L’histoire et les origines du tarot de Marseille. Un article sur le blog Tarots et Oracles :
« Contrairement à des idées communément répandues dans le monde de l’ésotérisme, le tarot ne remonte pas à la nuit des temps et n’a pas été inventé à des fins initiatiques ni divinatoires ; il n’est pas l’ancêtre du jeu de cartes ; il n’est pas non plus égyptien, ni hébraïque, encore moins atlante. L’histoire du tarot, malgré l’abondance des sources, ressemble à un long et complexe texte à trous, laissant la part belle aux débats d’experts, mais hélas également aux affirmations gratuites et aux spéculations hasardeuses. Avant d’aborder les « arcanes » elles-mêmes, une mise au point historique est donc nécessaire. Non qu’il soit interdit d’investir le tarot comme support de voyance, de méditation ou guide initiatique, bien au contraire, mais autant le faire en connaissance de cause, plutôt que par ignorance ou naïveté. La complexité du sujet a pour conséquence que des erreurs ont pu se glisser dans cet article. Nous prions le lecteur de nous en excuser par avance et acceptons volontiers toute critique fondée et sourcée.
Des cartes à jouer au Tarot
Commençons par rappeler que les cartes à jouer sont probablement d’origine chinoise et apparaissent au 7e siècle. L’Europe ne les découvrira qu’au 14e, par l’intermédiaire des Arabes ou des marchands asiatiques. Les premières éditées en Europe font usage des enseignes, ou couleurs, dites « latines » : bâtons, deniers, épées et coupes, mais rapidement chaque pays, ou région, développe ses spécificités. Ainsi, les enseignes françaises divisent le jeu en : pique, cœur, carreau et trèfle, tandis que les enseignes allemandes se composent de : cœur, grelot, gland et feuille.
On trouve parfois des enseignes plus fantaisistes, comme dans le jeu de Stuttgart ci-dessous. Le nombre de cartes par enseigne varie également suivant les origines géographiques.
Comme le jeu de cartes ordinaire, le tarot comporte quatre enseignes, généralement latines, chacune contenant dix cartes à points, numérotées de l’as au dix. Contrairement au jeu de cartes classique qui en compte généralement trois, le tarot propose quatre figures : valet, cavalier, dame et roi.
Cependant, ce qui fait sa particularité est surtout l’addition de plusieurs atouts. Ces cartes additionnelles se verront qualifiées, au 19e siècle, de lames ou d’arcanes, mais cette appellation tardive est liée à leur recyclage dans l’ésotérisme, de même que la division en arcanes dites majeures et mineures. Les puristes parleront donc plus volontiers de triomphes (de l’italien trionfi) ou d’atouts… »
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