La lettre Beth

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La lettre Beth par Samy. 

Nos sages se sont posés la question :

« Pourquoi avoir commencĂ© le rĂ©cit de la crĂ©ation par la lettre Beith (Ś‘) qui n’est pas la premiĂšre lettre de l’alphabet ? Parce que Beith (Ś‘) s’inscrit dans un carrĂ©, avec un cĂŽtĂ© ouvert Ă  l’avant. Il est fermĂ© en haut, en bas, et en arriĂšre. Ceci pour indiquer que l’homme, ne doit pas chercher Ă  savoir ce qui se passe au ciel. Ce qui se passe dans le monde d’en bas. Ni ce qui existait avant la crĂ©ation. »

La seule maniĂšre intelligente de vivre, est d’avancer dans la seule direction qui lui soit ouverte, vers l’avant.

Et puis :

L’origine graphique du Beith (Ś‘) est le dessin d’une – Maison = BaĂŻth (Ś‘Ś™ŚȘ). Cette demeure, ce foyer, reprĂ©sentĂ© par Beith est le matĂ©riel indispensable Ă  l’homme.

Puis encore ; la lettre Beith est la préposition par laquelle Dieu commença la création ;

– BĂ© RĂ©chith = Au Commencement – Mais si on inverse les termes, on obtient les mots ;

– RĂ©chith Beith = D’abord la Maison – La maison est un fondement du monde physique.

La premiĂšre et la deuxiĂšme lettre de l’alphabet Ă©crivent le mot Av (ŚŚ‘) = PĂšre. C’est le pĂšre spirituel qui allie la sagesse Ă  l’intelligence.

Mais c’est aussi le Aleph Beith (ŚŚ‘) Nom gĂ©nĂ©rique de l’alphabet hĂ©breu, qui a servi Ă  la crĂ©ation du monde.

Dans Beith (Ś‘Ś™ŚȘ) Ă©crit en pleines lettres, sont contenus les mots :

– Bei (Ś‘Ś™) – qui se traduit par – chez ou Ă©cole.

– Bi (Ś‘Ś™) – qui se traduit par – de grĂące ou s’il vous plaĂźt.

– Bath (Ś‘ŚȘ) – qui se traduit par – fille.

– BaĂŻth (Ś‘Ś™ŚȘ) – qui se traduit par – maison.

Alors quand l’Éternel commence son rĂ©cit de la crĂ©ation par un Beith (Ś‘) c’est qu’il veut que celui-ci soit, sa maison, son Ă©cole, sa fille.

Beith ne peut ĂȘtre autre chose que : Le corps en puissance d’ĂȘtre, un contenant de vie (animal ou vĂ©gĂ©tal).

Il était normal que Beith soit choisi pour la création du monde.

C’est Ă©galement l’initiale du mot Baroukh – bĂ©nir – et BĂ©rakhah – bĂ©nĂ©diction.

Et comme l’Éternel voulut que sa crĂ©ation soit une bĂ©nĂ©diction, il fit commencer les deux premiers mots de la bible par un Beith (BĂ©rĂ©chith Bara).

La valeur numĂ©rique de Beith est deux. Les deux premiers mots de la bible commencent par un Beith. Ceci pour nous indiquer que la crĂ©ation est divisĂ©e en deux parties, une visible, l’autre invisible, et qu’ici-bas toute chose Ă  son contraire.

Le bien le mal. Le bon le méchant.

Le chaud le froid. Le jour la nuit.

Le riche le pauvre. Le fort le faible.

Le dur le mou. etc. ….. etc. …..

Cette création a été basée sur une alliance.

Alliance incluse dans le premier mot BĂ©rĂ©chith (Ś‘ŚšŚŚ©Ś™ŚȘ).

Pour la trouver, faut prendre :

– Les deux premiĂšres lettres Beith-Reich (Ś‘Śš) = Ber;

– Et les deux derniĂšres lettres Yod-Thav (Ś™ŚȘ) = Ith.

Ces quatre lettres Forment le mot BĂ©rith (Ś‘ŚšŚ™ŚȘ) = Alliance.

Les deux lettres centrales restantes Aleph-Chin (ŚŚ©) forment le mot Ech = feu.

Ainsi – BĂ©rĂ©chith – peut s’interprĂ©ter par « L’alliance du feu ».

Faut noter aussi que l’orthographe de BĂ©rĂ©chith forme la locution :

– YarĂ© Bocheth (Ś™ŚšŚ Ś‘Ś©ŚȘ) = « Il a honte » ou « Il a peur ».

Alexandre Safran, dans son livre La Qabale, nous explique qu’ici : « La honte, n’est pas considĂ©rĂ©e comme un sentiment pĂ©nible de dĂ©shonneur, mais plutĂŽt comme un sentiment de gĂȘne, causĂ© par l’incapacitĂ© de connaĂźtre Dieu. »

Le Zohar nous dit : « Celui qui ne connaĂźt point la honte, n’a pas assistĂ© Ă  la rĂ©vĂ©lation sur le mont SinaĂŻ ».

Ce sentiment de gĂȘne est considĂ©rĂ© comme un sentiment de future vertu. La peur de la turpitude empĂȘche que le pĂ©chĂ© ne se produise. L’effet de l’infamie, provoque l’abandon du pĂ©chĂ©, et hĂąte le repentir.

Quelques mots commençant par un Beith :

– BĂ©riyouth (Ś‘ŚšŚ™ŚŚ•ŚȘ) = la santĂ©;

– Bari (Ś‘ŚšŚ™Ś) = Sain (au masculin);

– BĂ©ria (Ś‘ŚšŚ™ŚŚ”) = Sain (au fĂ©minin);

– BĂ©riya – se traduit par – crĂ©ation;

– Bara – se traduit par – crĂ©er.

Ainsi, ĂȘtre en bonne santĂ©, c’est se situer en position de crĂ©ation et de re-crĂ©ation incessante. Être en bonne – SantĂ© = BĂ©ria – c’est aussi ĂȘtre une – CrĂ©ation = BĂ©riya – se percevant et se vivant en naissance et re-naissance incessante.

C’est dans cette perspective que les Rabbins qabalistes ont mis en place la dialectique de « Ani » (ŚŚ Ś™) et Ayin (ŚŚ™ŚŸ). Soit du « Je » et du « Rien ».

– « Je » se traduisant par Ani (ŚŚ Ś™). Ces mĂȘmes lettres formant le mot :

– « Rien » qui se traduit par Ayin (ŚŚ™ŚŸ).

Il faut comprendre que Aleph est la pulsation Divine, qui anime Beith la création.

Nous nous en rendons encore mieux compte avec :

Im (ŚŚ) = La mĂšre;

Av (ŚŚ‘) = Le pĂšre.

Tous deux commencent par un Aleph, tandis que :

Bath (Ś‘ŚȘ) = La fille

Ben (Ś‘ŚŸ) = Le fils

Commencent tous deux par un Beith.

Encore quelques mots qui commencent par un Beith :

BĂ©yitsah (Ś‘Ś™ŚŠŚ”) = Oeuf;

BĂ©yitsith (Ś‘Ś™ŚŠŚ™ŚȘ) = Ovule;

Balouth (Ś‘ŚœŚ•Ś˜) = Gland.

Remarquons que si ces mots commencent par la lettre « Beith » c’est que leurs significations sont bien prĂ©cises. Ils ne sont que des corps en puissance d’ĂȘtre, des contenants de vie (animal ou vĂ©gĂ©tal).

Plus sur le sujet :

La lettre Beth par Samy.

Illustration par beate bachmann de Pixabay

Notes complémentaires :

Beth – Maison. Valeur de la lettre 2. Sa GuĂ©matria est de 412 et par cette valeur la lettre Beth se rapproche de Aryeh, le Lion.

La Sephira qui lui est associĂ©e est ‘Hessed, l’aspect de compassion de la DivinitĂ©.

La lettre Beth fait partie des 7 Kafouloth ou lettres doubles de l’alephbeth hĂ©braĂŻque et comme le dit Virya en son ouvrage Kabbale et DestinĂ©e : « Les 7 doubles sont construites Ă  l’image de l’univers, en dualitĂ© : en Force-Faiblesse, Jour-Nuit, LumiĂšre-TĂ©nĂšbre. C’est le mouvement de la manifestation duelle. Les 7 Kafouloth servent Ă  dĂ©signer la formation de L’espace et du temps : 7 directions, 7 planĂštes, 7 jours dans la semaine, 7 couleurs, 7 ouvertures de la tĂȘte, 7 palais cĂ©lestes, 7 degrĂ©s de perfection, l’hexagramme plus le point en son centre, etc. Tous les aspects de la symbolique du 7 y sont rĂ©sumĂ©s » (p. 38).

Selon le Sepher Yetsirah et le Sepher Kitouri, la lettre Beth est associĂ©e aux Ă©lĂ©ments suivants : – planĂšte : Saturne – jour : samedi – oeil droit dans le corps – qualitĂ© : sagesse – direction : haut. – Tarot : la Papesse

Beth est la lettre de la dualitĂ© et de la demeure qui supporte les mots Besod – dans le secret – et BemitsotaĂŻv – dans ses commandements. Cela nous rappelle que la crĂ©ation doit se plier aux lois afin d’exister harmonieusement.

Le Bahir, chapitre 14, dit : « Pourquoi la lettre Beth est-elle fermĂ©e de tous les cĂŽtĂ©s et n’est ouverte que par devant ? C’est pour t’apprendre qu’elle est la maison pour le monde ». En effet, la lettre Beth s’ouvre sur le texte de la Torah et cela nous enseigne donc qu’elle est bien la lettre de la demeure du Texte comme il est dit dans le Zohar : « Ainsi la Torah rĂ©side dans le Beth, la maison du commencement » (Zohar I, 50b).

Terminons cette courte intervention en citant Roland Bermann : « Le Beth contient donc l’Ɠuvre de la crĂ©ation, il est la maison, le temple et le sanctuaire, demeure du Principe et demeure de l’Écriture, le chemin du PĂšre vers le Fils ; il est le lieu du cƓur et par lui viennent et la bĂ©nĂ©diction et l’alliance » (R. Bermann, Voie des Lettres, voie de Sagesse, p 62, Dervy Ă©ditions).

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