John Dee : Ange pour certains dĂ©mon pour d’autres par Dave Evans.
Les tensions religieuses au sein de lâhĂ©rĂ©sie chrĂ©tienne de John Dee.
Dee vĂ©cut au sein de changements religieux et scientifiques extrĂȘmes, et il fut Ă lâavant-poste du mouvement qui repoussait les limites de la science et de la magie. Et ce, avec la grande difficultĂ© de ne pas ĂȘtre pris par la loi, ce quâil prouva au sein mĂȘme de la Cour Royale. Des sorciers, des astrologues, des sorciĂšres et des prophĂštes Ă©taient tous dans le danger de se retrouver sujet Ă des poursuites judiciaires Ă cette Ă©poque. John Dee fut sans conteste un de leurs membres, et plus encore ; il vĂ©cut au-delĂ des 80 ans, vit cinq monarques et il vĂ©cut trois changements de religion dâĂtat.
Cette survie peut ĂȘtre particuliĂšrement due au fait que les Ă©lites furent plus Ă lâabri que les pauvres sorciĂšres de village. Dee naquit dans une petite famille Ă Court, et il eut une excellente Ă©ducation ; ce qui lâa aidĂ© Ă le protĂ©ger ; bien que dâautres occultistes de renommĂ©e furent moins chanceux : John Lambe, par exemple, fut lapidĂ© Ă mort par une foule en colĂšre.
Cependant, Dee eut, durant son existence, la particularitĂ© de se mettre Ă dos Ă la fois les autoritĂ©s protestantes et catholiques et il est probable quâil survĂ©cut, en Angleterre du moins, du fait de des services spĂ©ciaux quâil rendit Ă la Couronne ; y compris le fait dâavoir Ă©tĂ© un espion sur le continent.
Pour Dee, tout Ă©tait une recherche de la connaissance, et il fut largement responsable de la qualitĂ© scientifique en Angleterre tant les Ă©tudes semblent avoir Ă©tĂ© rares en dehors de son propre cercle. Il utilisa la magie comme simple moyen de sâefforcer dâatteindre :
« Une connaissance plus approfondie de toutes les sciences, celles passées, présentes ou futures ».
Et sa conception de lâillumination considĂ©rait la science et la magie comme Ă©tant une. Ceci Ă©tait difficile Ă rationaliser, et Dee fut critiquĂ© par des historiens modernes pour son inconsistance, « une pensĂ©e Ă©clectique et fluctuante ». Ceci semblerait difficilement incontournable dans une carriĂšre entiĂšre dans au moins sept disciplines diffĂ©rentes pratiquĂ©es en quelque 60 ans, une pĂ©riode de changements intellectuels incalculables.
Dee obtint ses degrĂ©s Ă Cambridge et Ă Louvain oĂč il fut un Ă©tudiant du gĂ©ographe Mercator. Cette relation de toute une vie permit dâailleurs lâaccomplissement dâexplorateurs britanniques tels que Raleigh et Frobisher. Dee prit aussi les ordres au sein de lâĂglise dâAngleterre, en dĂ©pit de ses racines catholiques. Il voyagea et Ă©tudia beaucoup dans sa jeunesse et, Ă 23 ans, il Ă©tait dĂ©jĂ cĂ©lĂšbre en Europe comme philosophe, recevant de nombreuses offres de monarques Ă©trangers. Il les refuse toutefois restant loyal Ă lâAngleterre et il y retourna en 1550 afin de conseiller le gouvernement sur la navigation ; une position quâil garda pendant 30 ans, aidĂ© en cela par son cousin, William Aubrey.
Durant le rĂšgne dâĂdouard VI, il avait dĂ©jĂ une haute position Ă la Cour en tant que mathĂ©maticien. Lorsque Marie accĂ©da au trĂŽne, il lui fut demandĂ© par la curieuse Ălisabeth de dresser un horoscope pour elle et pour sa sĆur, la reine Marie. CâĂ©tait une trahison potentielle, car appliquer des moyens magiques pour prĂ©dire des Ă©vĂ©nements comme la mort dâun souverain pouvait se rĂ©vĂ©ler politiquement trĂšs dangereux ; les prĂ©dictions magiques pouvaient mener Ă des Ă©vĂ©nements magiquement provoquĂ©s. Il fut donc emprisonnĂ© pendant trois mois ; il fut ensuite acquittĂ© aprĂšs avoir tenu lui-mĂȘme sa dĂ©fense.
Câest une bien malaisĂ©e voie thĂ©ologique que Dee dut emprunter. Il Ă©crivit Ă Marie en 1556, implorant que les anciens Ă©crits et monuments soient prĂ©servĂ©s ; mais il dut Ă©crire sa lettre de telle façon quâil ne pouvait ĂȘtre vu comme promouvant la survivance des Ă©crits hĂ©rĂ©tiques protestants.
Bien quâĂ©levĂ© en tant que catholique, les croyances de Dee pourraient aujourdâhui ĂȘtre appelĂ©es Scientisme ChrĂ©tien, mais avec une trĂšs large part rĂ©servĂ©e Ă la magie cĂ©rĂ©monielle. Il se peut quâil nây ait aucun conflit entre le fait dâĂȘtre un chrĂ©tien dĂ©vot et de converser avec les anges ; en rĂ©alitĂ©, câest peut-ĂȘtre pour cela que lâon peut converser avec les anges, car la croyance en eux est si forte. Cependant, un christianisme pur semble faux quand on utilise des moyens magiques non chrĂ©tiens afin dâappeler les anges, surtout Ă une Ă©poque oĂč il nâexistait aucun moyen de diffĂ©rencier les anges des dĂ©mons.
Dee Ă©tait un bibliophile et un antiquaire, agrandissant sa maison plusieurs fois afin de lâadapter Ă une collection qui sâĂ©tendait sans cesse (et afin dâaccueillir plusieurs Ă©tudiants en sciences et en magie) et il eut la plus grande bibliothĂšque dâAngleterre avec quelques 4000 ouvrages. Ce sont eux que lâon confisquait aux sorciers prĂ©sumĂ©s. De tels livres, les « livres des cercles », peuvent avoir Ă©tĂ© des ouvrages de gĂ©omĂ©trie, mais examinez lâHeptarchia (la rĂ©fĂ©rence online est donnĂ©e Ă la fin de cet article) et tout particuliĂšrement la page 32, pour plus dâexemples occultes ; et considĂ©rez quâun homme de police moyen puisse se concentrer sur des images alors quâil enquĂȘte sur eux.
Dans tous les cas, mathématiques, astrologie et sorcellerie étaient trÚs fortement associées aux sujets magiques, et la science était de la fumisterie.
Dans un renversement dâattitude, sous la reine Ălisabeth, Dee fut appointĂ© afin de sĂ©lectionner la date la plus favorable pour le couronnement, via prĂ©cisĂ©ment la mĂȘme astrologie que pour le monarque Ă cause de laquelle il fut emprisonnĂ© auparavant. Imaginez son embarras. Un changement aussi brusque dâattitude souligne dâune certaine façon la maniĂšre dont la sociĂ©tĂ© dĂ©finit les criminels.
Ălisabeth employa Ă©galement Dee pour contrer la sorcellerie utilisĂ©e contre elle, et il eut des Ă©dits spĂ©ciaux dâĂlisabeth qui le protĂ©geaient de :
« Quiconque de son royaume chercherait, en raison de ses précieuses études et exercices philosophiques, à le renverser de maniÚre injustifiée ».
Ceci dut se rĂ©vĂ©ler nĂ©cessaire, car, en dĂ©pit dâune trĂšs haute rĂ©putation Ă la cour, beaucoup de nobles et une partie de la population le voyait comme un dangereux sorcier. Ceci fait un parallĂšle avec le thĂ©Ăątre contemporain et la magicien de Marlowe dans le Docteur Faust, Ă qui lâEmpereur promet que : « quoique vous fassiez, vous ne serez en aucune façon prĂ©judiciĂ© ou malmenĂ©. » La protection se rĂ©vĂ©lerait tout aussi vitale dans lâespionnage ; oĂč Dee aurait Ă©tĂ© souvent incapable dâexpliquer des comportements suspects, par peur de sâexposer. Je ne peux malheureusement pas ici discuter les liens possibles avec Marlowe, qui Ă©tait aussi un espion.
Dee voyagea Ă©normĂ©ment et en son absence Ălisabeth fut un ardent dĂ©fenseur ; comme ses livres publiĂ©s sur le continent arrivaient souvent en Angleterre avant lui, afin de retenir les religieux et les universitaires qui nây comprenaient rien.
Inhabituel pour lâĂ©poque, Dee Ă©crivit principalement en anglais, touchant ainsi plus la classe Ă©duquĂ©e que ne lâaurait fait le latin.
Mis Ă part ses Ćuvres scientifiques, Dee continua ses expĂ©rimentations occultes, utilisant des boules de cristal, mais les trouvant difficiles dâutilisation. Il employa un mĂ©dium du Lancashire, Ădouard Kelly. Kelly fut dĂ©jĂ convaincu de fraude, perdant une oreille pour un tel crime.
Lors des sĂ©ances mĂ©diums, Kelly communiqua avec des nombreux anges qui lui donnĂšrent des prophĂ©ties et lui dictĂšrent un nouveau langage que Dee appela « Enochien ». Il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que Kelly fabriqua lui-mĂȘme l’Enochien, mais un jeune homme, Ă demi illettrĂ© nâaurait jamais Ă©tĂ© capable de construire un langage cohĂ©rent et consistent qui nâavait aucune connexion avec les langues existantes. Il est plus probable que ce soit le polymathĂ©maticien Dee qui le fit.
En 1583 des rumeurs circulaient quâils faisaient de lâor par la voie de lâalchimie. Cela gĂ©nĂ©ra un grand intĂ©rĂȘt parmi les royautĂ©s europĂ©ennes et un noble polonais, Laski, leur fit une invitation afin quâils travaillent chez lui. Dee et Kelly quittĂšrent lâAngleterre et firent de coĂ»teuses expĂ©riences alchimiques et mĂ©diumniques qui mirent en pĂ©ril les finances de Laski. En dĂ©pit de prophĂ©ties politiques angĂ©liques, qui prĂ©disaient la royautĂ© Ă Laski, il dĂ©cida de les envoyer eux et leurs coĂ»ts Ă lâempereur Rodolphe II qui Ă©tait fascinĂ© par lâalchimie.
Rodolphe fut trĂšs impressionnĂ©, cependant, leur alchimie mena trĂšs vite Ă des plaintes pour sorcellerie et hĂ©rĂ©sie, avec le Pape demandant leur arrestation. Rodolphe leur permit de sâenfuir. Dee et Kelly devinrent alors des astrologues indĂ©pendants se dĂ©plaçant en Europe, travaillant pour le roi de Pologne et la noblesse bavaroise, tout en espionnant les intĂ©rĂȘts espagnols.
Les sĂ©ances mĂ©diumniques continuĂšrent, mais Kelly qui devint soudain trĂšs agitĂ© fut convaincu que le cristal ne montrait pas des anges, mais des dĂ©mons. Kelly essaya de partir mais fut obligĂ© par Dee Ă rester et Ă sâexpliquer. Kelly confessa alors Ă contrecĆur que les anges avaient commandĂ© quâils partagent leurs femmes, sexuellement.
Ils Ă©taient tellement impliquĂ©s dans lâĆuvre angĂ©lique, et puisque leur santĂ© financiĂšre dĂ©pendait largement des communications angĂ©liques pour de riches patrons, quâils Ă©changĂšrent leur femme. Ceci, en dĂ©pit des femmes elles-mĂȘmes, de la grande diffĂ©rence dâĂąge entre les quatre individus et de lâimmoralitĂ© de la situation. Cela serait psychologiquement trĂšs difficile pour des chrĂ©tiens dĂ©vots contemporains, alors que dire de cela au XVIe siĂšcle…
Le mĂ©nage Ă quatre ne dura pas longtemps. Dee retourna en Angleterre en 1589. Kelly continua comme occultiste itinĂ©rant. Il fut emprisonnĂ© Ă diverses reprises pour diverses activitĂ©s occultes et frauduleuses et mourut des blessures reçues lors dâune tentative dâĂ©vasion en 1595.
Revenu chez lui, presque ruinĂ© aprĂšs six annĂ©es de pĂ©riples, Dee trouva sa maison pillĂ©e et nombre de ses ouvrages dĂ©truits ou volĂ©s. Lâabsence de la court avait aussi rĂ©duit sa popularitĂ©. Ayant eu les faveurs de la reine il ne lâavait Ă prĂ©sent plus, Ălisabeth Ă©tait distante, et le gratifia dâun poste dâenseignant loin de Londres, une insulte pour une personnalitĂ© acadĂ©mique comme Dee. Pour survivre il dĂ» vendre les livres qui lui restaient et ils continua ses expĂ©riences occultes jusquâĂ sa mort en 1608.
Mon premier papier, Heptarchia (rĂ©fĂ©rences en ligne Ă la fin de lâarticle) est un fascinant micmac de magie cĂ©rĂ©monielle et de panthĂ©isme avec une tentative de christianisation. Il ne fut pas publiĂ© du vivant de Dee, mais fut utilisĂ© comme matĂ©riel dâenseignement par copies manuscrites, et comme tel a trĂšs bien pu tomber entre les mains des autoritĂ©s. Tout au long du texte, il y a des rĂ©fĂ©rences Ă la puissance de Dieu, des priĂšres Ă Dieu, etc. que lâon peut lire comme chrĂ©tiennes, mais il y a de nombreux passages, dont un seul serait suffisant Ă faire accuser Dee de sorcellerie, dâhĂ©rĂ©sie ou de trahison :
« Car nous sommes des dieux. Des créatures qui ont régné, qui rÚgnent et qui régneront sur vous », Heptarchia page 1.
Une pluralitĂ© de dieux Ă©ternels ce nâest pas une singularitĂ© chrĂ©tienne, et comme telle est une grave hĂ©rĂ©sie.
« Ces (anges) vous seront assujettis », Heptarchia page 3.
Dee se voit donner le pouvoir sur des anges – un blasphĂšme, car seul Dieu devrait en ĂȘtre capable. De la mĂȘme maniĂšre :
« … le Prince GĂ©nĂ©ral, Gouverneur ou Ange qui est le Principal en ce monde », Heptarchia page 7.
Ce nâest pas le Dieu chrĂ©tien, et il se pourrait que ce soit le DĂ©mon. Si ce ne sont des anges, alors il pourraient ĂȘtre des dĂ©mons ou des esprits familiers, avoir des rapports avec eux est un crime.
« Par eux, vous opérerez des merveilles », Heptarchia page 3.
« LâaltĂ©ration de la Corruption de la Nature, en Perfection », Heptarchia page 28, « opĂšre des merveilles », Heptarchia page 29.
Ce sont des miracles, que seul Dieu peut faire, et dans la doctrine protestante, ils nâexistent tout simplement plus.
« Ce sont des rois déchus et injustes dont la puissance a été brisée par Moi, ainsi feras-tu », Heptarchia page 3.
Dee se voit donner le pouvoir dâopĂ©rer des changements politiques ; une matiĂšre immensĂ©ment dangereuse Ă Ă©crire. Bien quâil soit averti :
« Grande prudence il doit y avoir pour celui qui se mĂȘle des affaires des princes », Heptarchia page 4.
Et il lui est dit plus loin :
« Vous entrez dans de nouveaux mondes, de nouvelles personnes, de nouveaux rois, et de nouvelles connaissances dâun nouveau gouvernement », Heptarchia page 30.
Dynamite politique et trahison.
« ... des esprits… qui gardent la terre et ses trĂ©sors », Heptarchia page 22.
La magie pour découvrir des trésors enfouis était un crime et il semble que Dee devina ou chercha à deviner le lieu de trésors enfouis par différents moyens.
« Ton pouvoir est sur les eaux », Heptarchia page 30.
Cela se rapporte au contrĂŽle magique des cĂ©ans. Une tempĂȘte soudaine qui dĂ©truisit lâArmada a toutes les marques du supranaturel, et Dee a utilisĂ© Ă la fois ses aptitudes dâespion, de navigation et occultes contre les navires espagnols. Son aptitude Ă modifier le temps se serait rĂ©vĂ©lĂ©e dangereuse pour Dee dans la suite de son existence, lorsque James devint roi, puisque les sorciĂšres de Bernwick furent exĂ©cutĂ©es en 1591 pour avoir fait sâĂ©lever une tempĂȘte contre les navires de James.
Lâange principal de lâHeptarchia (et dâautres manuscrits de Dee) est Uriel. Dans la TempĂȘte de Shakespeare, le chef angĂ©lique est Ariel. La scĂšne dâouverture implique une tempĂȘte magique qui mĂšne un navire sur lâĂźle de ProspĂ©ro et lui aussi a une fantastique bibliothĂšque. Il y a de nombreux autres parallĂšles entre ProspĂ©ro et Dee, que Shakespeare a pu rencontrer puisque Dee avait rĂ©alisĂ© plusieurs effets spĂ©ciaux pour le Globe Theater. La TempĂȘte fut jouĂ©e trois ans aprĂšs la mort de Dee.
Comme nous lâavons vu, en Europe Dee pouvait entrer dans toutes les Ă©coles prestigieuses, comme pair intellectuel. En Angleterre il fut considĂ©rĂ© avec peur et suspicion. Cependant, ce nâest peut-ĂȘtre quâavec sa mort et des portraits sympathiques dressĂ©s par aprĂšs ainsi quâavec une libĂ©ralisation religieuse et une comprĂ©hension grandissante de la valeur de son Ćuvre dans les mathĂ©matiques, la navigation, la philosophie et la science gĂ©nĂ©rale que la sociĂ©tĂ© anglaise de cette Ă©poque a pu lâaccepter comme quelque chose de plus quâun objet de superstition, et son image fut alors rĂ©habilitĂ©e.
Plus sur le sujet :
Ange pour certains, dĂ©mon pour d’autres, Dave Evans. Traduction française par Spartakus FreeMann, ZĂ©nith de Libertalia, fĂ©vrier 2004 e.v.
Illustration par Jonny Lindner de Pixabay
Notes
NB/ mon titre : « Anges pour certains, dĂ©mons pour dâautres » est une ligne empruntĂ©e dâune fiction dâhorreur, « The Hellbound Heart » de Clive Barker, qui est le scĂ©nario du film « Hellraiser », oĂč cette ligne est une des parties centrales du dialogue.
Il y a au moins quatre biographies de Dee en impression et aucune nâest vĂ©ritablement complĂšte.
Références online : John Dee, De Heptarchia Mystica, (Diuinis, ipsius Creationis, stabilis legibus) Collectaneorum 1582. (On-Line) Peterson. J.H. (ed) version, 1997, British Library Ms. Sloane 3191.
Et son Mysteriorum Libri Quinque ou, Cinq Livres dâExercices Mystiques de John Dee.
Un site trĂšs utile : The John Dee Society.