragramme SacrĂ© YHWH : AdonaĂŻ (10 5 6 5=26) qui totalise UN =13 et Amour =13 et ensemble font AdonaĂŻ =26. Quand le Un rejoint AdonaĂŻ, ou quand l’Amour s’unit Ă  AdonaĂŻ (13 26=39), cela donne le mot Tal 39 la « rosĂ©e », teit =9 et Lamed =30.

Tal 39, la rosĂ©e, commence le mot Tallit qui est le chĂąle de priĂšre avec les Tsitsit aux quatre coins, eux-mĂȘmes formĂ©s de fils nouĂ©s et entourĂ©s afin de garder les valeurs 26, 13 et 39 prĂ©sentes lors de la priĂšre et qui devient elle-mĂȘme la rosĂ©e en mouvement vers le haut.

Ces valeurs sont lĂ  pour nous permettre de faire des relations chiffrĂ©es entre les lettres, les mots, les paragraphes, les chapitres 
 Elles crĂ©ent des relations dans les Ă©quivalences et les multiples et me permettent de dire : « AdonaĂŻ, Un est Amour ».

DerriĂšre l’opacitĂ© de l’encre, j’entre dans la transparence des mots et j’accĂšde Ă  leurs sens cachĂ©s, leur secret.

C’est par le secret des chiffres, que j’entre dans la confidence de la lettre qui elle-mĂȘme suppose la confiance, la foi, la Emmunah. Cela dit en passant, Chiffre SĂ©pher et Secret Sod, ont d’ailleurs la mĂȘme valeur numĂ©rique 7. Pour nous aider Ă  comprendre comment accĂ©der au « trĂ©sor de cette connaissance secrĂšte », cette histoire nous aidera Ă  discerner le sens de cette quĂȘte.

« Dans un riche palais, Ă©tait enfermĂ©e une ravissante princesse. Elle avait un amoureux qui, poussĂ© par le dĂ©sir d’entrevoir au moins sa bien-aimĂ©e, s’en venait bien souvent rĂŽder tout autour du palais. Un jour, la princesse se dĂ©cida Ă  faire pratiquer, dans la muraille, une petite ouverture ; et, lorsqu’elle voyait arriver le jeune homme, vite, elle approchait son visage ; mais seulement pour un court instant ».

Il en est de mĂȘme pour l’Écriture, commente le Zohar : « Lorsque l’homme s’approche, elle lui parle, mais comme Ă  travers un rideau. Son interlocuteur commence-t-il petit Ă  petit Ă  comprendre ? Elle se met Ă  lui parler comme Ă  travers un voile transparent. Enfin, quand l’habitude lui a rendu sa prĂ©sence familiĂšre, c’est « face Ă  face » (qaballe) qu’elle se montre Ă  lui, pour lui rĂ©vĂ©ler ses secrets cachĂ©s depuis le commencement des temps
 ». « C’est pourquoi », conclut le Zohar : « il sied aux hommes de s’appliquer avec soin Ă  l’Écriture et d’en devenir les amants » (Cf. SĂ©pher ha Zohar , II, 98-99). Ces « amants de l’Écriture Â» qui se consacrent Ă  Ă©tudier les secrets de la Loi, ce sont les « porteurs du secret ». Rabbi SimĂ©on Bar Yo’haĂŻ (l’un des maĂźtres les plus Ă©minents de la pĂ©riode aprĂšs 135 de l’ùre chrĂ©tienne, appelĂ© aussi « la Sainte lampe » et Ă  qui on attribue le Zohar), nous rappelle que : « nous vivons sur l’écorce de la rĂ©alitĂ© et savons Ă  peine en atteindre le cƓur. Car le secret est au cƓur de l’apparent et le connu n’est que l’aspect apparent de l’inconnu ». Ces lettres rĂ©vĂšlent des nombres. Ces lettres sont devant nos yeux, mais nous ne les voyons pas, si nous n’effectuons pas l’opĂ©ration mentale qui consiste Ă  permuter les formes en nombre et le nombre en lettres. Cette opĂ©ration fait surgir, rend prĂ©sent, un nombre qui se manifeste par son « immatĂ©rialitĂ© ». Ces reprĂ©sentations graphiques, construites par le langage, donnent Ă  voir des structures, des formes, et recĂšlent ou rĂ©vĂšlent des nombres. L’écriture redessine d’autres sens par le nombre des formes. Chacun de ces nombres prĂ©sente une multiplicitĂ© potentielle de sens. Selon les commentaires mystiques du « Zohar », « Splendeur », ((7 5 200=7 5 2=14=1 4=5),( et 5 c’est HĂ©, le souffle de vie)), « Avec les 22 lettres de l’Alephbeit et les 10 nombres primordiaux, D. a crĂ©Ă© le monde. Les lettres et les nombres constituent le substrat de cette crĂ©ation graphique, sans s’éloigner de la littĂ©ralitĂ©. Le but est de retrouver la vĂ©ritable essence du langage, le Nom de D., UnitĂ© du mouvement du langage.

La valeur numĂ©rique des lettres, met celui qui les contemple, devant un mouvement physique et mental, qui permet de sortir du « statique ». La vision ne reprĂ©sente qu’une Ă©tape ; le reste de l’opĂ©ration est mentale et demande un regard intĂ©riorisĂ©. C’est passer du limitĂ© Ă  l’illimitĂ©, du visible Ă  l’invisible. C’est faire acte de foi, que d’entrer dans la fiance de la lettre, dans sa transparence, dans sa confidence. C’est la « emunah » On pourrait rĂ©sumer la dĂ©marche suivante comme ceci : Je vois un mot Ă©crit dans sa littĂ©ralitĂ© et je le dĂ©pouille de ses artifices, pour le retrouver dans sa racine. Cette racine m’interpelle, elle me fait un signe d’entendement, un clin d’Ɠil allusif, qui suscitent en moi une recherche d’autres rĂ©fĂ©rences. Ces autres rĂ©fĂ©rences sont le retournement de deux ou trois lettres dans tous les sens, pour faire surgir une vision nouvelle du mot ou de la lettre et lui donner par cet « Ă©crasement » , comme on foule le raisin, le nectar, le nec plus ultra des lettres.

Je peux par exemple dire que Binah « discernement » est la contraction de Ben-Yah – « Fils de D. ». Le Zohar prĂ©cise que : « quand Yod et HĂ© sont unis et que le Fils est avec eux, la synthĂšse est parfaite. C’est la rĂ©alisation de la perfection de tout ».(Cf. SĂ©pher ha Zohar II, 55 a. dans le traitĂ© de Rabbi Abba l’ancien). Je peux aussi dire que Hokhmah « Sagesse » c’est Hok et Mah, « la voĂ»te palatale » et « la question Quoi ? ». Ainsi, pour moi, la sagesse devient : « La sagesse, c’est ouvrir la bouche et dire : Quoi ? ».

Le secret qui s’est dĂ©voilĂ©, me fait entrer dans la confidence et l’émerveillement de la dĂ©couverte. Ceci m’engage Ă  prendre conscience que ce n’est pas une fin en soi, mais au contraire, un encouragement, Ă  sans cesse recommencer Ă  scruter le poids des mots.

Kavodth ĂȘtre lourd et KabĂ©dth honorer, glorifier. Quand je scrute le poids des mots, j’honore et je glorifie D. J’entre dans une autre dimension, celle du poids de la gloire.

Pour accĂ©der au secret, Ă  la confidence des lettres, les trois Ă©tapes qui prĂ©cĂšdent le secret sont des passages obligĂ©s. Il n’est cependant pas certain pour autant, que l’une soit meilleure que l’autre, pas plus qu’il faille obligatoirement parcourir tous les stades. Ceci appartient Ă  la sensibilitĂ© de chacun et au besoin que chacun, chacune, ressent, d’aborder telle ou telle dĂ©marche. Toute dĂ©marche de recherche est respectable, quelle qu’elle soit ; elle n’entraĂźne aucun jugement de valeur, car elle contribue Ă  faire descendre la saintetĂ© ici-bas, la ChĂ©kinah, la prĂ©sence divine. Ceci devrait nous garder de toute forme d’intĂ©grisme.

De quoi faire mentir l’expression : « N’y allons pas par quatre chemins ! ».

Nous en arrivons Ă  la lecture de l’Écriture dans ses quatre sens. Ces quatre sens sont reprĂ©sentĂ©s par le mot PaRDĂšS « Paradis » qui est la contraction de : Peshat — Etendre, s’étendre (tendre un vĂȘtement).

-Assaillir (s’étendre pour piller comme l’armĂ©e qui envahit).

-Enlever un vĂȘtement, dĂ©shabiller, dĂ©pouiller.

C’est voir l’extĂ©rieur des choses et envisager de les mettre Ă  nu, de les dĂ©pouiller de leurs artifices en faisant ressortir la racine bilitĂšre ou trilitĂšre.

Remez -Faire signe, signe, clin d’Ɠil, sens allusif.

C’est le clin d’Ɠil que vous fait une lettre ou un groupe de deux trois lettres qui font allusion Ă  d’autres rĂ©fĂ©rences. Le clin d’Ɠil de la connivence.

Derasch -Sermon, commentaire, exigence d’une rĂ©ponse dans le sens intuitif, analogique. — Fouler, Ă©craser(comme on Ă©crase un fruit pour en faire sortir le nectar.

-Chercher, demander, rechercher, s’informer Exiger, rĂ©clamer. Se prĂ©occuper de, se mettre en peine pour
 C’est de lĂ  que vient le mot Midrasch , Mi ?– Qui Chercher? Qui demander? Sod -Secret, confidence.

C’est la « Connaissance par amour », « la Torah ne rĂ©vĂ©lant ses secrets qu’à ceux qui l’aiment » ( Cf. SĂ©pher ha Zohar II, 99 b.).

7 mots en 28 lettres GenĂšse I,1.

Le Zohar nous dit : « Les vides du monde seront comblés et les blancs de la Torah, enfin remplis ».

Rabbi LĂ©vi Isaac de Berditchev nous dit : « VoilĂ  ce qui en est : le blanc, les espaces dans la Torah, proviennent Ă©galement des lettres, mais nous ne savons comment les lire, comme nous lisons le noir des lettres. À l’époque messianique, D. rĂ©vĂ©lera le blanc de la Torah dont les lettres sont actuellement invisibles pour nous ». C’est dans ce sens qu’il est possible d’interprĂ©ter les paroles prophĂ©tiques d’EzĂ©chiel annonçant « Une nouvelle Torah ».(Cf. Ez. 36, 20-27).

Écrire, c’est sans doute tenter de dire ce qu’on ne peut pas montrer et s’efforcer de montrer ce qu’on ne peut pas dire, et ainsi s’essayer toujours Ă  franchir une frontiĂšre, accomplir un passage, un dĂ©placement.

Le sens « Sod », secret, confidence, est occultĂ© dans la tradition occidentale par une approche linguistique de l’Écriture, la limitant Ă  une vision restrictive. Ce sens « Sod », est comme un dĂ©moulage transparent de la parole qui permet de retrouver un savoir perdu ; c’est voir en transparence ce que cache l’opacitĂ© de l’encre, ce qu’il y a derriĂšre la lettre.

Je dirais qu’écrire, c’est ouvrir une forme d’interprĂ©tation, Ă  la multiplicitĂ© des regards de ses lecteurs, libres de choisir celle qui leur semblera la meilleure.

Au-delà des lettres, il y a les mots, les phrases, les versets, les chapitres, les livres et leurs découpages qui ne sont jamais innocents.

Si je me rĂ©fĂšre au Ch. 1, v.1 de la GenĂšse, je vois un grand Beith ; c’est le Beith KĂ©bira, de la racine hĂ©braĂŻque Kabbar, multiplier et dans son sens adjectif Kabbir, fort, grand, puissant ; impĂ©tueux, violent. Il est intĂ©ressant de constater que l’anagramme de Kabbar, c’est Bakker , renaĂźtre, porter de nouveaux fruits ; je vois aussi que la valeur de ces lettres est 2, 20, 200. Ce Beith kĂ©bira, plus grand que les 27 lettres qui suivent attire mon attention sur sa valeur 2 . Il me dit qu’il faut commencer par 2. Je constate que ce premier verset s’écrit en 7 mots, qui eux-mĂȘmes s’écrivent en 28 lettres. Le rapport 28/7, c’est 4. Quatre me fait penser au carrĂ© de 2 (2X2). Kabbar, qui veut dire multiplier, me conforte dans ce sens.

Et si j’écrivais ces 7 mots dans un carrĂ© de 7 multipliĂ© par 7, soit 49 cases. J’y inscris le premier verset en commençant par 2. Je vois que le Aleph me sert de guide graphique et je constate avec plaisir que le HĂ© de HaschamaĂŻm, Cieux, peut effectivement ĂȘtre remplacĂ© par le Aleph, comme le propose Rachi dans le commentaire de ce verset, et lire Esch-MaĂŻm Feu-Eau.

Il y a 7 Aleph qui apparaissent en forme de triangle, un par mot ; or le triangulaire de 7, c’est prĂ©cisĂ©ment 28, selon la formule proposĂ©e par J. Chopineau* :

T n = n.(n 1)

———

2

soit T 7 = 7.(7 1) = 28

———

2

Ce graphisme fait apparaĂźtre des cases blanches qui sont au nombre de 21, soit l’Alephbeith hormis le Beith qui est dĂ©jĂ  inscrit. Ainsi, les blancs sont remplis et ils me permettent une lecture cohĂ©rente mnĂ©motechnique bilitĂšre ou trilitĂšre d’un texte qui autrement n’apparaĂźtrait pas , que l’on commence par le Aleph ou le Tav . Je laisse Ă  chacune et chacun, si l’envie la ou le dĂ©mange, de faire cette expĂ©rience qui n’est pas sans surprises.

Cela peut vous paraĂźtre quelque peu rĂ©barbatif, peut-ĂȘtre tirĂ© par les cheveux, sans doute, mais je pense qu’il n’est pas vain de scruter et de chercher. Celui qui scrute les Écritures constate l’insuffisance des preuves philosophiques de l’existence de D. En effet, comment connaĂźtre D. autrement que par l’amour de D. et rĂ©ciproquement. C’est chercher Ă  approcher D., d’entrer en contact avec Lui, par des signes rĂ©vĂ©lateurs venus de D. Il n’y a ni spĂ©culation, ni raison, ni argumentation logique. L’existence de D. n’est pas dĂ©montrable. La foi s’impose d’elle-mĂȘme, la raison n’ajoute rien. On ne puise pas sa foi dans des preuves, la Emmunah (la foi) est au-delĂ  de toute dĂ©monstration. Ces signes « rĂ©vĂ©lateurs », venus de D. dans les Écritures, sont une rĂ©vĂ©lation pour qui veut les Ă©tudier. Ils nous permettent de nous tenir debout, tel le Waw qui s’accroche au monde d’en haut et ainsi vivre notre foi, alimentĂ©e par la nourriture qu’est la Torah.

Toutefois, la modestie demeure la rĂšgle. Il ne s’agit pas d’étudier les phĂ©nomĂšnes pour eux-mĂȘmes, mais bien de les replacer dans le grand abĂźme cosmique dont l’interprĂ©tation de la Torah peut, seule nous livrer la clef.

« Chacun peut s’attacher Ă  l’esprit de la sagesse selon la largeur de son propre esprit et chacun a le devoir d’approfondir la connaissance de D., tant que son entendement le lui permet. D. se fait connaĂźtre Ă  chacun, selon la largeur de la porte de son intelligence. Quant Ă  connaĂźtre l’essence divine Ă  fond, nul n’a jamais pu s’en approcher de prĂšs et nul ne la connaĂźtra jamais ». (SĂ©pher ha Zohar, I, 103 a. –103 b.).

C’est ainsi que les vides du monde seront comblĂ©s et les blancs de la Torah enfin remplis.

Plus sur le sujet :

Qabbal, Cirdec, CĂ©dric de Villers.

Image par falco de Pixabay

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