L’Occultisme à Paris

L’Occultisme à Paris par Louis Dramard. 

Il existe depuis quelque temps à Paris une branche de la société théosophique d’Orient et d’Occident, qui fut fondée, il y a dix ans, aux Etats-Unis et dont les inspirateurs sont, paraît-il, les Mahatmas ou adeptes des sciences occultes résidant au Thibet. Le but que se proposent les fondateurs est de contribuer à l’établissement de la fraternité universelle, d’encourager l’étude des sciences et des littératures d’Orient, de provoquer le développement de toutes les virtualités latentes dans l’homme et d’arriver, par l’abandon de tout dogmatisme, de tout exclusivisme de méthode à l’explication des nombreux mystères que nous présente encore l’étude de l’univers.

Dès son début, le mouvement théosophique prit un développement considérable aux Etats-Unis et surtout aux Indes et, peu de temps après, des branches de la société se fondèrent en Angleterre, en Russie, en Allemagne et même en France. Bien que la branche française n’ait pas encore eu me temps d’organiser sa propagande et de provoquer les discussions publiques, nul ne sera surpris que le programme ci-dessus ait fait pousser de hauts cris à tous les heureux mortels qui n’ont plus rien à apprendre en ce bas monde.

Ainsi, les catholiques d’une part, sous les ordres de leur chef infaillible , les déistes de l’autre, par l’organe non moins infaillible de M. Victor Meunier du Rappel, ont bravement anathématisé la doctrine ésotérique avant qu’elle ait eu le temps de se faire connaître.

L’Occultisme à Paris

Dans les camps matérialiste et positiviste, on s’est montré moins fougueux. Les uns ont émis l’intention d’étudier sérieusement les théories occultistes. La Nouvelle Revue, la Revue du mouvement social et la Revue moderne ont même commencé cette étude ; les autres, persuadés qu’il n’y a là que du pur charlatanisme, se sont absolument désintéressés de la question.

Nous suivrons l’exemple des premiers, car il est indigne de sincères défenseurs de la vérité, d’imiter les théocrates dont ils ont répudié les aberrations. Si l’on refuse d’examiner une idée nouvelle sous prétexte qu’elle semble contraire à telle ou telle manière de voir, on perd le droit de reprocher aux catholiques leur dédain de l’expérience et de la logique.

D’ailleurs, les théosophes ont inscrit la fraternité universelle en tête de leur programme ; leur doctrine s’attaque spécialement à l’égoïsme et proclame l’impossibilité, pour qui que ce soit, de progresser isolément, indépendamment de la collectivité humaine. A ce point de vue, quelle que puisse être d’ailleurs la valeur intrinsèque de l’occultisme, l’analyse de cette théorie s’impose à la Revue socialiste.

Nous résumerons donc, dans un prochain numéro, les principes adoptés par la société théosophique ; nous signalerons leurs points de contact avec la science contemporaine ainsi que leurs divergences et nous examinerons surtout leurs conséquences au point de vue de la régénération sociale.

Si, comme l’affirment les théosophes, l’origine de leur doctrine est exclusivement orientale, un pareil rapprochement entre les aspirations des masses européennes et celles d’une race d’élite, vivant à l’autre bout du monde, doit être intéressant pour les lecteurs de notre recueil.

Plus sur le sujet :

Louis Dramard, L’Occultisme à Paris publié dans La Revue socialiste n°6, juin 1885.

Image par Pexels de Pixabay

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