Les Miroirs Magiques par Paul Sédir

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Les Miroirs Magiques par Paul Sédir.

La jeune maison d’édition Ether et Egregore vient de rééditer un opus devenu rare de Paul Sédir : ouvrage à prendre et comprendre tel un grimoire, Les Miroirs Magiques de Sédir, a été rédigé à la fin du XIXe siècle, au beau milieu de la nouvelle vague occulte française des Papus, Stanislas de Guaïta et autres Marc Haven. Inspiré pour la théorie des pensées orientales et théosophiques de cette époque, l’ouvrage cherche théoriquement à expliquer les phénomènes de clairvoyance, le mode de fonctionnement des miroirs et les conditions nécessaires à leurs utilisations. Il ne donne cependant pas toutes les clefs, et des informations complémentaires seront alors à chercher ailleurs, se contentant de fournir les informations de base. L’ouvrage détaille alors les modes opératoires de plusieurs miroirs, principalement divinatoires comme celui du Baron Dupotet, de Swedenborg, de Nostradamus, de sainte Hélène ou des Bhatthas sans pour autant aborder les miroirs à vocation énergétique comme dans la tradition de Franz Bardon. Collègue d’Ernest Bosc et de son livre du même titre sorti à la même période, l’ouvrage de Sédir en est complémentaire, dans le sens où certains miroirs présentés dans l’un ne le sont pas dans l’autre, et où les références orientales et théoriques sont plus présentes dans celui de Sédir.

Habillé d’environ 80 pages dans l’édition initiale, cette réédition en fait plus de 230. Elle est augmentée de plusieurs annexes, apportant des éclaircissements sur certaines zones d’ombre du livre, d’environ 150 notes, majoritairement inédites, et complété d’une bibliographie critique et complète, de l’ouvrage, de l’auteur, et des nombreux auteurs et ouvrages cités. Une biographie inédite ainsi qu’une préface complètent le livre pour mieux saisir certaines positions tenues par l’auteur.

Tables des matières

Préface de l’éditeur ; Biographie de l’auteur : Sédir ( 1871 – 1926) ; L’hommage à Sédir de Jollivet Castelot   Préface de F. Ch. Barlet : Les miroirs magiques par Sédir ; Notes de la préface  Introduction ; Notes de l’introduction

 CHAPITRE I : THEORIE : I – L’Invisible ; II – La Clairvoyance ; III – Le Miroir ; Notes du chapitre I

CHAPITRE II : RÉALISATION : IV – Les Royaumes de l’Astral ; V – Les Voyants ; VI – Classification des miroirs ; Miroir de Swedenborg ; Notes du chapitre II

CHAPITRE III : ADAPTATION : VII – La Pratique :Lucidité au verre d’eau ; Miroir Métallique ; Miroirs Saturniens ; Miroir de sainte Hélène ; Formule de Nostradamus ; Mandeb ; Miroir des Bhattahs ; Communication d’un esprit planétaire ; Notes du chapitre III

APPENDICES : Les Miroirs Magiques de M. Dupotet, traité par Auguste François Lecanu ; Les Miroirs Magiques par Papus : Compte-rendu de conférence ; Magie orientale : Le Mandeb par Léon Delaborde ; Notes des appendices ; Références bibliographiques des annexes

BIBLIOGRAPHIE : Bibliographie de l’ouvrage ; Liste des ouvrages cités et perspectives d’approfondissements ; Bibliographie de l’auteur, Tables des matières ; Tables des illustrations.

Extrait 1 :

Introduction

En aucun temps l’homme n’a pu se satisfaire des merveilles du monde physique ; dès l’origine des sociétés il eut l’intuition d’un au-delà et d’un invisible, le désir de l’infini ; créature misérable et solitaire luttant sans cesse contre la fatalité formidable, il a cherché instinctivement en lui-même une logique, pour guider sa marche, une lumière pour encourager son inlassable espérance.

Je ne reprendrai pas le développement, facile à décrire, des sociétés primitives, des cultes rudimentaires ; les lecteurs connaissent ce chemin de croix de l’humanité, à toutes les étapes duquel la blessure physique a fait épanouir une nouvelle fleur spirituelle.

La divination prit naissance de ces cris d’angoisse et d’interrogation que jetait notre ancêtre pitoyable à la grande voix des eaux, au chant des forêts, aux étoiles ; l’oiseau planant dans les cieux, l’animal rencontré sur la route, le météore illuminant la nuit, donnèrent des réponses à ses demandes inexprimées ; la Nature physique contribua donc la première à édifier cette grande science des présages.

Mais, si nous nous en référons aux sources de la tradition occulte, nous apprendrons que toujours des entités angéliques furent commises par la sagesse suprême à la direction du triple mouvement évolutif de la planète : une partie de ces anges faillirent ; la cohorte des adeptes contient les fils mystiques de l’un et l’autre camp.

Par eux, les notions innombrables et éparses furent réunies en système de science et leurs théories mentales, assenties avec une plénitude parfaite, s’identifièrent toujours avec les lois archétypes. La principale de ces lois et la plus fondamentale en même temps que la plus capitale est celle de la Trinité. Je vais essayer de l’appliquer ici au vaste système de la divination. L’Homme est triple : corps, âme doublement polarisée, esprit.

Le cosmos est triple : Nature naturée, Humanité (Adam de la Genèse), Nature naturante (esprits, génies planétaires, anges). Placé au centre du cosmos, l’Homme peut donc interroger spécialement chacune de ses trois parties, et cela selon l’une ou l’autre de ses triples facultés : telle est la base de notre classification.

L’Homme physique interroge le corps de la nature : de là naît la divination par les présages naturels ; qu’il interroge les autres hommes, l’âme de la nature, il créera toutes les parties de la physionomie ; qu’il interroge les esprits, ils lui répondront autour du cercle magique.

L’Homme animique trouvera les réponses de la nature dans les images du rêve ; il pourra lire dans l’âme des autres hommes en développant ses sens spirituels ; et il entendra les génies lui parler, dans le sommeil sacré de l’extase.

Si enfin c’est l’esprit qui s’angoisse et s’inquiète, le ciel lui répondra par les déductions de l’astrologie, la chaîne magique de l’initiation humaine fera parler les tarots, les teraphims anciens, ou encore la lumière même du verbe lui inspirera des prophéties conscientes. Le tableau suivant fera mieux saisir ces classifications :

Nous voyons, dès le premier coup d’œil, qu’en vertu du principe même de la Yoga, celui qui veut posséder la maîtrise de la divination devra s’assurer tout d’abord de son développement astral (case 5 du tableau) centre de tout le système, point solaire de toute culture.

Le miroir magique n’est autre que l’instrument de la culture ésotérique des sens astraux : on peut juger par là de son importance. — J’ajouterai cependant qu’un tel sujet est au-dessus de mes forces, et que je n’ai pas l’intention de l’épuiser dans les pages suivantes.

Une simple élucidation préliminaire de l’hyperphysique dans l’homme et en dehors de l’homme, avec le moyen d’en pénétrer les régions plus grossières : tel est le plan de cette étude.

Quelles qu’en soient les imperfections, je m’estimerai heureux si les travailleurs sincères peuvent retirer de cette lecture quelques utiles indications.

Toutefois, je dois ajouter ici que ce petit livre est en quelque sorte, un pis-aller : je déconseille à tout le monde la pratique de la magie sous n’importe laquelle de ses formes.

Donner les raisons de ceci demanderait un volume ; néanmoins j’ai écrit ces pages pour donner la méthode la moins dangereuse d’aller volontairement en astral, afin que les gens pressés puissent satisfaire leur curiosité sans courir de risques physiques. Ils seront en butte à d’autres embûches ; mais celles-là seront à plus longue échéance que les précédentes.

Extrait 2 :

III – LE MIROIR

LA MÉTHODE précédemment donnée pour développer les sens psychiques est donc assez difficile à suivre. Elle exige tout d’abord une surveillance de tous les instants sur l’organisme astral, dont la sensibilité devient extrême dès que la volonté s’oriente vers l’invisible ; il faut y apporter ensuite une grande constance ; c’est, en somme, une nouvelle vie qu’il faut mener, une nouvelle direction qu’il faut imprimer à l’esprit comme à l’inconscient.

Dans cette lutte perpétuelle avec les distractions de la vie ordinaire et avec les tableaux du monde physique, la volonté devra trouver des auxiliaires dans chacun des trois organismes que comprend l’être humain.

L’Homme intellectuel aura à mettre en jeu sa faculté de méditation, par laquelle il générera consciemment des idées ; l’Homme animique se développera en retranchant les émotions personnelles et en acquérant le pouvoir de ressentir les émotions de l’universel ; l’Homme physique enfin devra fermer la porte aux sensations externes, par l’auto-hypnotisation.

Tout ceci paraîtra peu scientifique à des lecteurs occidentaux : il n’en est pas moins vrai que telles sont les strictes règles de l’éducation occulte suivies depuis les temps les plus reculés dont nous puissions acquérir la notion.

En fait, le commençant devra, pour percevoir l’invisible, s’abstraire du visible : ce n’est que plus tard, lorsqu’un exercice long, patient et continué avec une persévérante ardeur, l’aura conduit à la maîtrise qu’il pourra être à la fois spectateur du monde occulte et du monde matériel.

S’abstraire du visible, c’est en perdre la conscience ; c’est dormir de cette sorte de sommeil physique, dont nos savants modernes ont redécouvert les variétés les plus rudimentaires sous le nom d’hypnotisme.

Parmi les sens au moyen de qui nous sommes en relation avec le visible, deux sont, de par la matérialité de leur objet, absolument sous le contrôle de la volonté : pour ne pas exercer le tact et le goût, il suffit en effet de rester immobile.

On me pardonnera la naïveté de ces remarques : elles sont utiles, ne serait-ce qu’en montrant la simplicité des moyens employés par l’occulte pour des résultats « surnaturels » selon le vulgaire.

Quant aux trois autres sens, on peut les annuler en s’enfermant, comme les yogis, dans le silence et l’obscurité d’une retraite souterraine.

Mais alors qu’arrive-t-il : c’est que la volonté en est réduite à tirer exclusivement toute sa force de l’invisible, de l’astral, au moyen d’une concentration intellectuelle dont la puissance est bien au-dessus du pouvoir de la majorité des étudiants, même avancés.

L’idéal serait donc de fournir au cerveau par le moyen des trois sens pré-cités un adjuvant dont l’uniformité et la persistance n’apporteraient point de distraction à l’intelligence : ainsi le sens physique sera endormi, et la volonté trouvera de nouvelles forces pour s’exercer.

L’emploi de ces adjuvants est connu dès la plus haute antiquité : ce sont les parfums, la musique et la lumière. Les initiés égyptiens et hindous les maniaient avec une science consommée pour le développement de leurs néophytes, et la tradition de ces pratiques se retrouve chez tous les peuples. Donner plus de détails serait sortir de mon sujet ; on trouvera d’excellentes vues, adaptées à l’intellect moderne, dans le Traité de Magie pratique de Papus.

Remarquons simplement ceci. Selon le tempérament du sujet, les anciens sages se servaient pour l’amener au sommeil magique de l’un de ses sens : il était préparé alors par l’ébranlement monotone des autres sens que j’ai indiqué plus haut, à une impression plus vive sur le sens voulu, déterminant « l’hypnose ».

C’est ainsi que celui qui voudra se développer en clairvoyance, assoupira tout d’abord son odorat par une fumigation appropriée, son oreille, par une musique d’un caractère spécial tandis qu’à la demi-obscurité d’une petite lampe il fixera ses regards sur le miroir magique.

Ces longues explications amènent en somme à regarder le miroir magique comme un instrument destiné à absorber, à soutirer des yeux du sujet toute la lumière physique.

Mais ce n’est là que la première moitié de son action. Nous avons vu combien était difficile et long le développement de la clairvoyance lorsqu’on ne peut mettre en rapport la sensibilité latente de l’« œil de Siva » qu’avec le milieu astral situé dans l’espace. Il semble que si l’on pouvait concentrer cette lumière astrale en un foyer, tout comme les miroirs concaves le font pour la lumière physique, la clairvoyance serait bien plus rapide.

Une pareille condition se trouve réalisée par les miroirs magiques : en effet, partout où il y a concentration de lumière physique, il y a par cela même un foyer éthéré, un nœud de vibration du milieu générateur ; pour les miroirs sphériques le problème est donc résolu : placer l’œil du sujet en rapport avec le foyer astral, et au bout d’un temps plus ou moins considérable, selon le degré de concentration mentale ou de désir : c’est-à-dire selon la perfection avec laquelle la septième force astrale de notre corps aura pénétré la Roue Ignée, d’après ces conditions,      dis-je — qui dépendent directement, je le répète, de la puissance de la volonté — la clairvoyance se produira : elle ne sera tout d’abord pas parfaite, ni même précise peut-être, mais un exercice continu et soigneux donnera progressivement aux organes astraux toute la sensibilité qu’ils sont capables d’acquérir.

Ainsi les miroirs sphériques, c’est-à-dire formés d’une portion de sphère, sont les plus puissants. Les disques plats ne possèdent que la propriété d’absorption : c’est pourquoi les disques magiques sont toujours de couleur saturnienne. Telle est la plus simple explication que l’on puisse donner des effets du miroir magique.

Résumons-la en quelques mots. Étant donnée une faculté latente de discerner la lumière astrale, pour arriver à ce résultat deux actions opposées constitueront le ternaire de cette opération :

J’espère que la suite de ces pages éclaircira sans doute l’obscurité de ces explications, et le désir du lecteur fera le reste.

 *

15 euros hors livraison.

232 pages – Format 14 x 21,5 cm – 2017

Made in France – Papier PEFC

Edition limitée numérotée à 50 exemplaires

*

Page FB : www.facebook.com/ether.et.egregore/

Site internet : www.editions-ether-egregore.com

Ether et Egregore est une petite maison d’édition fondée en 2016 par passion de l’occulte, nous avons fait le choix de nous spécialiser dans la publication d’ouvrages méconnus et oubliés. Plutôt que de diffuser des œuvres nouvelles, nous préférons contribuer à la valorisation d’un riche patrimoine ésotérique francophone mais largement inexploré. Avec comme critères principaux la qualité, la vulgarisation et l’accessibilité des savoirs, les ouvrages que nous vous proposons touchent de près ou de loin à l’ésotérisme et à la spiritualité. Loin de nous l’idée d’un carcan élitiste et d’une diffusion massive, les éditions Ether et Egregore veulent garder leur statut d’éditeur indépendant à taille humaine, par attachement au travail artisanal. C’est pourquoi tous nos ouvrages sont publiés en édition limitée et numérotée, avec des faibles tirages, allant de 50 à 200 exemplaires tout au plus. Plus qu’une société d’impression à l’identique, nous cherchons à fournir un véritable travail de fond sur les ouvrages que nous proposons, pour satisfaire aussi bien le lecteur sincère que le chercheur insatiable… Nos publications sont toujours augmentées de notes, d’une préface, d’une biographie et d’une bibliographie de l’auteur et d’annexes. Loin d’une démarche systématique, nous veillons à proposer un objet unique, agréable à lire, à regarder et à manipuler. Enfin, nous tenons à valoriser le « Made in France » et à rester dans une démarche écologique globale.

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Image by edith lüthi from Pixabay

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