La lettre Aleph (Alef) par Samy et collectif.
Aleph – Première lettre de l’alphabet, symbolise l’origine mystérieuse de l’existence.
Regardons son graphisme :
א
La ligne diagonale – symbole de la lettre Vav (ו) vaut 6 – est l’élément qui brise la symétrie des cohérences, pour provoquer le mouvement qui engendre la vie. Le Yod (י) supérieur à droite = 10 – est la puissance créatrice qui représente la présence du monde en soi. Le Yod (י) inférieur gauche = 10 – est le symbole de la marche d’une existence en devenir. La puissance créatrice porte en elle la puissance créatrice. La valeur numérique des deux – Yod – et du – Vav – est – 10+10+6 = 26 – Qui est la valeur numérique du Saint Béni Soit-il, le Tétragramme (יהוה).
Ainsi nous comprenons mieux pourquoi il est dit de Aleph (א) qu’il crée parce qu’il est lui-même création. Il n’est pas existence, parce que toute existence propre est finie. Il est au-delà de notre pensée, car au-delà de toute conscience humaine. Il n’appartient ni à l’espace ni au temps. Compte tenu de tout cela, notre esprit en tant qu’esprit fini, ne peut le contenir. Aleph qui en pleines lettres s’écrit avec un Lamed (ל) et un Pé (פ) a aussi pour nombre : Aleph = 1 + Lamed = 30 + Pé = 800 = 1+30+800 = 831 – soit – 8+3+1 = 12.
La douzième lettre de l’alphabet est Lamed que nous trouvons dans son orthographe, et qui se veut de représenter un « mouvement organique actif » qui lui ne peut subsister, que s’il est animé par Aleph. Avez-vous remarqué que les lettres hébraïques, contrairement aux Latines, ne sont pas posées sur une ligne inférieure, mais suspendues à une ligne supérieure. La ligne est donc au dessus des lettres et non au dessous. Elles ont en plus cette particularité sur les lettres de notre alphabet (latin) de ne jamais dépasser la ligne à laquelle elles sont suspendues. Sauf pour la lettre Lamed qui est le mouvement organique. Ce mouvement organique qui vient de l’en bas, mais qui ne peut être ou exister que s’il est animé par l’en haut. Par le schème du Lamed nous pouvons nous rendre compte, que le haut ne peut exister que par le bas, et que le bas ne peut vivre que par le haut.
Le rabbi Akibah nous raconte que les trois lettres formant l’orthographe de la lettre – Lamed (למד) – forment les initiales de la sentence : Lev Mévin Daath = « Un cœur qui comprend la connaissance ». Cela se fait par le Lamed parce que en ne changeant que la ponctuation des lettres, on peut lire « Léméd » = « Étude » ou « Sciences » et « Lamad » = « Apprendre » ou « Étudier ». Mais on peut lire encore le mot « Limed » = « Enseigner ». Ce double sens est dans l’image de la lettre, qui ressemble à l’échelle de Jacob. Dans son rêve, Jacob voit des anges qui montent et qui descendent. Ceux qui montent, c’est pour étudier. Ceux qui descendent, c’est pour enseigner. Donc plus ou moins « Lamed » = mouvement organique du corps, évoque similairement le Lamed du Cœur = Lev. Source de la sagesse des humains, associé à celui de ; « Mélekh » = « Roi ». Le cœur est roi des parties vitales du corps.
Revoyons l’orthographe de la lettre. Avec Aleph le monde des créations, des anges et des principes. C’est la pulsation Divine qui anime l’être en puissance d’être et de devenir. Avec Lamed le monde de la formation, de l’incarnation, des réalisations. Il s’élance vers le ciel pour demander une aide à sa survie, qui lui sera donné par le sceau qu’est Aleph. C’est l’action au sein de la vie. Avec Pé final (ף) c’est le monde de l’action physique et charnel. Le monde matériel et celui de la vie complète. Il s’enfonce pour nous indiquer cette matière composant le mouvement organique, qu’est le Lamed. Pé final est l’énergie du corps vivant. Ainsi vu Aleph est bien le symbole du commencement et de la fin. Nous voyons dans sa forme ou son dessin, ou encore son schème, les différentes échelles de la création, avec le haut, le centre et le bas. De plus, dans cette orthographe de Aleph est contenu le nom Divin El (אל) contraction du nom Divin « Élohim » Dieu qui va présider à toute la création. La lettre restante est le Pé en tant qu’initiale du mot – Peh (פה) = « Bouche ». Vu comme cela Aleph pourrait se lire « El Péh » = « Bouche Divine ». Soit : « Le verbe Divin par lequel se fera la création ». Malgré tout cela, ou grâce à tout cela Aleph est « Un » par sa valeur numérique. Que « Un » est la force de l’unité, que nous sommes tous à sa recherche. Cette unité est nécessaire et même indispensable à la multitude que nous sommes. Il est bien dit « Qu’une multitude qui ne se réduit pas à l’unité, n’est que désordre et confusion ». Aleph est la Pulsation Divine qui anime. Oui, mais qui anime quoi ? On interprète la lettre pour essayer de comprendre ce qu’elle cache. Aleph est la pulsation Divine qui anime Lamed l’action organique et Pé final l’énergie d’un corps vivant. Oui mais si Aleph en tant que pulsation Divine, anime la vie pour en faire une existence ; Il n’est ni la vie, ni l’existence. En tant que – Un – Aleph – anime notre énergie, la féconde, et la rend fécondante. Maintenant si l’orthographe de Aleph nous ajoutons un Vav (ו) = la Fécondation ; Aleph devient « Alouph » (אלוף) qui se traduit par « Chef de tribu », « Maître », « Dominateur » qui sont aussi quelques dénominations du Saint Béni Soit-il.
En changeant la ponctuation Aleph devient « Ilouph » = « Instruire », « Éduquer » qui sont une des fonctions de Aleph. Ainsi, est-il dit que le Saint Béni Soit-il est nommé « Alouph » parce qu’il est la force dominante du maître. Guide de l’homme qu’il instruit, éduque, en lui enseignant la sagesse. En somme : C’est grâce à – Aleph – que notre existence se structure et devient créatrice. Cette Existence Créatrice, je vous l’ai dit, a pour valeur numérique – Mille – représentée par un – Aleph – écrit plus grand. Ainsi : Aleph = 1 et Aleph = 1000. Le début et la fin. Le début dans la fin, la fin dans le début. C’est le serpent cosmique qui se mord la queue, symbole de l’union sexuelle auto-fécondatrice permanente. Le proverbe oriental nous dit – L’œuf est dans la poule tout comme la poule est dans l’œuf. Avec Un, Aleph est la Pulsation Divine qui anime. Jusqu’à devenir Mille = Une existence Créatrice.
Son image primitive était la tête d’un taureau ou d’un bœuf. Rien de plus normal car, en changeant la ponctuation Aleph devient « Eleph » qui se traduit par « Bœuf ». En langue parlée – Aleph – n’a pas de prononciation propre. Il lui faut être accompagné d’une voyelle pour pouvoir être prononcé.
Il y a encore une autre façon de l’interpréter, par sa valeur numérique qui est : Aleph = 1 + Lamed = 30 + Pé = 80 = 111. Soit 1 (un) pour chacun des trois piliers qui soutiennent le monde. Celui de la miséricorde, celui de la rigueur, celui de l’équilibre. C’est aussi : 1 + 10 + 100 – La triade de l’unité avec : 1 = La pulsation Divine qui anime. 10 = La puissance créatrice qui libère. 100 = Le souffle Divin d’existence qui maintient. C’est la triade de création et d’animation de la vie. Cela est confirmé par la valeur numérique de l’expression « EHhad Hou Elohim » (אחד הוא אלהים) qui vaut (1+8+4 = 13) + (5+6+1 = 12) + (1+30+5+10+40 = 86) = 13+12+86 = 111 – Expression qui se traduit par « Dieu est UN » en tout et partout. On peut encore calculer en supprimant tous les zéros, ce qui fait : – 1 + 3(0) + 8(0) = 12 – C’est quoi douze ? C’est le symbole du cycle complet. C’est le nombre des divisions spatio-temporelles, les douze signes du zodiaque correspondant aux douze mois de l’année, aux douze heures du jour et de la nuit, aux douze tribus d’Israël. Voilà qui nous donne une idée de ce que peut être Aleph.
Plus sur le sujet :
La lettre Aleph, Samy.
Notes complémentaires :
Sur la Guematria de l’Aleph, nous pouvons encore dire ceci :
Si Aleph peut se décomposer en un Vav et deux Yodin afin de nous donner la valeur suivant : 10 + 6 + 10 = 26, qui est la valeur du Tétragramme, il faut alors voir que la guématria de ce Tétragramme qui est 10 5 6 5 = 26 peut s’écrire de cette manière : 10 au carré + 5 au carré + 6 au carré + 5 au carré = 186. Et 186 est le nombre de Maqom, le Lieu, mot qui désigne le centre suprême.
Et nous voyons alors que Sanctuaire : Mikdash (מקדש) vaut 444, c’est à dire 4 fois la valeur de Aleph écrit en plein qui est 111. Or, le 4 désigne bien la dimension spatiale des 4 directions. Si nous soustrayons de la valeur de Mikdash la valeur de Beith (maison, et par extension la maison vulgaire), nous obtenons alors 32, qui peut se référer au Coeur (LeB לב) ou aux 32 sentiers de la sagesse.
Symbolisme
« L’alphabet hébreu commence par un silence, en effet א n’a pas de son et se vocalise à l’aide d’une voyelle. Ainsi, Aléf pourra indifféremment se prononcer o, a, é, i, ou, seul le son que l’on fabrique pour la prononcer rend cette lettre audible. Bien qu’Alef soit en lui-même inaudible, le Sepher haBahir dit : l’oreille est faite à l’image du Aléf, il est l’essentiel des dix commandements« .
Aléf est le symbole de l’unité, du principe, par cela de la puissance, de la continuité, de la stabilité, de l’équanimité. C’est aussi le centre spirituel d’où rayonne la pensée, en établissant un lien entre les mondes supérieur et inférieur, le ciel et la terre; entre ce que le Zohar appelle Mi ( מי qui ? ) et Mah ( מה quoi ? ) » Virya.
Cette lettre unifie les mondes de l’avant et de l’après création, les mots unité ( éh’ad–אחד ) et amour ( Ahavah – אהוה ) commencent par cette lettre en hébreu. Aléf est un lien qui s’établit entre les individualités ( dans le sens indivisible dualité ), en hébreu, « moi » se dit « ani » ( אני ), et « toi », l’autre, se dit « atha » ( אתה ). Ceci veut dire que toi et moi sommes un, attachés à la même origine, bien que différents en aspect. Aléf est le point de départ de toute chose, c’est pourquoi le Bahir ( 17 ) dit : « Pourquoi Aléf est-il placé en tête ? C’est parce qu’il a tout précédé, même la Torah« .
« Aléf signifie aussi abondance et force » (Yeroushalmi Menah’oth 8 :1).
Dans le Deutéronome : « Comment un poursuit mille ? » ( איכה ירדך אחד אלך ) ( Eik’ah yérdek eh’ad éléf ), se réfère à la puissance de la lettre Aléf capable de passer instantanément de l’unité à la pluralité, de 1 [a] à 1000 (éléf), paradoxe divin. La phrase « איכה ירדך אחד אלך (comment un poursuit mille) » a pour roshéi teivoth ( initiales ) les quatre lettres איאא dont les valeurs totalisent 13, valeur numérique de « éh’ad » ( אחד ), l’unité. Les soféi teivoth (lettres finales) des mots de la phrase sont הפדפ, dont les valeurs totalisent 169, soit 132 Le nombre 169 est le résultat de l’addition des trois mots אדם אלף אחד (Adam Aléf éh’ad), trois mots désignant la forme, le nom et le nombre de l’unité : Adam, le premier homme, Aléf, la première lettre et Eh’ad, l’unité.
Aléf est constitué de trois parties : En haut à droite un Yod ( י ), en bas à gauche un autre Yod ( י ) et pour réunir ces deux lettres, un Vav ( ו ) inscrit en diagonale. Cette composition attache l’unité du Aléf au Tétragramme car les trois lettres Vav Yod Vav ( ויו ) totalisent 26, valeur du Nom YHWH (יהוה). Cette relation symbolise l’Être Unique, en effet, le Nom יהוה contient l’Être passé, présent, futur : « Hayah » ( היה ), était, « Hové » ( הוה ), est, « Yhyéh » ( יהיה ), sera.
§ 17 « Pourquoi Aléf est-il au début ? Parce qu’il fut avant tout, même avant la Torah ».
§ 70 « L’oreille est l’image du Aléf et Aléf est le commencement de toutes les lettres ; plus que cela, son existence conditionne celle de toutes les lettres. Aléf est l’image du cerveau, de même que pour prononcer Aléf on ouvre simplement la bouche [sans produire de son], la pensée s’étend à l’infini et sans terme ».
§ 79 « Car l’oreille est à l’image du Aléf qui est le fondement des 10 commandements ».
§140 « Et que signifie le mot « mari » ( מארי – mari signifie « mon maître » en hébreu ) ? Il indique qu’Aléf symbolise le Saint Palais. Tu dis Saint Palais, il est préférable que tu dises « Palais de la Sainteté ». « Que signifie le mot « az » ( אז ) (alors) ? Il nous apprend qu’il est interdit de prononcer Aléf tout seul ou de lui adresser la prière. Il faut lui attacher les lettres qui l’accompagnent et qui siègent principalement dans la Royauté (Malkouth). Les lettres qui écrivent Aléf sont trois [ אלף ]. Il en reste 7 parmi les 10 Paroles. A celles-ci correspond la lettre Zain (de valeur 7), comme il est écrit : Alors chanta (az yashir) Moïse avec les enfants d’Israël ».
1:21b « Mais du milieu du mystère impénétrable, de la première descente d’Ein Sof, scintille une indiscernable lumière comme le chas d’une aiguille, profondeur cachée de pensée, qui demeure inconnaissable jusqu’à ce que sorte d’elle une lumière dans un lieu où il y a une certaine empreinte des lettres, et d’elle tout vient. Tout d’abord il y a Alef, le commencement et la fin de toutes les catégories, sur lequel toutes les catégories sont inscrites et qui est toujours appelé « un », informant que malgré le fait que le divin contienne beaucoup de formes, il demeure unique. C’est la lettre sur laquelle reposent à la fois les entités inférieures et supérieures. Le premier point du Alef symbolise la pensée suprême occultée, dans laquelle est potentiellement contenue l’extension du firmament suprême. Quand Alef surgit de ce firmament dans une forme symbolisant le commencement de la Pensée, il émet dans son degré moyen six catégories, correspondant aux H’ayoth suprêmes cachées qui sont suspendues à la Pensée. C’est la lumière à la fois brillante et dissimulée. »
1:30a « Ensuite tes lettres furent distinguées et inscrites dans L’écriture Beith dans Bereshith bara, et Alef dans Elohim eth. Beith est la femelle, Alef le mâle. De même que Beith créa, Ainsi Alef produit les lettres. « Les cieux » sont la totalité des vingt-deux lettres ».
1:200a « Alef est l’image du principe mâle à l’opposé de Beith, qui est l’image du principe femelle ».
1:136b « Le mot ‘amar’ [ אמר ] (dire) désigne les lettres et les sentiers qui procèdent du Père [H’okhmah] ta Mère, [Binah.] et la tête qui sort d’eux, le Fils premier-né. [Tiféréth] Alef symbolise le Père ».
2:234b « Les lettres du Nom Divin enferment le mystère de la Torah, et tous les mondes sont une projection du mystère de ces lettres. La Torah commence avec un Beith suivi par un Alef indiquant de ce fait que le monde fut créé par la puissance de ces lettres. Beith symbolise le principe femelle et le Alef le principe mâle, et les deux engendrent, ainsi, l’ensemble des vingt-deux lettres ».
3:73a « La première chose enseignée aux enfants, est que l’AlefBeith transcende la compréhension et l’esprit humain, ainsi que les anges les plus hauts, parce que le Nom Sacré est dissimulé dans les lettres. Mille quatre cent cinq mondes sont suspendus au point supérieur du Alef, et soixante-douze noms sacrés inscrits dans leur orthographe pleine, soutenant le ciel et la terre, supérieures et inférieures, ainsi que le Trône du Roi, sont suspendus le long de la ligne médiane du Alef, tandis que le mystère de la Sagesse, les sentiers cachés, les fleuves profonds et les dix Paroles jaillissent du point inférieur du Alef. De ce point du Alef commence à s’étendre le Beith, et il n’y a aucune fin à la sagesse qui n’est pas inscrite ici »
37 II fabriqua la lettre Aleph afin qu’elle règne sur l’air. Il la couronna. Il la combina avec toutes les autres. Avec elle Il forma l’air dans l’univers, le tempéré dans l’année et la poitrine dans le mâle avec אמש et la femelle avec אשם.
La lettre Aleph par Samy et collectif.
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