Le Temple de Satan – le Diable, par Stanislas de Guaita.
Première Septaine du Serpent de la Genèse : Le Temple de Satan.
Chapitre I : Le Diable
Le texte qui suit provient du Serpent de la Genèse – Première Septaine : Le Temple de Satan, Hector et Henri Durville éditeurs, Paris, 1915. Nous offrons au lecteur la reproduction du premier chapitre : « Le Diable ».
Au sens vulgaire — familier à tous ceux que la Science divine ne compte pas au nombre de ses adeptes —, le Serpent de la Genèse symbolise le Diable, l’Esprit du mal personnifié dans Satan. Satan ? le Diable ? le Malin ?… Allons, vous voulez rire ! Qui donc l’a vu jamais, ce spectre fait de fumée ? Où se montre-t-il, si ce n’est dans le brouillard des imaginations troubles et malsaines, ou dans le kaléidoscope obscur des âmes faibles et timorées ?… A-t-il jamais pris une forme accessible à mes sens, au témoignage exclusif desquels je fais profession de croire ? — Non. Pas plus que Dieu, son tyrannique antagoniste, pas plus que Dieu, son bourreau sans merci, Satan ne manifeste sa présence dans l’Univers… Le Diable, Monsieur ! vous plairait-il m’enseigner où il habite ?
Au matérialiste qui parle ainsi, nul ne s’avise d’objecter une réplique assez simple : Il habite en vous.
Partout où les ténèbres fétides de la négation, offusquant l’intelligence de l’homme, abolissent en lui la vie spirituelle et peuvent oblitérer ce sens intérieur qui donne l’intuition du divin et l’assentiment de l’éternel – en vérité, Satan est là sous sa forme métaphysique : l’Erreur.
Partout où la perversité corrode les pauvres âmes jusqu’à dissoudre les liens intimes de solidarité qui les rattachent l’une à l’autre ; partout où le scepticisme déprave les consciences, jusqu’à confondre en elles les notions du juste et de l’injuste, — en vérité, Satan est là sous la forme psychique : l’Egoïsme.
Partout enfin où la libre volonté de l’homme, induisant la Nature (ce miroir du divin) au plus épouvantable mensonge, la force de renier la gloire de son type céleste, en substituant la discordance arbitraire des mauvais vouloirs individuels à la sage harmonie des lois générales — en vérité, Satan est là sous la forme sensible : la Laideur. Erreur, cécité des esprits ! Égoïsme, mauvaise haleine des âmes ! Laideur, difformité des corps !… C’est toujours la silhouette infâme de Satan, reflétée dans les trois mondes de la pensée, du sentiment et des choses sensibles.
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Image par Sabine Dengler de Pixabay